Les jardins face au changement climatique
L’évolution du climat peut avoir des effets parfois désastreux sur les parcs et jardins. Les phénomènes climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents : sécheresse persistante, jours et nuits de canicule (plus de 25 C°) en augmentation, tempêtes et pluies torrentielles récurrentes provoquant la mort des arbres les moins bien adaptés à leur station, la chute de grosses branches ainsi que le ravinement des talus et des chemins.
Les diagnostics phytosanitaires dans les parcs et jardins montrent que les anomalies constatées au niveau des températures saisonnières ont des effets directs sur les végétaux, comme le débourrement (éclosion des bourgeons) trop précoce ou le blocage du développement à cause de gel tardif. Stressées, les plantes deviennent plus vulnérables aux attaques d’agents pathogènes : chenille processionnaire du pin, papillon palmivore, pyrale du buis, scolytes, hanneton forestier, etc.
Compte tenu de l’évolution du climat, les professionnels des jardins et de l’horticulture modifient substantiellement leurs pratiques : tontes plus fréquentes, régénération des pelouses, adaptation des fleurissements, recharge des allées, élimination des branches tombées au sol après des vents violents, abattage des arbres morts à la suite de canicules récurrentes, etc.
Face au changement climatique, les pépiniéristes identifient des essences résistantes et les mettent en culture. Pour limiter les tailles ultérieures stressantes pour les arbres, ils veillent à développer leur port naturel car les végétaux sont ainsi plus résistants et plus résilients. Ils délaissent les essences qui sont difficiles à cultiver et à conserver pour développer des sujets plus adaptés modifiant ainsi la palette végétale.
Pour ne citer que quelques effets concrets du changement climatique sur le quotidien, les professionnels et propriétaires de parcs et jardins s’emploient à favoriser la régénération naturelle des arbres, économiser l’eau, stocker ou canaliser l’eau issue de pluies torrentielles, assurer une veille sanitaire de chaque instant, être attentif aux systèmes racinaires du patrimoine arboré et aux parasites du sol, inventorier et protéger la faune et la flore menacées par ces changements.
Dans les villes où les parcs et jardins aident à lutter contre les îlots de chaleur, les gestionnaires mettent en place des programmes de végétalisation (planter des forêts urbaines, créer de nouveaux espaces verts, végétaliser les cours de récréation des écoles, etc.). Dans les parcs et jardins publics, ils adaptent les usages, les laissant ouverts durant les nuits caniculaires, ou les fermant pendant les épisodes venteux.
Compte tenu de cette évolution inéluctable, il est nécessaire d’adapter la gestion, l’entretien et la composition des jardins afin qu’ils demeurent des lieux accueillants, apaisants et réconfortants pour le plus grand nombre.
Programme en Martinique