La radio RFI implante pour la première fois un de ses clubs dans un camp de réfugiés, en cette Journée mondiale qui leur est consacrée.
Dans le camp de Molé, en République Démocratique du Congo, des milliers de Centrafricains ont fui leur pays depuis le début de la crise. […]
À seulement 35 kilomètres au sud de Bangui, la capitale centrafricaine, se situe le camp de Molé, au cœur de la brousse. C’est là, en République Démocratique du Congo, que des milliers de Centrafricains ont trouvé refuge depuis le début des affrontements entre Séléka et anti-Balaka Créé en Juin 2013, le camp a doublé de volume en décembre, en passant de 4 000 à 8 000 personnes. Il en compte aujourd’hui 12 000, essentiellement des jeunes de moins de 20 ans
Fidèles auditeurs de la radio mondiale RFI en Centrafrique, les réfugiés ont demandé auprès du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) la création d’un Club, comme il en existe déjà à Bangui
Des regroupements spontanés d’auditeurs
C’est ainsi que fonctionnent ces Clubs, toujours par regroupements spontanés d’auditeurs et ce, depuis 1995. Ils rassemblent aujourd’hui près de 100 000 adhérents sur tous les continents RFI leur apporte un soutien d’organisation ou de logistique mais la gestion se fait au niveau local Avec une offre d’activités culturelles, sportives ou éducatives, les Clubs se retrouvent à l’antenne dans l’émission « Le Club RFI » et sur Internet via un site et un blog.
Au centre de réfugiés de Molé, le nouveau Club permettra d’accompagner des populations qui sont en manque de tout. « Le président du Club espère ainsi apporter un supplément d’âme », confie Sébastien Bonijol, du service des auditeurs de RFI et de retour du camp, en RDC. Parmi les priorités du tout jeune club, on trouve la sensibilisation, notamment contre le sida. Les missions sanitaires ne résument pas à elles seules tous les objectifs de cette structure qui vise aussi à amener un esprit de solidarité et d’amitié. Le Club va ainsi participer au tournoi de football des Clubs RFI, qui se déroule en parallèle de la Coupe du monde, et organiser un atelier de capoeira, afin d’occuper ces populations désœuvrées. Sébastien Bonijol en est certain, « les réfugiés vont écouter la station toute la journée et cela leur mettra du baume au cœur de voir qu’on parle d’eux à des milliers de kilomètres. »
Des clubs solidaires entre eux
L’arrivée d’un Club RFI permet aussi d’apporter la solidarité des autres Clubs et tout particulièrement de ceux présents en RDC. Ainsi, les Clubs de la région des grands lacs, à l’est du pays, vont bientôt mettre en route une caravane de la paix qui sillonnera les environs. Lors de son déplacement à Molé, Sébastien Bonijol était ainsi accompagné de Félix Kabena, le président du Club RFI de Kinshasa, qui n’avait jamais quitté la capitale et était ravi d’aller à la rencontre des populations. « Il vient d’ailleurs de m’envoyer par mail cette phrase amusante :’la fille qui n’a jamais voyagé croit que sa mère est la meilleure cuisinière du monde’. »
Tout au long de la journée, RFI propose sur son antenne une programmation spéciale, avec notamment des reportages sur les réfugiés en Afrique (dont celui de Sébastien Bonijol à Molé), que les auditeurs pourront retrouver dans les sessions d’information, toutes les 30 minutes. À 19 h 40, le débat du jour aura pour thème « En fait-on assez pour les réfugiés ? »
Si le 2 Juin était au départ la Journée africaine des réfugiés, la date est depuis 2001 celle de la journée mondiale, à l’initiative des Nations unies. À noter que l’Église catholique organise chaque année, au mois de janvier, la journée mondiale du migrant et du réfugié, dont la 100e édition s’est déroulée cette année.
Yoann Labroux-Satabin
http://www.la-croix.com/Culture/Medias/RFI-ouvre-un-Club-dans-un-camp-de-refugies-2014-06-20-1167505
Pour compléter : Diaporama sonore à la rencontre des enfants réfugiés centrafricains, sur le site de RFI, par Sébastien Bonijol.