Retour progressif à la vie… culturelle !

L’habitation Clément : le domaine, et l’exposition « Black Forest »

Pour sa réouverture, l’habitation Clément offre l’accès à son site gratuitement pour tous, et ce jusqu’au 30 juin. Après cette date, l’entrée sera de nouveau payante. L’exposition de Marthine Tayou, « Black Forest », présentée avant le confinement, est bien heureusement prolongée jusqu’au 27 septembre 2020

L’artiste :

Pascale Marthine Tayou, né en 1966 à Nkongsamba, est un artiste plasticien camerounais. Il porte un prénom masculin-féminin, adopté par choix, comme en un désir de toujours repousser les limites, qu’elles soient mentales, culturelles ou géographiques… Autodidacte, il a exploré différentes voies : dessin, performance, photographie, vidéo, assemblage, graffiti. Pascale Marthine Tayou ne cesse depuis les années 90 de pratiquer un art sans frontières, nomade et intuitif, qui hybride et assemble toutes sortes d’objets récupérés sur son chemin. Toujours en partance, Tayou est un grand voyageur qui tente de faire le lien entre les cultures, mais aussi entre l’homme et la nature.

L’exposition, telle que présentée par l’artiste :

« Je vous invite à courir avec moi les yeux bandés, pieds et torse nus sur une corde raide.
Réduire les espaces entre nous est une urgence contre nos terrorismes intérieurs.
C’est à ce prix que nous sortirons des lianes épineuses au coeur du « Black Forest ».
Black Forest n’est pas un projet artistique,
C’est une promenade in-live sur les pistes interminables de nos doutes existentiels,
C’est le dessin d’une longue balade in-situ sur l’axe de la prise des risques,
C’est essayer de déconstruire les certitudes qui peuplent nos nuits blanches,
C’est l’empreinte des tours de glaces fragiles sur le territoire de l’inconnu. »

Ouvert tous les jours 9h-17h / Domaine de l’Acajou au François. Contact : 0596.54.62.07

 

Tropiques-Atrium Scène Nationale présente une double exposition

Torriep : « Pétrichor »

L’artiste : « Nous rejaillissons toujours, quoi qu’il puisse arriver. »

Né à Fort-de-France, Pierrot Marie-Rose, de son nom d’artiste Torriep, peintre-plasticien autodidacte, a été fasciné depuis l’enfance par le monde artistique. La lecture, la poésie, l’écriture et les différents aspects de sa carrière professionnelle comme technicien éclairagiste, régisseur général de théâtre et directeur technique du Théâtre Aimé Césaire, ont irrigué son parcours d’artiste-peintre, son univers imaginaire de création. Il a exposé lors d’évènements collectifs ou d’expositions individuelles en Martinique, Guadeloupe, France, Allemagne et Côte d’Ivoire. 

L’exposition :  tableaux et installations

«Je n’ai pas montré mon travail depuis 24 ans. C’est long… Mais j’ai continué à travailler, même si je ne montrais rien, je produisais ! Ce que je présente, ce ne sont pas des écrits mais une récréation. L’idée était de s’amuser à faire des formes »…

Pour son retour, Torriep a dû attendre car l’exposition a été repoussée à cause du confinement. « L’essentiel, c’est qu’elle soit présentée aujourd’hui », se réjouit celui qui baptisé sa création « Pétrichor ». Mais qu’est-ce donc que le pétrichor ? C’est « un liquide huileux secrété par les plantes. L’action biologique qui se passe sous terre a pour objectif de protéger les graines et/ou les végétaux durant les périodes de sécheresse… La bonne odeur que vous sentez dans les forêts à la première pluie, c’est l’odeur du pétrichor, l’odeur de la vie qui renaît. Durant tout le carême, c’est sec puis un jour, tout renaît… »

Des fleurs qui… résistent

Si l’artiste a choisi, pour exprimer ce pétrichor, la symbolique des fleurs imaginaires, il faut voir ces fleurs « comme un cheval de Troie… Il faut regarder ce qu’il y a l’intérieur, le symbole qui renvoie à « twa fey, twa flè, twa rasin ». Symbole qui renvoie à notre mémoire culturelle, à notre patrimoine ». Un lien que l’artiste fait volontiers avec la Martinique. « Il en est de même pour le pays, sur le plan politique de façon sous-jacente. Malgré tout ce qui peut arriver, il y aura toujours cette force qui anime le peuple, il y aura toujours une floraison à venir, et les idées rejailliront encore et encore. Quant à l’ auto-portrait, où l’artiste s’est représenté avec une couronne de fleurs, il est « le lien entre cette exposition et (son) ancien travail, un lien entre les mots et la peinture… Comme une néo-forme d’écriture qui annonce un renouveau…»

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May Clemente, « Franchir »

L’artiste : « Que laisse-t-on derrière soi, que reste-t-il à découvrir ? Tout est frontière, mais peut-on tout franchir ? »

Née en Martinique, May Clemente a aussi vécu à Paris et Manhattan. Diplômée en Sciences de la Communication et en Management du Marché de l’Art, elle a exposé dans la Caraïbe et aux États-Unis.

Son itinéraire artistique est marqué par l’exploration de thèmes liés à la culture et à la tradition. Elle aborde actuellement diverses symboliques et interprétations de la notion de frontières, qu’elles soient tranchantes comme le verre, ou riches de potentialités de transcendance et de découvertes.

Ses toiles sont généralement saturées de couleurs, brûlées, déchirées, puis ré-assemblées avec du fil, exprimant sa vision des frontières comme une succession de déchirures et de reconstructions, mais qui manifeste aussi sa vision de l’acte de création comme une alternance de naissances et de bouleversements.

L’exposition  « Franchir »

« Franchir » s’inscrit dans le prolongement de l’exposition « Frontières mouvantes » présentée par May Clemente en 2019. À travers une dizaine de nouvelles œuvres venues s’ajouter à la série de toiles abstraites « Boundaries », elle aborde les frontières comme des espaces qui se déplacent constamment, et qui rendent difficile la quête d’un parfait équilibre. Ce qui paraît limitant, à l’image des barrières que l’on construit sur la base des différences de couleur, de genre, de culture, de religion, pourrait se révéler riche de possibilités, à condition d’être prêt à déconstruire modèles et mentalités rigides. May interroge l’action même de franchir ces frontières, avec toute la part d’inconnu qui l’accompagne. Certaines de ses œuvres sont tendues sur châssis, d’autres sont laissées libres de tout support et semblent supporter leur propre poids. Que laisse-t-on derrière soi, que reste-t-il à découvrir ? Tout est frontière, mais peut-on tout franchir ?

La double exposition est visible jusqu’au 25 juillet à l’Atrium, salle La Véranda / Horaires : 10h-13h et 15h-17h du lundi au vendredi et le samedi en présence des artistes : 10h-13h . Port du masque conseillé / Contact : 0596.70.79.29

 

Le Cinéma Madiana a repris son activité

Après trois mois de fermeture, le circuit Elizé a rouvert ses salles, ce mercredi 24 juin. Thomas Balmelle, directeur d’exploitation régional des circuits Elizé avait au préalable expliqué : « La capacité des salles a été réduite à 50 %. Il y a obligation de laisser un siège de libre entre chaque groupe de personnes. » Comprendre : on peut aller au cinéma en famille ou entre amis et s’asseoir les uns à côté des autres sans laisser d’espace. Ce n’est qu’entre personnes qui ne se connaissent pas qu’il est obligatoire de laisser un siège. Toutes les rangées peuvent être occupées. « Ces obligations limitent certes la fréquentation, mais il est nécessaire d’en passer par là pour rassurer nos clients…  Nous avons peur que les habitudes changent et que les clients ne reviennent plus de la même façon, qu’ils ne viennent plus aussi souvent. Mais nous n’avons aucune crainte sur le fait qu’ils aient envie de revenir, nous le voyons bien avec les réseaux sociaux où la demande est forte. Ça va reprendre, plus doucement dans un premier temps, mais ça va reprendre. »

 

Du côté de l’édition : 

Dominique Berthet nous invite à la première présentation publique de la nouvelle édition en couleur de son livre « Art contemporain en Martinique », le jeudi 2 juillet, à 18h30, à l’Atrium, salle Frantz Fanon. Il sera accompagné pour cela d’Olivia Berthon, docteur en Arts caribéens à l’Université des Antilles. La présentation sera suivie de dédicaces.

Dominique Berthet, auteur d’ouvrages et d’articles sur l’art contemporain et sur l’esthétique, est Professeur des Universités à l’Université des Antilles où il enseigne l’esthétique et la critique d’art. Fondateur et directeur de la revue « Recherches en Esthétique » ainsi que du CEREAP (Centre d’Études et de Recherches en Esthétique et Arts Plastiques), il est également critique d’art et commissaire d’expositions.

Fort-de-France, le 27 juin 2020