Le 10 mars au Robert à 19h30.
Quatre comédiennes de la troupe martiniquaise les « Buv’Art » ont monté Simone Veille, résultat d’une écriture de plateau par quatre comédiennes (Trinidad, Corinne Berron, Bonbon, Hélène Serres, Vanina Sicurani), parisiennes celles-là. Sous les apparences d’une comédie, elles déroulent l’histoire du féminisme, en France, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Un thème sérieux et toujours d’actualité traité avec humour et fantaisie : martingale gagnante qui explique que la pièce ait été jouée presque sans interruption, en Métropole, depuis sa création.
Elles sont donc quatre sur la scène, quatre jeunes dames pleines d’entrain qui nous font partager leur récit enjoué des transformations de la condition féminine. La plus grande, qui incarne Simone Veil, tient le rôle de la meneuse de jeu, celle aussi qui est chargée des rappels historiques qui s’imposent concernant les principales lois qui ont fait évoluer les règles concernant la participation des femmes à la politique, le divorce, la contraception, l’avortement, la parité…
Mais la loi n’est pas la seule responsable des changements en la matière. Ne dit-on pas qu’elle suit plutôt qu’elle ne précède l’évolution des mœurs ? Et c’est là où les trois autres comédiennes interviennent, trois pour présenter en quatre tableaux les années (19)50, 70, 90 et 2010. La publicité est mobilisée avec ses slogans et des images d’époque(s). Des chansons écrites par les auteures sur des airs connus de tous contribuent à l’ambiance. Il faut dire également un mot des costumes adaptés à chacune des époques, qui ajoutent au charme rétro des différents tableaux.
Nous avons assisté à la première, au Carbet. C’était le temps des ultimes réglages… et du trac. Tel quel, si le spectacle apparaissait évidemment perfectible, il a déjà ravi le public. Passer un bon moment en réfléchissant intelligemment à la question, qui nous taraude tous plus ou moins, des rapports entre les deux sexes, que demander de mieux ?
Avec Marie ALBA (M.E.S.), Martine GIANNETTI, Hélène JACOB, Sandrine ZEDAME
Et avec Rachid Arab à la vidéo, à la musique et à la régie.
Selim Lander.