Après un périple de 70 000 km autour du globe, la goélette Tara est rentrée à Lorient samedi 15 octobre, avec des milliers d’échantillons de micro-organismes afin de comprendre le fonctionnement du plancton océanique. Au cours de cette expédition, les scientifiques se sont également intéressés à l’impact du fleuve Amazone sur les sargasses.
Après presque deux ans de mission “Microbiome”, la goélette scientifique Tara a fait escale sur l’île de Groix avant de faire route vers Lorient, son port d’attache, ce samedi après-midi.
Au cours de son voyage du Chili à l’Afrique, en passant par l’Amazonie et l’Antarctique, le célèbre voilier laboratoire conçu par l’explorateur Jean-Louis Etienne a réalisé près de 25 000 échantillons micro-organismes marins (virus, bactéries, animaux, etc.).
“Nous n’avons aucune découverte à vous dévoiler aujourd’hui (samedi)“, a immédiatement prévenu Romain Troublé, directeur de la Fondation Tara, lors d’une conférence de presse sur l’île.
“Toutes ces données seront analysées. Dans 18 mois à deux ans, nous commencerons à avoir les premières découvertes de cette mission car pendant que nous sommes en mer, il y a 300 chercheurs qui travaillent“, a déclaré M. Troubled.
Pendant le 22 mois de la mission de la goélette, les scientifiques se sont particulièrement intéressés à l’impact du fleuve Amazone, dont le débit est d’environ 200 millions de litres par seconde, sur la vie des océans et le microbiome océanique.
“On pense que l’Amazonie a un rôle dans le développement des sargasses», constate Samuel Chaffront, chercheur CNRS à l’université de Nantes. Ces algues, qui prolifèrent aux Antilles, dégagent des fumées nauséabondes et toxiques lorsqu’elles pourrissent sur le rivage. Elles sont devenues un problème sanitaire majeur, en Martinique et en Guadeloupe entre autres.
L’une des hypothèses est que la déforestation et l’augmentation de l’agriculture au Brésil ont augmenté le rejet d’engrais azotés dans l’Amazonie.
Et d’ajouter :Cela permettra le développement de ces sargasses qui sont des espèces envahissantes et que l’on retrouve jusqu’aux côtes africaines.“
On verra donc en 2024 si les résultats des prélèvements confirment cette hypothèse. Les données collectées par Tara lors de ces précédentes missions ont donné lieu à plus de 250 parutions dans la presse scientifique.
La goélette de 36 m de long et 10 m de large, avec plusieurs laboratoires à bord, accueille 14 personnes, dont une demi-douzaine de scientifiques de toutes nationalités. Ces derniers se sont relayés à plusieurs reprises selon leurs sujets de recherche.
Source : AFP / Durabull