— Par Lucien Cidalise-Montaise —
La Gauche Française putative de notre Gauche ici-bas possède deux consciences. Elle voit le monde aujourd’hui avec une « morale de gauche » et une « culture de droite ». Elle a en effet substitué à cette gauche morale dont elle se réclamait, combattante, émancipatrice, fraternelle, une morale de gauche bourgeoise et conservatrice. Sournoise bagarre pour libérer des valeurs néolibérales enfermées dans un Guantanamo rouillé et inviolable, rejoignant la culture économique de la droite. Ouf ! Cela fait un tabac frelaté !
Cette droite idéologique qui oublie indécemment qu’être de gauche, c’est voir non pas admettre de voir « le monde dans sa globalité ».La gauche martiniquaise socialiste ! inhibée et imbibée de civisme républicain n’a rien à accepter d’autre que de se présenter devant le Roi, aussi nue que lui.
Aucune force n’émane d’elle, sauf des relents fébriles et désarticulés d’une vision politique pour notre pays fortement anémiée. S’ajoute la haine à l’injure qui semble être le moteur de ces actions.
Les scandales significatifs qui font danser nos yeux dans les journaux nous anesthésient quantitativement.
La diversion étant une arme politique, nos « maîtres » utilisent avec succès ( !) tous les moyens pour vider de leur sens, ces scandales multiples, leurs causes et leurs conséquences. Aller jusqu’à supprimer et enterrer les mots « historiquement habités ».Exploitation, Justice, Corruption, Racisme…et enfin Lutte des Classes ! et Socialisme…
Si ce qui se déroule aujourd’hui sous nos yeux n’est pas historiquement condamnable, alors tout est acceptable donc pardonnable. Nous avons simplement affaire à un désert fréquenté par des anges…
Le Socialisme est mort ! Dépassé. Il renvoie à des conceptions du XIXe siècle. Le Capitalisme ? Non ? Jaurès, Marx, Le Che…Tous enterrés ! Les héros-penseurs du monde capitaliste, gardiens farouches de la Finance sont stratifiés. Blair, Tatcher, Reagan…sont divinisés. Manouel notre héros est quant à lui pour l’instant ? installé sur un strapontin !
Nous avons tous à accomplir notre propre destin. Des sourds et des muets factices s’entêtent à taper et à réduire jusqu’à la poussière nos utopies. Nos rêves se sont pourtant souvent concrétisés, même dans le sang. Rencontres assassines d’ aspirations opposées.
Nos désirs à gauche sont comparables à d’ordinaires desseins dont nous sommes devenus les servants dociles sans rêves et aux armes émoussées.
Accepter aujourd’hui que des Socialistes piétinent- c’est peu dire- ce socialisme qui a donné tant d’espérance aux hommes et aux femmes du monde, avec une telle désinvolture, un sans-gêne, ne peut naître que d’un pouvoir politique qui fait devant le monde, la preuve de son impéritie, sans provoquer de la part de nos experts ! que des soupirs de déconvenue allant au désenchantement. Cette approbation complice gonflée de lâcheté et d’intérêt personnel, nous consterne, nous afflige et nous bouleverse.
Notre Société est comparable à une « Société de frustration », après qu’elle ait passé le cap de « Société béni wi wi ». Nous n’avons plus les moyens dans la détresse intellectuelle qui fleurit chez nous et que nous vivons sans réagir, d’envisager nos colères.
Nous pensons aux socialistes, aux communistes, aux progressistes, aux écologistes, aux marxistes, aux démocrates, et à tant d’autres, qui, dolents, acceptent que le mot Socialisme soit rayé de nos luttes.
Passéiste ! Non ! Les grandes idées sont appelées à s’universaliser et non, par démagogie à mourir, comme le souhaitent nos érudits institutionnels confortés par nos « doktè lettrés »
Lâcheté éternelle. « Marmonneur de mots » A/C .
Les socialistes ont échoué, parce qu’ils n’ont pas commencé par rêver, alors qu’ils avaient les coudées franches pour réaliser les ambitions criantes des peuples. Ils sont aujourd’hui ni de droite ni de gauche. Ils sont ailleurs. Leurs combats ne sont plus anticapitalistes. Dépositaires du caméléon, ils muent par refus de se battre. De socialistes, ils se déguisent en sociaux-démocrates, en sociaux-libéraux, sociaux moins que libéraux, libéraux…Abandonnant au bord du chemin la colonne vertébrale du combat socialiste : la lutte contre l’exploitation, pour la justice, l’égalité, la dénonciation des méfaits incontrôlés de la finance et le partage équitable entre tous de la richesse née du travail.
Le Socialisme pour Manouel est mort…puisque la gauche gît inanimée, claironne arrogant ce dernier. Pythie virile et agressive. Mais acceptons cette vérité ! Cette prétention qu’affichent les politiques et les intellectuels qui leur collent aux basques comme « grenn an ba fey » :
Le socialisme ne peut trouver sa substance qu’en Europe, en France. Vérité première. Les grandes idées ne peuvent être que françaises. Prenons acte. Vérité deuxième !
Voilà le constat désespérément sombre dont se nourrit avec délectation paternaliste la pensée politique à la mode. Nous arrivons à la fin, non pas du monde, mais de l’Utopie : Transformation d’une chimère née d’un rêve, en Fraternité. Cette utopie qui a généré des luttes meurtrières, apocalyptiques lors de révolutions, de grèves et de protestations historiques de peuples exploités. Ces batailles pour le droit à la Vie l’étaient aussi, un peu, pour la Victoire du Socialisme !
Faisons honte à l’idéologie régnante qui revient en force et frappe lourdement, aidée en cela par l’histoire trop souvent écrite par le plus fort.
Développons notre vision désespérée par une réflexion progressiste et sociale sur notre monde. Ce qui demande une grande hardiesse et une immense abnégation. Soyons « réfractaires à la résignation » en affirmant que le respect compassionnel de la démocratie, confortable illusion concrétisée par des analyses franchement orientées à droite, « c’est la crise ! le Travail coûte trop cher »…, ne correspondent à la réalité.
La Finance est maintenant un Parti Politique développant une image de la société qui n’est pas partageuse. Encore moins les actionnaires ! Il faut donc se dire que rien ne remplacera la Politique pour combattre cette « dé utopie !». Il faut donc se persuader que cette campagne conservatrice émanant aussi bien d’une gauche conformiste que d’une droite, farouche cerbère de ses intérêts matériels est mensongère historiquement.
Aucun des ces nouveaux lieux communs : modernité, identité, égalité, démocratie, communautarisme ne sont vierges de toute idéologie. « Défend ko zot !». Affirmons que l’homme ne saurait avoir envie de s’inventer, de rêver, de s’indigner et se différencier de Manouel et Pèpère flanqués de leurs serfs affublés de « petit s ». Aujourd’hui, la gauche se contente de bénir le capital en réformant à la plume d’oie. Non ! Pas de remettre à ceux qui ont pris part à la richesse de la France, les bénéfices de leurs actions courageuses.
Revenons à nos frayeurs. Manouel en est une. Il s’agit de le dénoncer, lui, l’instigateur de cette action du blanchiment du Socialisme, faisant le nécessaire pour lui donner une raison d’exister différente, avant d’être occis. Manouel s’entête. Il prétend même vouloir « vivre ensemble » son socialisme réduit aux acquêts comme arme persuasive avec le peuple de France. Il affirme pourtant qu’il se méfie d’une pseudo-intégration en prétextant que cette Jeunesse- Magrébins, Africains, Antillais…Noirs et Arabes- ne pourra pas se retrouver dans « un projet commun ». Il doute Manouel. Voyant « une incompatibilité avec le n’importe quoi de communautariste ! »
Sur le marché d’Evry dont il était Maire, il s’est un jour laissé aller dans un grand élan républicain à un constat patriotique : « ça manque de blancs, de whites, de blancos ! », s’adressant à ceux qui lui déroulaient le tapis rouge !!! dans toutes les langues.
C’est donc ça « Reconstruire la Politique ? » Manouel ? Chantier laborieux et nous semble-t-il mal fondé, car creusé sur le Racisme. Mais Manouel aime ce qu’il est, il aime plus que tout, ce qui était hier son adversaire : la Finance. Cette dernière l’aime aussi et l’aide à faire le lit de Pèpère.
De 1950 à 1980, notre génération a régulièrement flairé l’odeur de la Victoire des peuples contre le Colonialisme et le Capital. Mais souvent, on suivait des corbillards qui traînaient la Mort. Crimes Colonialistes pour nous. Bavures policières pour les Socialistes.
Et puis, il faut l’admettre. Les grandes dates de l’Histoire de France ne correspondent pas toujours à celles de notre jeune peuple. Ne pas confondre. Défendre la France aujourd’hui Révolutionnaire, demain, Impérialiste ; émancipatrice puis colonialiste à travers les guerres d’Indochine, d’Algérie, de Madagascar… C’est difficile comme cheminement.
Voilà tout est dit. Comprenez notre colère qui monte…monte ! Nous croyons à notre histoire et pensons fortement que dans leur lutte, les Socialistes Français utilisent les mêmes mots que nous, mais en se servant du Larousse. Nous, notre référence est Césaire ! D’où ces inexplicables malentendus !
Nous présentons à la France et à ses habitants généreux notre grand respect et notre admiration.
Nous aussi, nous pouvons dire à ceux là : « nous vous aimons » et condamnons ceux –Socialistes ou pas- qui nous gouvernent. Mais l’Amour pour notre pays ne se partage pas.
Ce texte s’adresse à toutes celles et tous ceux qui admettent la nécessité d’accepter la présence de l’idéologie marxiste dans l’installation des structures fondamentales lors de la victoire pour le développement de notre Pays Martinique.
Diamant le 13/11/2014
Lucien Cidalise Montaise