— Par Inès Pierre —
Chaleureuse ambiance, ce samedi 4 mars 2017, au siège du Secours populaire français, autour de quelques-uns – ils furent une quarantaine – des soldats français, la grande majorité d’entre eux communistes, qui refusèrent naguère de porter les armes contre le peuple algérien et qui le payèrent de l’enfermement dans les geôles de deux Républiques. On imagine leur émotion, car certains ne s’étaient pas revus depuis des années. C’est l’Association Agir aujourd’hui contre le colonialisme (ACCA) qui avait été à l’origine de cette rencontre. Et, comme un symbole, ce fut Julien Lauprêtre qui, naguère, mena tant et tant de luttes pour aider ces soldats et leurs familles, qui les accueillit, au nom de son cher SPF. Pour qui pouvait faire rapidement un calcul mental, en regardant ces hommes, il y avait là quelques dizaines d’années de prison pour la cause de l’indépendance de l’Algérie et, par delà, pour l’émancipation humaine. Mais aucun d’entre eux n’accepte ni n’acceptera le nom de « héros ». Ils ont fait, quand ils avaient 20 ans, ce que leur conscience d’hommes et de communistes (même si certains ne furent pas immédiatement compris par leur Parti) leur commandait. Aussi ne fallait-il pas s’attendre à des discours passéistes, larmoyants. Ils racontèrent, pour les plus jeunes dans l’assistance, ce qu’ils firent, simplement, tout en ponctuant leurs récits de réflexions politiques. Mais, d’un commun élan, ils invitèrent les présents à poursuivre les luttes, toujours aussi nécessaires, contre les injustices, contre les guerres, le colonialisme, l’impérialisme.
Cette initiative n’était pas un but, mais un moyen, une étape : il s’agit désormais de faire en sorte que cette belle page ne soit pas oubliée. La petite équipe des membres de l’ACCA qui a été à l’origine de cette rencontre envisage de poursuivre le combat mémoriel par la publication d’un livre et, pourquoi pas, d’un documentaire.
Lire Plus => l‘Humanité.fr
Lire aussi : Ils ont dit “non” à la guerre sans nom, par Tramor Quemeneur