Dimanche 20 août 2017 à 10 h à la Fondation Clément
Conférence balade poétique avec Jean-Durosier Desrivières
Il s’agit d’une invitation à se balader l’espace de l’exposition(In)visibilité ostentatoire et à travers certains faits et gestes sociaux, politiques et artistiques de l’univers haïtien. Cette balade triangulaire s’inspirera à la fois de certaines données hors du champ de l’exposition et des échos de celle-ci. Le parti-pris de Jean-Durosier Desrivières consiste à traiter du mutisme et des mystères tels qu’ils se manifestent dans l’histoire – sous la dictature de Duvalier père notamment, dans la vie sociale et artistique des haïtiens. Et de montrer la vivacité et l’emprise de l’invisible ou des invisibles en Haïti via des gestes rituels visibles, conscients et d’autres plutôt coutumiers, quotidiens, souvent inconscients ; de montrer aussi comment écrivains et peintres investissent le champ des gestes et des signes – du vodou en l’occurrence, dans une perspective vacillant entre esthétique et exorcisme: une manière sans doute de brandir la création comme forme de résistance à toutes formes d’oppression et d’ordre préétabli.
Sa m pa wè yo ! – littéralement : Ceux que je ne vois pas ! Autrement dit : Aux invisibles ! Sa m pa wè yo ! Une parole performative, à décrypter, en résonnance avec le silence apparent des matériaux et des matières exploitées par les créateurs convoqués, ici… Peu importe, qu’ils se nomment Basquiat, Alejo Carpentier, Jean Métellus,Mario Benjamen, Madison Smartt Bell, André Pierre…
Jean-Durosier Desrivières Né à Port-au-Prince, Jean-Durosier Desrivières a vécu en Martinique de 1999 à 2008. Depuis son retour raté au pays natal en 2010, il traîne son être et son imaginaire entre Europe, Etats-Unis et Caraïbe…. Enseignant, critique littéraire et poète-dramaturge, ses textes sont lus et mis en scène en Europe et dans la Caraïbe. Membre de l’Académie des Trophées Francophones du Cinéma, il a reçu le Prix Spécial du jury d’Etc_Caraïbe / Beaumarchais en 2013 pour La jupe de la rue Gît-le-Coeur –Théâtre comme audience d’un petit roman.