Séminaire « Génétique et anthropologie »

Vendredi 15 février 2019, 14h30-16h30 Rue d’Ulm

Cette proposition de séminaire de l’équipe « Manuscrits francophones » cherche à confronter, comparer et surtout à mettre en relation génétique et anthropologie, deux disciplines dont l’Afrique et la Caraïbe constituent déjà le « terrain » commun. Si l’anthropologue s’est lui-même observé « comme auteur » (Geertz), producteur de textes et donc d’avant-textes relevant d’une étude génétique, l’écrivain africain, à l’inverse, s’est défini comme un « guetteur » dont la première phase de travail est « l’enquête » (Sony Labou Tansi) dont les traces peuvent être repérées par l’anthropologie de l’écrit (politique, religieux, historique, culturel, etc.). Outre ces « branchements » (Amselle) évidents situés en amont du processus, celui-ci peut être interprété au croisement de concepts typologiques élaborés dans les champs disciplinaires distincts, mais qui finissent par entrer en résonance, tels le prophétisme scripturaire et l’écriture à processus. Il s’agira aussi de mettre en commun les moyens et méthodes (entretiens, archives, films) pour explorer ensemble de nouveaux terrains, notamment les réseaux sociaux.

L’ensemble des matériaux réunis pour chaque séance (interventions, documents commentés, y compris extraits vidéos ou œuvres plastiques) sera mis en ligne en flux continu dès le lendemain de la séance, pour documenter les travaux du séminaire, alimenter le débat et faire émerger progressivement une réflexion commune.

Le programme est consultable ici.

Le séminaire sera prolongé par une rencontre avec les chercheurs camerounais invités par notre collègue philosophe à l’ENS, Charlotte Morel, du 20 au 23 mai 2109 (une première rencontre abordant les questions traitées par le séminaire aura eu lieu à Yaoundé en février 2019)

La troisième séance du séminaire » génétique et anthropologie » de l’équipe « Manuscrits francophones » de l’ITEM, coordonné par Nicolas Martin-Granel et Julie Peghini, se tiendra le

Vendredi 15 février 2019, 14h30-16h30 (horaire confirmé)
RAHARIMANANA, Sami TCHAK

Lieu : ENS ULM, salle de philosophie, 1er étage pavillon Pasteur, 45 rue d’ULM, 75005 Paris (attention au changement de salle)

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Raharimanana, « Revenir »
Raharimanana signifie en malgache « celui qui a le don de créer ». C’est le nom que son grand-père a donné à son père et dont il a fait son nom de plume. Raharimanana, né à Antananarivo en 1967 et vivant en France depuis l’âge de 22 ans, est poète, nouvelliste (Lucarne, 1996, Rêves sous le linceul, 2004), romancier (Nour, 1947 , 2001 et Za, 2008), dramaturge et comédien (Parfois le vide, 2018, Empreintes, 2015, Rano, rano, 2014) . Revenir est son dernier roman, le plus autobiographique (Revenir, de Raharimanana, Editions Rivages, 2018, 380 pages).
Chez lui, tout commence par le chant, ce n’est donc pas un hasard si le héros de Revenir, son double, se nomme Hira : « Hira, en malgache, c’est le chant, et ce prénom définit ma relation à l’écriture, ce chant dans ma tête, où les mots se choquent et provoquent une musicalité. » (entretien avec Valérie Marin La Meslée, 2018).
Son livre chant va de l’enfance du héros jusqu’à celle de son père, et l’histoire familiale se tisse avec celle de la Grande île.

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Sami Tchak, « L’abeille et la mouche »

Tout créateur est à la fois une mouche et une abeille. En tant qu’abeille, il va aux fleurs, et en tant que mouche, il va à la merde. À lui ensuite, à force de travail, avec persévérance, telles les mouches et les abeilles, de se hisser, à partir de ces matériaux, à la hauteur de l’universelle condition des vivants, de tous les vivants.

Sami Tchak, pseudonyme de Sadamba TCHA-KOURA, est né au Togo en 1960. Après une licence de philosophie dans son pays et un doctorat de sociologie soutenue en 1993 à La Sorbonne-Paris V, il se consacre depuis quelques années à l’écriture. Parmi ses publications, citons Place des Fêtes (Gallimard, 2001) Hermina (Gallimard, 2003), La fête des masques (Gallimard, 2004), Le paradis des Chiots (Mercure de France, 2006), Filles de Mexico (Mercure de France, 2008), Al Capone le Malien (Mercure de France, 2011), La couleur de l’écrivain (La Cheminante, 2014), Ainsi parlait mon père (JC Lattès, 2018).

Entrée libre et gratuite, venez nombreux !

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Claire Riffard
Équipe « Manuscrits francophones »

ITEM-CNRS
61, rue Pouchet, 75017 PARIS
Tel : 01 40 25 12 20
https://journals.openedition.org/coma/