Harmony Korine a pris pour objet, et pour contexte, le spring break, ces « vacances de printemps » durant lesquelles les étudiants américains se retrouvent au bord de la mer pour des orgies au cours desquelles l’alcool, le sexe et les drogues diverses servent de viatique à la manifestation d’une réjouissance grégaire et, a priori, déraisonnée.
Le dessein du cinéaste n’est pas d’en révéler les mécanismes, mais d’en interroger les significations comme fantasme générationnel et actuel. Tout est dit peut-être dès les premières images du générique où l’on voit s’ébattre, au ralenti, de jeunes hommes athlétiques en bermuda ou maillot de bain et des adolescentes pulpeuses en bikini, monades déchaînées, buvant, fumant, inventant des jeux grotesques qui signalent tous un rapport d’agressivité et d’émulation triviale entre les sexes.
Le parti pris de monter ces scènes au ralenti est une manière de jouer, justement, la fascination publicitaire pour ce moment dont, très vite, il est démontré qu’il est attendu, convoité, par des personnages qui n’y voient pas seulement le temps d’un plaisir programmé mais une introuvable raison d’être.
Film américain d’Harmony Korine avec Selena
Gomez, Vanessa
Hudgens, James
Franco (1 h 32).
Sur le Web : www.springbreakersmovie.com et www.marsfilms.com/film/spring_breakers.
Jean-François
Rauger
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