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La crise sanitaire, une pente dangereuse pour les addictions

— Par Jeanne Ferney —

En France, les études sur l’impact du confinement ne traduisent pas une explosion des addictions. Mais la crise sanitaire qui dure, et les conséquences économiques qui vont en découler, pourraient exposer les plus fragiles à une surconsommation d’alcool et de drogues illicites.

Marie en est convaincue : son « problème » avec l’alcool n’est pas né avec la crise sanitaire, « mais il l’a aggravé. » « Je buvais déjà beaucoup, plusieurs fois par semaine, et à chaque fois, une bouteille entière. Ce n’était pas raisonnable », confie cette assistante commerciale de 31 ans.

Avec le premier confinement, un nouveau rituel s’installe, celui de l’« apéro » à distance, derrière son écran d’ordinateur. « Dès 18 heures, mon mari et moi, on s’y mettait. Lui a fini par se calmer car il a repris le travail. Pas moi. »

Seule à la maison, Marie boit de plus en plus, pour chasser l’ennui mais aussi « le stress du virus ». « À l’automne, j’ouvrais ma première bouteille de blanc à 15 heures. À la fin de la journée, j’étais à deux bouteilles et demie.

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L’approche freudienne des addictions

Psychothérapeute et docteur en psychanalyse, Odile Lesourne vient de publier La Genèse des addictions, sous-titré Essai psychanalytique sur le tabac, l’alcool et les drogues. Son expérience de psychothérapeute à la Salpêtrière l’a confrontée à des alcooliques, fumeurs et toxicomanes qui restaient, d’après ce qu’elle nous en rapporte, silencieux à propos de leur pratique addictive. Face à cette difficulté thérapeutique, l’auteur fait l’hypothèse que l’addiction ne répond pas « aux mêmes règles de fonctionnement que le conflit névrotique » avant de conclure qu’il faut la penser autrement. C’est ainsi qu’elle propose, en plus des trois structures que sont la névrose, la psychose et la perversion, une quatrième structure appelée addiction. Ces « tendances » (addictives) seraient communes à tout le monde et seraient « soit réalisées a minima, soit refoulées ou contre-investies ». Est-ce à dire que nous serions tous sur deux structures à la fois : par exemple, un névrosé ou « normal-névrosé », psychotique ou pervers doublé d’un addict « réalisé a minima« ?


L’addiction comme structure issue du clivage du Moi

Cette hypothèse induirait que les conduites liées à l’addiction auraient une même origine, identifiée par la psychothérapeute comme étant le clivage du Moi.

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