Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’égalité femmes-hommes, a annoncé l’interruption de l’appel d’offres visant à désigner l’opérateur gérant le 3919.
Le gouvernement, qui souhaite transformer le 3919 – ligne d’écoute pour les femmes victimes de violences conjugales – en service public et le rendre accessible 24 heures sur 24, a décidé « d’interrompre » la procédure d’appel d’offres. La manœuvre est vivement contestée, notamment par la Fédération nationale Solidarité femmes (FNSF), qui opère la ligne depuis 1992. Le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes « va réexaminer comment procéder à une redéfinition du mode de gestion » de ce service et « a décidé d’interrompre la procédure de marché public en cours », indique la ministre Élisabeth Moreno dans le communiqué.
La semaine dernière, la FNSF avait annoncé saisir la justice administrative pour tenter d’obtenir l’annulation de la procédure de mise en concurrence, et indiqué qu’elle ne comptait pas se porter candidate au marché. Actuellement, la FNSF est liée par une convention d’objectifs et de moyens à l’État qui finance 80 % du budget de la ligne. Mais le gouvernement – qui souhaite, depuis le « Grenelle » contre les violences conjugales fin 2019, renforcer le service – affirmait jusqu’à présent qu’une procédure d’appel d’offres était indispensable pour des raisons juridiques.