(Mémoire des pays du Sud, Mémoire de l’Humanité) 2018″
Dans cet ouvrage, le mythe d’Ariane, déesse grecque tour à tour héroïne et victime, servira de fil conducteur à la Martiniquaise que je suis, pour relier entre elles des femmes d’origines multiples ici dénommées « filles d’Ariane » des Antilles et d’Ailleurs, dans la joie, les heurs et malheurs, la diversité de leurs approches des réalités quotidiennes.
En évoquant leur évolution historique et sociologique dans le temps comme dans l’espace, à travers leurs cultures diverses, en la commentant de la Préhistoire à nos jours, nous observons que les femmes partagent des destins similaires en bien des points.
Les prix relativement bas des voyages facilitent les échanges actuels sur notre planète, la découverte et l’étude comparative de sociétés jusque-là étrangères, dans lesquelles les femmes jouent un rôle capital, privé et/ou public, reconnu ou non. Nous constatons dès lors un métissage culturel généralisé, caractérisé par la créolisation chère à Edouard Glissant, véritable « marquage » de notre époque, qui bouscule les idées préconçues, modifie les sociétés, les politiques, voire les identités.
En dignes héritières d’Ariane, les femmes relèvent ce défi planétaire pour elles et pour leurs proches, grâce à leur formidable capacité de résilience.
Marie-Andrée Ciprut, psychologue-psychothérapeute, co-fondatrice en 1995 et ancienne responsable clinique de l’association « Pluriels », (Centre de Consultations ethnopsychologiques pour Migrants) à Genève, nage dans l’Interculturel depuis l’enfance. Martiniquaise d’origine, elle fait des études secondaires à Paris, un double cursus universitaire à Genève : Ecole d’Interprètes, puis faculté de psychologie avec Jean Piaget. Elle a pratiqué comme traductrice Français-Anglais-Espagnol, comme enseignante de Français à Zurich et à Bâle, avant d’ouvrir un cabinet de psychologie clinique à St-Louis (Alsace) parallèlement à une collaboration avec une psychanalyste bilingue de Bâle. De retour à Genève, elle a poursuivi une activité de formatrice en Interculturel débutée à l’Institut de Médecine Tropicale de Bâle, anima régulièrement des groupes thérapeutiques, exerça comme co-thérapeute en Ethnopsychiatrie tout en continuant ses recherches théoriques.
M.-A. CIPRUT a démissionné de Pluriels en tant que psychologue FSP (Fédération Suisse des Psychologues) et pris une retraite anticipée en 2002. De 2004 à 2012, elle a assuré des supervisions cliniques pour les interprètes-médiateurs culturels de la Croix-Rouge de Genève. Elle intervient aujourd’hui dans des colloques nationaux et internationaux, mais se consacre principalement à l’écriture.
Marie-Andrée CIPRUT est actuellement aux conseils d’administration du CCFC (Club Culturel Franco-Caraïbe, Paris) et de l’AGRAF, (Association Gessienne contre le Racisme et le Fascisme) dont elle fut présidente pendant trois ans, jusqu’à janvier 2009.