“Sa peur… »
Je veux vous parler de la peur de l’homme :
peur de tout, de son ombre, peur d’un rien…
De sa peur, minant son esprit par le doute assiégé…
De sa peur, pompier éteignant le feu de son âme…
De sa peur, habillant de vanité son corps et son cœur…
Sa peur qui lui fait perdre ses moyens
et même sa moyenne aux examens !
Sa peur de ne pas être à la hauteur,
du coup le rendant presque nain…
Sa peur de manquer, peur du lendemain
qui rend l’homme si pingre et mesquin…
Sa peur de l’autre, l’inconnu, l’étranger,
peur de tout ce qui est différent
qui le rend agressif, égoïste et méchant…
De sa peur d’aimer, tout simplement !
Et pour résumer toutes ses peurs en un seul
mot comme en sang, le plus effroyablement glaçant :
la mort les recouvre en linceul…
Quand la seule chose en somme
dont on doit avoir peur vraiment,
c’est bien de la peur elle-même…!
Une âme d’enfant…
Avec un peu de sable,
une pelle et un seau
puis avec un peu d’eau
afin de le mouiller
et l’âme d’un enfant
qui sache encor rêver,
alors on est capable
de bâtir un château,
s’inventer sur la grève
une vie éphémère
à l’image d’un rêve
qui ne pourra durer
plus que ce peu de temps
que permettront la mer
et le souffle du vent…
Mais à la fin, qu’importe
que la fête soit brève
si la marée est forte
et trop vite elle emporte
avec elle nos rêves !
Sur l’âme d’un enfant,
le temps n’a pas de prise
tant que son rêve en brise
le sablier de verre
pour de son sable faire
du château de ses rêves
une réalité,
même aussi éphémère…
Car demain il revient
pour tout recommencer…
À lui seul appartient
alors l’éternité !
Patrick Mathelié-Guinlet