Résultats du premier tour des élections législatives 2024 en Martinique et Guadeloupe

— Par Jean Samblé —

En Martinique

Nord : Marcellin Nadeau et Yan Monplaisir en Duel

Le premier tour des élections législatives de 2024 en Martinique a vu, dans la circonscription du Nord, Marcellin Nadeau dominer le premier tour en obtenant 48,31 % des suffrages (12 017 voix), se plaçant en tête dans 14 des 17 communes. Face à lui, Yan Monplaisir, soutenu par Christian Rapha, tentera de renverser la tendance au second tour. Le score de Marcellin Nadeau, multiplié par trois par rapport au premier tour de 2022, lui permet d’aborder cette échéance avec une certaine confiance.

Centre : Jiovanny William et Philippe Edmond-Mariette de Nouveau Opposés

Jiovanny William et Philippe Edmond-Mariette vont s’affronter de nouveau dans la circonscription du Centre. Comme en 2022, ces deux avocats se retrouveront au second tour. Cependant, cette fois-ci, Jiovanny William, soutenu par Péyi-A, possède une avance significative. Avec 13 095 voix, soit 56,56 % des suffrages exprimés, il devance largement Philippe Edmond-Mariette, qui n’a obtenu que 13,42 % des voix (3 106 voix), suivi de près par Alain-Claude Lagier avec 11,61 % des suffrages (2 688 voix). En 2022, Edmond-Mariette avait pourtant remporté le premier tour avec 18 % des suffrages contre 14 % pour William. Notons que même au Lamentin, bastion traditionnel de Philippe Edmond-Mariette, ce dernier a été battu.

Fort-de-France : Johnny Hajjar Face à Béatrice Bellay

À Fort-de-France, une surprise de taille s’est produite : Francis Carole, qui avait accédé trois fois au second tour lors des précédentes élections, a été devancé par Béatrice Bellay. Johnny Hajjar, le député sortant, est arrivé en tête avec 6 626 voix (37,28 % des suffrages). Malgré ce résultat moins bon comparé aux autres députés sortants, Hajjar a tout de même obtenu 2 000 voix de plus qu’au premier tour de 2022. Il affrontera au second tour Béatrice Bellay, de la Fédération Socialiste de Martinique, qui a recueilli 4 489 voix (25,26 %). Bellay, se présentant sous l’étiquette du Nouveau Front Populaire, est la seule femme à se qualifier pour le second tour cette année.

Sud : Jean-Philippe Nilor et Grégory Roy-Larentry au Second Tour

Dans la circonscription du Sud, Jean-Philippe Nilor de La France Insoumise (LFI) a remporté largement le premier tour avec 15 405 voix, couvrant 11 communes. Son adversaire au second tour sera Grégory Roy-Larentry du Rassemblement National (RN), qui a obtenu 2 060 voix. Nilor, co-fondateur de Péyi-A et ancien membre du Mouvement indépendantistes martiniquais, brigue ainsi un quatrième mandat. Il considère ce résultat comme une reconnaissance de son travail à l’Assemblée nationale.

 

Résultats en Guadeloupe selon la préfecture

Le taux de participation du premier tour des élections législatives en Guadeloupe qui s’est déroulé ce samedi 29 juin 2024 est de 33,56 %. Pour mémoire, il était en 2022, de 25,31 %.

Les résultats dans les 4 circonscriptions de la Guadeloupe :

Dans la 1ʳᵉ circonscription : Olivier SERVA, DVG (51,25 % des voix) et Chantal LERUS, DVG, (12,76 % des voix) arrivent en tête de scrutin et participeront au second tour de l’élection.

Dans la 2ᵉ circonscription : Christian BAPTISTE, DVG, (41,33 % des voix) et Laurent PETIT, RN, (17,30 % des voix) arrivent en tête de scrutin et participeront au second tour de l’élection.

Dans la 3ᵉ circonscription : Max MATHIASIN, DVG, (36,21 % des voix) et Rody TOLASSY, RN, (25,90 % des voix) arrivent en tête de scrutin et participeront au second tour de l’élection.

Dans la 4ᵉ circonscription : Élie CALIFER, SOC, (57,90% des voix) et Jennifer LINON, DVC, (21,86 % des voix) arrivent en tête de scrutin et participeront au second tour de l’élection.

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Les réactions :

LE CÉGOM Collectif des États généraux de l’outre-mer
facebook.com/lecegom

Paris, lundi 1er juillet 2024
Le 1er tour des législatives anticipées a placé, les 29 & 30 juin, l’extrême droite du Rassemblement dit «national» & de ses affidés en tête, devant la gauche dite de gouvernement & celle dite contestataire unies au sein du Nouveau Front populaire, suivies de la majorité présidentielle sortante (puis de la droite dite de gouvernement).

Le bureau national du Cégom, avant ce 1er tour, appelait à «refuser la honte & la déchéance d’un basculement de la République dans le camp de l’extrême droite». Avant le 2nd tour des 6 & 7 juillet, il maintient cet appel, dont il précise les termes.

Plus que jamais, le Cégom dénonce la fable d’un RN qui serait devenu républicain. La réalité de ce parti reste celle du Front national, fondé par un amalgame de Waffen-SS, de négationnistes, de collaborationnistes & d’anciens de l’OAS ou du GUD (tous adeptes de la violence physique & sociale). Dans ces circonstances exceptionnelles, le Cégom, statutairement indépendant de toute formation politique, appelle au vote en faveur des candidat/e/s les mieux placé/e/s face au RN (soit, dans la plupart des cas, des candidat/e/s du NFP).
Sur le fond, le Cégom poursuit son audit 2024 des politiques conduites par l’État en direction des Françaises & Français d’outre-mers, lancé le 18 juin au moyen d’un questionnaire anonyme qui reste disponible en ligne comme suit:
https://forms.gle/LiUW5mgVnpb2UEDb6.
Pour le Cégom, Pierre PASTEL, président
David Sar AUERBACH CHIFFRIN, porte-parole

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Communiqué de Combat ouvrier après le premier tour des élections législatives anticipées du 30 juin 2024

Combat ouvrier présentait cinq candidats en commun avec Lutte ouvrière en Martinique et en Guadeloupe.

Nous remercions les 2 277 personnes (3,23%) en Guadeloupe et les 1 028 (2,45%) en Martinique qui ont voté pour nos candidats au premier tour de ces législatives.

Au total, 350 825 voix, soit 1,14% voix se sont portées sur tous les candidats de Lutte ouvrière dans l’hexagone et l’outre-mer. C’est un score encore faible mais non négligeable et en progression par rapport à 2022.

Nos électeurs ont exprimé leur rejet des candidats du Rassemblement national comme de ceux du camp macroniste. Ils ont aussi montré leur défiance vis-à-vis de ceux de la gauche.

Ils ont montré leur opposition à la répression coloniale directe qui sévit contre le peuple kanak en Nouvelle-Calédonie. Ils ont voté contre le mépris général envers les travailleurs et les classes populaires des possessions françaises d’outre-mer causé par les séquelles du colonialisme.

Au deuxième tour, il n’est pas question pour les électeurs de Combat ouvrier et de Lutte ouvrière de voter pour le camp macroniste qui a piétiné le monde ouvrier. Et il n’est évidemment pas question qu’ils votent pour des candidats du Rassemblement national. Parce que le RN est un parti anti ouvrier. S’il parvient au pouvoir, il attaquera nos frères de classe, les travailleurs immigrés faisant ainsi reculer l’ensemble du monde du travail.

Le RN, comme tous les partis en compétition pour gouverner, est respectueux de l’ordre capitaliste et fondamentalement dévoué à la grande bourgeoisie qui détient le monopole des usines, des banques et des chaînes de distribution. Il véhicule les idées les plus réactionnaires : le racisme, la xénophobie, l’oppression des femmes.

Le plus grave est que ces nouveaux postulants au rôle de « sauveurs suprêmes » divisent les travailleurs, les dressent les uns contre les autres en fonction de leurs origines. Ils les affaiblissent, à un moment où les travailleurs ont encore plus besoin de leur unité dans les combats à venir contre leurs ennemis mortels. Ces derniers sont le grand patronat, les maîtres des grandes entreprises et de la finance.

Pour le deuxième tour, en l’absence de candidats se revendiquant des intérêts matériels et politiques de la classe ouvrière, Combat ouvrier et Lutte ouvrière ne donnent pas de consigne de vote et ses électeurs sont donc libres de voter pour un candidat de la gauche ou de s’abstenir.

Si certains de ses électeurs considèrent utile de voter pour un candidat du Nouveau Front populaire, qu’ils le fassent sans en être gênés.

Ceux qui n’ont pas envie de donner un quitus aux candidats de la gauche peuvent se passer d’aller voter. Ils exprimeront de cette façon leur défiance vis-à-vis de l’ensemble de la caste politique de la bourgeoisie et des institutions de l’État.

Pour les travailleurs, ce qui comptera pour l’avenir, au-delà de la composition du parlement et du gouvernement et au-delà de ce qu’auront voté les uns ou les autres, c’est la capacité de la classe ouvrière à reprendre son combat. Oui, reprendre son combat en s’unissant, non seulement contre les marionnettes politiques, mais aussi contre la grande bourgeoisie qui tire les ficelles.

En Martinique : Gabriel Jean-Marie, Marie-Hellen Marthe-dite-Surelly Mélanie Sulio, Steve Cizo

Pour Combat Ouvrier :

En Guadeloupe :Danielle Diakok, Aline Céril, Sidjie Esdras, Marie-Agnès Castrot, Jean-Marie Nomertin, Rony Tillé, Max Celeste

Le 1er juillet 2024.