— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret—
René Louise sait emplir ses toiles du souffle léger de l’inspiration et en susciter l’écho. Sa peinture toujours empreinte d’une poésie particulière, propre au choix de tonalités et aux techniques utilisées. La magie de la couleur et du trait fondent leur puissance sur une symbolique spécifique qui produit un effet sur le spectateur propre à susciter l’émotion. C’est là où l’on perçoit le son des percussions et des tambours comme un cœur qui bat, témoin des origines et de ses racines assumées et revendiquées. L’ethnique chic la world peinture. Il nous invite dans un monde qui rassemble, réconcilie les différences autour d’un même socle de valeurs communes. C’est l’homme de la magie de l’humain, le magicien du terroir. Son talent se reflète dans son regard d’artiste , toujours à l’affût de la petite étincelle de la petite lumière de création du feu sacré qui réside en chacun. Il capte comme par des antennes invisibles l’essence des choses et des gens qu’il retranscrit sur la toile tel un philosophe du
quotidien. N’attendons pas de René Louise la démarche du créateur qui cherche dans un labyrinthe virtuel le fil d’Ariane susceptible de le conduire au pays des originalités sans cesse renouvelées. Les transfigurations dont une certaine peinture aime à se parer au travers d’esthétismes capricieux, d’incalculables « mouvements »pis de modes, sont chez lui rejetées sans mépris mais avec fermeté. Il ne faut pas lier cette rigueur au respect d’une esthétique, mais davantage à celui des sensations de ce fluide en lui comme émanant d’un calme mysticisme venu d’ailleurs, qui ainsi façonne son écriture et l’atmosphère de ses compositions dans l’univers de la couleur. La cinquantaine d’œuvres exposées extraites d’une accumulation de quarante années d’expériences sont des cercles solaires à dominante de bleu et d’or symboles de la perfection Cette nouvelle exposition est une révélation sensible de ces facettes qui se conjuguent en d’envoûtantes harmonies de couleurs L’atelier de René Louise est devenu sanctuaire clos, lieu de méditation, où il se réfugie.
Le magicien du terroir
Toute son œuvre semble à la recherche d’une éternité tellement présente qu’elle nous interroge nous trouble dans son mystère plus appuyé. Telle œuvre part à l’assaut d’un ciel dans un scintillement multicolore, tandis que ceinturée de sombre et d’émeraudes, une autre statique et hautaine, affirme sa volonté séculaire. Quand à ce cercle plus délicieux encore, fascinant dans ses ocres veinés d’or, secret sous le tamis des bleus du soir et voluptueux dans le drapé de l’aurore il nous révèle toute la sinuosité sensorielle de l’artiste. S’il est une œuvre plus enivrante, davantage prégnante c’est ce voyage de « La barque solaire de l’âme » y trône en bonne place le scarabée égyptien en vert émeraude. Symbole de la course du soleil dans le ciel, et de renaissance , le soleil est dans sa barque tel le dieu Râ qui côtoie la croix d’Ankh la vie, sous le regard complaisant de l’œil d’Horus dieu faucon. D’ici s’échappent des effluves comme exhalées par une force supérieure et nous donne à voir le sacré qu’infuse l’artiste entre ses toiles. André Malraux ne disait-il pas que « le seul domaine où le divin soit visible est l‘art quelque nom qu’on lui donne »
A VOIR
A Tropiques ATRIUM
Jusqu’au 07 décembre
Galerie André Arsenec
Entrée gratuite.
Christian Antourel
Ysa de Saint-Auret