8 MARS :LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES
Nous attirons l’attention de toutes et de tous pour que cette journée garde tout son sens, son histoire et ses valeurs, qu’elle ne soit pas dénaturée par des appellations telles « la journée de la femme ». Car le 8 mars n’est pas une journée féminine, mais une journée féministe, dont l’intitulé exact est « la journée internationale pour les droits des femmes » voire « la journée internationales de luttes des femmes »
En effet, pour que la situation des femmes change, il a fallu que des femmes s’organisent en créant des mouvements politiques très actifs dès le XIXe siècle et qu’elles exigent l’égalité des droits et de traitements. Et d’ailleurs c’est par leurs luttes que les femmes ont arraché cette journée de commémoration :
– En 1910, Clara Zetkin, une grande militante socialiste, propose d’organiser tous les ans une Journée Internationale consacrée à la lutte des femmes.
– Les années suivantes (1911, 1914, 1915…) des millions de femmes manifestent en Europe et aux USA pour défendre la paix et réclamer leurs droits : droit de vote, d’adhérer à un syndicat, droit à la journée de 8 heures, à la protection de la maternité, à la suppression du travail du samedi…
– En 1921, Lénine décrète le 8 mars « journée des femmes ».
– En 1946, cette journée est célébrée dans tous les pays de l’Est.
– En 1977, l’ONU, l’UNESCO adoptent cette date en l’intitulant « International women’s day ».
– En 1982, la France officialise cette date.
La journée du 8 mars est donc là pour rappeler, tout particulièrement à nous femmes, que les droits dont nous bénéficions ont été obtenus hier grâce à la mobilisation et l’engagement politique de nos aînées et qu’ils ne pourront être conservés que grâce à nos propres luttes.
Aujourd’hui encore, l’égalité n’est pas acquise– à travail égal, par exemple, les femmes ont un salaire inférieur aux hommes – alors…
Famn Ouvè Ziew
« BONJOUR À TOUS » « BONSOIR CHERS TÉLÉSPECTATEURS »
Beaucoup d’hommes et de femmes emploient ces formules, ou d’autres équivalentes, persuadé-e-s que ce masculin, neutre et universel, englobe les hommes et les femmes.
OR
Cet usage est une invention du XVIIIe siècle : auparavant, la langue française mettait naturellement au féminin les mots qui se rapportent aux femmes, et au masculin les mots qui se rapportent aux hommes.
Cet usage n’est pas « naturel » : les enfants de nos campagnes arrivant au collège disent spontanément : « la professeuse » ou les plus délurés, « la prof » !
Cet usage n’est pas plus « pratique » : dire une autrice, une écrivaine, une doctoresse comme on l’a fait pendant des siècles, est plus rapide que dire une femme auteur, une femme écrivain, une femme médecin…
Cet usage n’est pas neutre car ce qui n’est pas nommé n’existe pas.
La masculinisation du français a été imposée par les Académiciens de la fin du XVIIe désirant se protéger de la concurrence des femmes et exclure celles-ci de l’espace social. Donc, pour assurer la domination masculine.
Alors, refusons d’être complices de l’ordre patriarcal et mettons un terme à l’entreprise de masculinisation de la langue et de la société.
RENDONS LES FEMMES VISIBLES PAR LE LANGAGE