Les pays d’Amazonie ont récemment convergé au Brésil pour un sommet régional crucial, visant à contrer la déforestation dans cette région qui abrite près de 10 % de la biodiversité mondiale. Cette initiative a abouti à la création d’une « Alliance amazonienne de combat contre la déforestation », marquant une étape majeure dans les efforts visant à préserver l’équilibre fragile de l’écosystème amazonien. Cependant, malgré cette démarche positive, des questions persistent quant aux objectifs et aux mesures concrètes nécessaires pour enrayer efficacement la destruction continue de la forêt tropicale.
La coopération régionale est devenue un pivot essentiel dans la lutte pour préserver la forêt tropicale la plus vaste du monde. Les pays sud-américains d’Amazonie, conscients de l’urgence climatique et environnementale, ont uni leurs forces lors de ce sommet pour créer une « alliance » contre la déforestation. La déclaration commune, signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela, reflète leur engagement à promouvoir la coopération régionale pour empêcher l’Amazonie d’atteindre un point de non-retour écologique. Ce seuil critique, s’il était franchi, entraînerait une émission de carbone supérieure à l’absorption par la forêt, exacerbant ainsi le changement climatique.
Pourtant, malgré cette avancée significative, les critiques pointent du doigt l’absence d’objectifs concrets pour éradiquer totalement la déforestation. La déclaration commune, bien que riche en détails sur la coopération entre les huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), ne fixe pas de délais précis ni d’engagements spécifiques pour réduire substantiellement la déforestation. Les organisations environnementales soulignent l’importance de mesures tangibles pour garantir l’efficacité de cette alliance et traduire les paroles en actions concrètes.
Le moment choisi pour ce sommet, alors que le service européen Copernicus confirme que le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré sur terre, accentue l’urgence d’agir. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, dans son discours inaugural, a souligné la nécessité impérative de renforcer la coopération régionale face à l’urgence climatique. Il décrit ce sommet comme un « nouveau rêve amazonien » et un pivot décisif dans la lutte contre le réchauffement planétaire.
Cependant, certains leaders régionaux appellent à passer des paroles aux actes de manière plus expéditive. Le président colombien Gustavo Petro exhorte à traduire rapidement les discours en actions concrètes pour éviter les conséquences désastreuses d’une extinction imminente. Le besoin d’une action immédiate est de plus en plus évident alors que les températures mondiales continuent de grimper, mettant en lumière l’ampleur de la crise climatique.
La question des énergies fossiles émerge également comme un point de divergence crucial. Gustavo Petro insiste sur l’importance de passer à des sources d’énergie alternatives pour réduire les émissions de CO2. Il pointe du doigt les « pays du Nord » en tant que principaux responsables des émissions, tandis que les pays amazoniens doivent se concentrer sur la préservation de ce qu’il décrit comme « l’éponge » de la forêt tropicale. Néanmoins, les pays producteurs d’hydrocarbures de la région, tels que le Venezuela et le Brésil, font face à des défis considérables pour entreprendre une transition énergétique majeure, mettant en lumière la complexité de cette question cruciale.
L’absence notable de la France, aux côtés de la Guyane française, soulève également des interrogations sur l’engagement international envers la préservation de l’Amazonie. Thibault Lechat-Vega, 3e vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane, exprime son mécontentement face à l’exclusion de la Guyane des discussions et au manque de voix dans cette initiative vitale. L’absence du président français Emmanuel Macron, qui avait pourtant utilisé la position de la Guyane et de l’Amazonie pour renforcer sa stature internationale, soulève des préoccupations quant à la sincérité de cet engagement.
En somme le sommet de l’Amazonie a généré une alliance régionale prometteuse contre la déforestation, soulignant l’importance cruciale de la coopération pour préserver cet écosystème vital. Cependant, les défis persistent, notamment le manque d’objectifs concrets et les divergences sur les énergies fossiles. L’urgence climatique exige des actions immédiates et concertées pour éviter un point de non-retour irréversible. L’absence de la France et de la Guyane soulève des interrogations sur l’engagement international envers la préservation de l’Amazonie et rappelle la nécessité d’une approche globale et inclusive pour relever les défis environnementaux critiques de notre époque.
Source: d’après AFP