Restauration de la mangrove de Port Cohé: c’est parti!

— Par Sabrina Solar —

Le projet de Reconquête et résilience de la mangrove de Port Cohé a été officiellement lancé le 20 février 2025, marquant ainsi le début d’une initiative écologique ambitieuse visant à restaurer cet écosystème vital. Ce projet, porté par l’association Roots of the Sea – Rasin Lanmè, bénéficie du soutien de la Cacem et de la ville du Lamentin, dans le cadre du programme européen Bestlife2030. Il a pour objectif de rétablir l’équilibre entre les activités humaines et la biodiversité locale, contribuant ainsi à la préservation de la mangrove.

Le lancement a été symbolisé par la plantation de trois palétuviers, marquant une étape clé d’un projet d’envergure. D’une superficie totale de 1 800 m², cette initiative se déploiera en quatre phases, chacune visant à restaurer et revitaliser la mangrove. Dans un premier temps, le projet prévoit l’élimination des remblais, déchets et autres matériaux artificiels qui ont altéré cet espace naturel. Des analyses approfondies des sols suivront, permettant de déterminer les conditions idéales pour la replantation. Ensuite, des semences de palétuviers blancs et des propagules de palétuviers rouges seront mises en pépinière avant que, dans un an, plus de 2 000 palétuviers ne soient plantés sur les trois zones sélectionnées.

Les espèces choisies sont parfaitement adaptées aux caractéristiques locales, notamment la salinité des sols et l’influence des marées, des conditions difficiles qui rendent la mangrove si particulière. La restauration de cet écosystème n’est pas seulement une question de replantation. En effet, les mangroves jouent un rôle fondamental en protégeant les côtes contre l’érosion, en filtrant les pollutions et en capturant le carbone. La reconquête de cette zone sensible est un geste de lutte contre le réchauffement climatique, permettant ainsi à cet écosystème unique de retrouver sa place.

En parallèle, l’aspect citoyen et éducatif de ce projet est primordial. Des actions collectives de nettoyage et de plantation sont prévues, accompagnées d’interventions dans les écoles pour sensibiliser les jeunes générations à l’importance de la mangrove et de la biodiversité. Ce projet vise à offrir à la population locale un moyen concret de contribuer à la préservation de leur environnement et à rétablir un lien fort avec leur patrimoine naturel. Ainsi, chaque geste compte, chaque participant devient acteur de cette grande cause.

Le programme européen Bestlife2030 soutient ce projet à hauteur de 100 000 €, car il répond parfaitement aux critères de préservation de la biodiversité et de restauration d’un écosystème dégradé. Cette initiative locale pourrait servir de modèle à d’autres territoires ultramarins, car la restauration des mangroves est un enjeu majeur dans de nombreuses régions confrontées aux mêmes défis écologiques.

Ce projet s’intègre également dans un cadre plus large porté par la Cacem, qui a lancé un réaménagement global du site de Port Cohé. Outre la restauration écologique de la mangrove, des travaux de modernisation des infrastructures portuaires sont également entrepris. Ces améliorations visent à garantir la sécurité des installations et à renforcer la connectivité du territoire, notamment à travers la création de nouvelles navettes maritimes. L’un des volets importants de ce projet est la dépollution du site. Des déchets sous-marins et autres matériaux encombrants sont enlevés afin de restaurer la mangrove dans les meilleures conditions possibles.

À terme, Port Cohé deviendra un modèle de gestion durable, où le développement économique et la préservation écologique cohabitent harmonieusement. Le projet vise non seulement à moderniser le port, mais aussi à en faire un site respectueux de l’environnement, capable de conjuguer les besoins des activités humaines avec ceux de la nature. Ce modèle de gestion équilibrée est essentiel pour la durabilité de ce territoire, et il illustre l’engagement collectif en faveur d’une transition écologique réussie.