L’Association, la galerie Odis7 présente, à l’occasion de son dixième anniversaire et sous l’égide du Conseil général de la Martinique, « Ces Aires », Rencontre d’Art Contemporain , du 21 au 29 novembre 2015 à la résidence départementale Chanteclerc, route de Didier à Fort de France. Le vernissage aura lieu le 20 novembre à 19 heures.
Pour commémorer sa création en décembre 2005, Odis7 a réuni des œuvres de ses membres fondateurs, Xavier Barthe, Marielle Cuvelier, Habdaphaï, Martine Porry et Vida Verba, aux côtés de celles d’autres artistes associés ou invités. L’exposition “Ces aires” se veut une réflexion autour de ces aires sociales ou naturelles que nous traversons au quotidien, aires du son et de la poésie, du regard ou de l’image, une véritable déambulation dans des espaces intimistes où chaque œuvre propose et offre un questionnement.
Pascal Bailleul (Toulouse France), Xavier Barthe (Ile de Ré France), Marielle Cuvelier (Lausanne Suisse), Ileana Guttièrez Quevedo (Colombie), Allistair Irie Bi (Côte d’Ivoire), Iris (Haïti), Thierry Lalande-Tehel (France), Maïté Marque (Assat France), Ricardo Ponce (Cuba), Barbara Prézeau Stéphenson (Haïti), Valérie Noisette (Haïti)
Martinique : Elbia Polanca, Héloïse Poli, Martine Porry, Vida Verba, Martine Baker Habdaphaï.
Il travaille sur la mutation des visages, la déformation des traits, le dédoublement de personnalité, en détournant au passage certaines représentations religieuses.
L’identité n’est plus stable, plus fiable, elle évolue en fonction des rencontres de matières et de couches photographiques. Les accumulations griment la peau, la matière osseuse devient protection et complète le masque.
Le lien entre l’être et son milieu est accentué par la présence prégnante du monde animal dans les œuvres et on peut voir une interaction, une entraide avec de nombreux insectes hybrides, en lutte face aux éléments extérieurs et aux enjeux du monde contemporain. Ces êtres féroces et effrayants deviennent les Résistans.
« Xavier Barthe est en prise avec son imaginaire, avec sa sensible approche de la nature et de son peuplement, dans ses sculptures qu’il réalise avec jubilation, donnant la priorité à la légèreté malgré l’utilisation du métal coupé, façonné, soudé qui tend à nous imposer l’idée de lourdeur. Son mode d’expression s’appuie sur des matériaux destinés au rebut comme les cartons, les papiers, le bois qu’il superpose, déchire, recolle et peint… Ainsi est l’œuvre de Xavier Barthe ». Alice Caron Lambert
Passionnée par l’écriture, la poésie et la philosophie, le dadaïsme, les mots l’emportent, la font rêver au-delà du langage pour s’imprimer dans son corps. Les mots la touchent et lui offrent de nombreuses images et sensations qu’elle aime poser avec la peinture dans la matière et elle vous invite à entrer dans ces multiples espaces.
« Je suis née avec une palette artistique colorée… Ma première couleur porte la joie de l’écoute Ma seconde est dans l’expression sensorielle Ma troisième est dans le plaisir de développer le regard créateur et d’animer l’imagination. Mon tout est un art… de vivre aussi ! »
Elle est née à Bogota mais aurait pu aussi bien naitre à la Havane, la ville de naissancede son père.
Diplômée en psycho-pédagogie et puis en design d’intérieur, elle acquiert lesconnaissances qui ont conforté sa créativité et son talent artistique. Cette créativité lui faitprendre conscience du processus d’apprentissage par lequel elle va imprimer sa propreidentité. La recherche de sa propre identité a été lente. C’est seulement au milieu de savie, quand lasse du monde réel qui l’entoure, qu’elle décide de se plonger dans lesprofondeurs de l’esprit des choses et des êtres humains, cherche des réponses à sesquestions, et les traduit dans ses peintures.
Elle voyage en France en 1991 et s’imprègne des préoccupations artistiques etculturelles du pays, fait des recherches sur Van Gogh (son père spirituel en peinture) etsur Monet. Elle fréquente l’École des Beaux Arts de Paris côtoie un grand nombre d’artistes. Elle retourne dans le nord de la France en 2001 et voyage et expose sontravail à Brest, au Mont St. Michel puis à Paris à l’Ambassade de la Colombie. Elle est membre de l’Accord, le Kiwanis Club International.
Un critique d’art français la décrit dans ces termes: « avec l’impressionnisme comme un mouvement de départ, l’artiste est guidé seulement par son imagination. »Depuis 2000 elle expose dans des galeries et des festivals en Colombie, au Canada, à Cuba, en Italie, aux USA et en France Ses œuvres voyagent à travers le monde.
Qu’est-ce qui va suivre dans la vie de ce peintre agité ? Elle sait seulement que sarecherche commencée depuis toutes ces années ne finira jamais, le travail parfait n’existe pas parce que Dieu est unique, mais qu’indépendamment des circonstances, elletrouve le temps pour se consacrer à son art, pour elle c’est la seule façon de trouver le bonheur!
C’est un jeune artiste peintre Ivoirien est né le 23 avril 1986 dans la région du grand ouest de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui diplômé de l’Ecole Nationale des Beaux Arts d’Abidjan, Côte d’Ivoire : licence professionnelle en peinture, il poursuit actuellement un cursus Master 1 professionnel. Ses peintures réalisées sur toile sont toujours inspirées de ses propres clichés. Ses techniques préférées sont celles du couteau à palette, du collage de papier morceau de revue et de l’acrylique. il a participé à plusieurs exposition collective dans son pays :
-Abidjan Arts Festival 2014 à la galerie Houkami Guysagn, -Exposition au Salon International du tourisme d’Abidjan (SITA) à l’hôtel du Golf d’Abidjan -Exposition collective à l’Institut Français Abidjan Plateau en 2015 lors de la commémoration de l’abolition de l’esclavage.
Son art s’épanouit et se nourrit au quotidien à travers l’exploration de différents media, l’expérimentation continue et méticuleuse de nouvelles thématiques afin d’assouvir sa curiosité innée.
Bien que l’inspiration soit axée sur la recherche perpétuelle, Iris révèle également les multiples facettes de l’évolution d’un art influencé par des parcours de transhumance, de quête de lumière et de guérison, d’un appel vers l’élévation et d’un désir de conscientisation. L’œuvre de l’artiste dévoile une identité métissée qui s’abreuve aux confluents de plusieurs cultures, son pays d’origine, Haïti et de ses deux pays d’adoption le Canada et la France. C’est dans cette mouvance que sa création prend vie. Dans un espace non encore classifié ou le Traditionnel, l’Ancestral, le Spirituel s’absorbent et se confondent au parfum de la modernité dans laquelle elle vit.
Ouvrier vitrailliste dans divers ateliers français : Paris, Toulouse, Orly, Bordeaux, Dijon, Montpellier… Ses vitraux sont des pièces uniques, une centaine de création depuis 1980. Il a appris son travail de verrier d’art sur le tas et il parcourt encore la France des Maîtres Verriers afin de partager des expériences. Il a participé à l’embellissement de palais orientaux lors de la construction d’édifices dans les Emirats Arabes. Son art est pur et dénué d’artifice, d’une grande sérénité. L’équilibre entre les harmonies de couleurs et de formes montre la maîtrise de son art. Cette sobriété, et cette maîtrise se retrouvent dans sa peinture et dans ses photographies d’art. Il utilise ces techniques pour révéler l’inconnu immatériel (structures, direction, forces, lumières), que ses yeux enregistrent. Son subconscient cadre dans l’œuvre, l’invisible des origines et exprime des émotions au sein des énergies.
Tout en alliant la symbolique à la modernité, son œuvre donne à voir la symbiose du geste, de la matière et de l’esprit.
Ses femmes debout, montées sur du métal, allient la symétrie à la verticalité. Instants précieux d’équilibre, formes longilignes et courbes épurées unissent l’élégance à la spiritualité. De ses silhouettes graciles émanent une intériorité profonde, une sensation de force tranquille, un esthétisme qui pousse à la méditation.
Ses masques combinent le peu et le simple, l’artiste réduit l’objet à sa forme géométrique afin d’en privilégier l’expression allégorique.
Entre réminiscences et imaginaire, elle établit des passerelles entre les mondes. Du brut au poli, du blanc au noir, du réel au fabuleux, de la folie à la raison, de l’expression la plus simple à la magnificence, elle possède le don d’harmoniser les correspondances. Méticuleusement, et avec art, enfumée, décorée, grattée, polie ou incrustée de motifs, chacune de ses œuvres est une pièce unique. Cette unicité ne fait que rendre, si besoin était, chacune d’elle, encore, plus précieuse !
C’est une artiste haïtano-américaine. Elle est née dans le Queens, à New-York le
1er février 1982. Elle a grandi à Chicago, puis s’est installée à Miami pour poursuivre ses études universitaires en Relations Internationales. Depuis l’enfance, Valérie est fascinée par l’histoire d’Haïti et a toujours su qu’elle foulerait la terre de ses ancêtres ; là où elle se sent véritablement chez elle. Pour Valérie, son art est un moyen de créer un dialogue intime avec son public. Il est une porte d’entrée d’un monde au-delà de notre réalité matérielle. Elle tente ainsi de mettre en image un monde que nous ne saurions voir. Un monde empreint de sentiments, d’émotions, d’énergies, au-delà des forces enfouies dans notre âme. L’art de Valérie est largement influencé par la spiritualité, qui telle une entité distincte se reflète dans la complexité de ses dessins. L’art de Valérie est une émanation de symboles sacrés qui rappellent parfois au public l’Antiquité. Cependant, un symbole, le « vévé » -symbole religieux utilisé dans le Vaudou haïtien-est souvent incorporé dans ses dessins, il est suggéré et subtile et permet ainsi au public de découvrir sa véritable signification. Valérie privilégie le noir et le blanc, car ces couleurs représentent pour elle la dualité, une fusion importante dans notre quête pour découvrir notre essence. Valérie travaille et vit en Haïti.
Ricardo Ponce Rodriguez est peintre, céramiste et sculpteur sur bois, il est né en 1968 à Puerto Padre las Tunas sur l’île de Cuba. Il a été diplômé de l’École Élémentaire des Arts Plastiques et de la Real Académie des Beaux Arts de Cuba en 1994. Ses premières expositions datent de 1988 à La Havane et il a exposé rapidement en Colombie et aux Etats-Unis. Il a voyagé en Europe de 1998 à 2001 (Suisse, Espagne et Italie) et s’est installé en France. Il a ouvert son atelier depuis 14 ans dans la vieille ville de Valence. Ses œuvres sont une représentation d’un monde fait de paradoxes et d’ambiguïtés, c’est ainsi qu’il perçoit la vie de tous les jours aussi bien à Cuba qu’en Europe Sa vision d’une vie côtoyée à chaque instant par la mort lui fait porter un regard fort et sans concession sur les relations entre les hommes malgré les couleurs chaudes des caraïbes. Cet art brut, singulier et populaire parle de la culture cubaine et des souffrances de son peuple avec une technique picturale, une recherche des matières et des textures personnelles. Il a exposé en Suisse, en Espagne, au festival de Cannes, il a adopté la Martinique qui l’accueille régulièrement depuis sept ans.
Elle questionne ainsi, en s’y inspirant, les phénomènes d’appropriation et de digestion de divers irritants qui imposés aux esclaves africains et africaines, furent détournés, possédés et utilisés pour en venir à véhiculer des valeurs africaines.
C’est la complexité de ces glissements, la résistance par l’appropriation et le travestissement qui informent son travail. Elle réfléchit aux connections profondes entre son œuvre et son environnement hybride haïtien
Deux éléments semblent essentiels dans son propos : le choix des moyens et la notion d’espace. Les moyens préférés de cette plasticienne fonctionnent à partir de l’idée de récupération environnementale : ainsi, le site de la création devient l’expression d’un fragment de temporalité pré-moderne dans la modernité préindustrielle à l’époque de l’industrie
Le motif se convertit en symbole, la réalité en synthèse et à travers l’acte individuel se sacralise la mémoire collective
Esprit libre et cultivé, aux racines haïtiennes mais aux visions plus internationales, Barbara revendique les métissages impurs.
Née en 1954 à Fort de France, études de communication visuelle à Paris (ENSAAMA). Retour en Martinique, travaille dans la publicité, devient graphiste indépendant, puis se consacre à la peinture. Poursuit depuis une recherche personnelle, inscrite dans la nature antillaise, à travers études et paysages. Membre de Contemporary Art Network, NY -USA et de l’association Ôdis7, Marin.
Née en 1960 à Paris de Père russe et de mère iranienne.
Elle a passé son enfance entre la France et l’Iran.
Architecte de formation, elle a commencé dans ce métier tout en essayant de vivre à coté sa passion de l’art et de la peinture.
Son inspiration vient d’un mélange de l’Iran, mon pays d’origine, de la Russie racontée par ma grand-mère, de la France où Elle a fait ses études et de la Martinique qui l’habite depuis 20 ans.
C’est la richesse des différences, la diversité des cultures et sa sensibilité au monde qui l’entoure qui lui donnent envie de peindre. Dans le portrait, elle recherche la confrontation. Le trouble l’enveloppe avec la naissance de chaque visage que ce soit celui d’une personne ayant existé ou celui sorti de son imagination. Elle ne cherche pas forcément la ressemblance mais ce que lui renvoie leur âme au plus profond de leur regard
Cette envie de faire naitre un visage l’obsède jusqu’au moment magique où il apparaît, silencieux, les yeux plantés dans les siens.
Pour lui, une peinture ou un objet artistique part d’une émotion, d’une pensée, élaborées à travers une visualisation et une vision qui permettent une rencontre des choses et des sens. Ce qui est primordial, c’est de trouver quels matériaux vont pouvoir exprimer cette pensée et cette émotion, comment les travailler, comment les habiter. Ainsi, il trace son passage, il témoigne à travers sa peinture, ses dessins : il parle avec l’espoir que dans la recherche de sens, il trouve comment établir un dialogue entre signe et symbole, comment il construit « son œuvre ».
Faire de la céramique pour Martine Baker, c’est avant tout une affaire corporelle, charnelle et spirituelle, une offrande à la vie. Elle sait écouter la terre, et ce n’est pas là son moindre talent. Martine Baker est une céramiste ultraterrienne, qui produit sans contrainte une œuvre puissante et belle, forte et intrigante. Ceux qui ont eu le privilège de la voir travailler savent qu’elle sait faire naître dans une argile épaisse et grasse une étrange et heureuse alchimie qui se joue des aléas des cuissons aux plus hautes températures. Ils savent qu’elle pousse toujours la terre dans ses ultimes retranchements. Qu’elle compose habilement avec les émaux, suscitant ainsi les émois d’un moi en pleine lévitation. Cette exigeante maîtresse des feux de l’âtre et de l’âme a su se défaire des fatalismes qui entourent un parcours, un vécu et un temps. Ses choix l’ont élevée au-dessus de son destin et ses pièces ne lui appartiennent guère. Eric Hersilie Héloise oct. 2014 France Antilles © Elle se dit « ultra-terrienne »