Mercredi 16 octobre 2019 / 20h Tropiques-Atrium
Piano : Loïc Lafontaine
Orgue : Frédéric Ledroit
Né en Martinique, Loïc Lafontaine étudie le piano au Conservatoire de Bordeaux dès l’âge de 4 ans, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Lauréat du Concours international des Grands Amateurs de Piano à Paris et Berlin en 2010. En 2018, il réalise la transcription du Requiem de Mozart en version piano/orgue. Un exercice qui permet de diffuser largement les chefs-d’oeuvre, à l’instar de grands compositeurs tels Liszt, ou Ravel. Ce Requiem de Mozart, « est une oeuvre pour laquelle puissance, volume, amplitude, polyphonie, diversité des timbres, majesté et charisme tout autant que délicatesse, précision et percussion sont indispensables ; autant de qualités qui sont parfaitement réunies par l’association de l’orgue majestueux et de mon instrument de prédilection : le piano, à la fois profond et brillant, tellement polyvalent ! » écrit le pianiste.
Voir ci-après la vidéo de la Création mondiale de la transcription du Requiem de Mozart pour piano et orgue par Loïc Lafontaine
A l’orgue Frédéric Ledroit, titulaire des Grandes Orgues de la Cathédrale d’Angoulême et de 5 premiers Prix d’orgue du CNR de Lyon, du concours international de l’UFAM de Paris, du CNSM de Lyon.
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LORSQU’ON évoque le Requiem de Mozart, aussitôt se profile l’ombre du génie malmené à la fin de sa courte vie et mort dans la plus noire misère, entouré de mystère. Des images surgissent, magnifiées par le talent du cinéaste Milos Forman dans Amadeus : enveloppé d’une grande cape noire, un mystérieux messager masqué frappe au domicile de Mozart et lui enjoint de composer une Messe des morts dans les plus brefs délais pour un commanditaire dont le nom doit rester secret, laissant le compositeur sous le coup de la plus vive terreur.
Par ailleurs, une lettre datée du 7 septembre 1791 contribue au mystère : « Je suis sur le point d’expirer ; j’ai fini avant d’avoir joui de mon talent. La vie était pourtant si belle, la carrière s’ouvrait sous de si heureux auspices, mais on ne peut changer son propre destin. Nul ne mesure ses propres jours, il faut se résigner, il en sera comme il plaira à la providence, je termine, voici mon chant funèbre que je ne dois pas laisser imparfait ». Mozart aurait-il donc eu conscience d’être fauché en plein midi ?
Dans l’indifférence et la tempête
La légende noire se corse encore lorsqu’on sait qu’il s’en fallut de peu que l’on refuse l’extrême-onction au malheureux compositeur sur le point d’expirer. Enfin, pour parachever ce tableau de l’artiste maudit, la nature sembla affectée. Indigne d’un génie, l’enterrement de troisième classe s’était déroulé dans une quasi-indifférence à la cathédrale de Vienne. Une tempête de neige avait dispersé les trop rares proches avant même l’arrivée au cimetière.
Romantique et excitante, cette vision des choses s’avère aussi tenace dans les esprits qu’inexacte dans les faits. De tempête, point. La lettre, un faux. Le commanditaire anonyme, une légende. L’enterrement de troisième classe était le lot commun et non un signe de misère, suite aux lois promulguées par l’empereur Joseph II. Enfin, pour ce qui est de l’extrême-onction, Mozart appartenait à la franc-maçonnerie, qui n’était pas en odeur de sainteté auprès de l’Église catholique… Néanmoins, le musicien était tellement épuisé les derniers mois de sa vie qu’il est possible qu’il ait eu le pressentiment de sa fin imminente. De plus, les circonstances de sa mort et de la composition du Requiem ne sont pas totalement éclaircies.
Source : maisondelaradio.fr