Du 17 au 25 mars 2017 à Tropiques- Atrium et à Madiana
— Présentation de Steve Zébina —
Télécharger le programme complet en pdf
Un festival est comme une histoire, un conte qui nous emmène au gré des films des projections, des échanges, à visiter un imaginaire.
Pour cette 12e édition et après notre virée africaine, c’est à une exploration d’un autre continent de cinéma que nous vous convions : L’Amérique du Sud.
Comme l’an dernier, nous laisserons notre désir d’exhaustivité aux oubliettes et tel un personnage de Macondo, nous nous enfoncerons dans cette cinématographie riche et variée.
Premier pas : étendre les frontières géographiques. Cette Amérique que certains appellent Latine, hispanophone, ne peut se réduire à un continent.
Les perles de la Caraïbe, de Puerto Rico à Cuba,les héritages africains, amérindiens, irriguent ces cultures composites. Le cinéma raconte cette histoire à travers des coproductions régulières, l’existence de célèbres écoles cubaines ou mexicaines qui ontformé toute une génération de réalisateurs, de techniciens. C’est cette dynamique globale qui a permis l’émergence d’auteurs.
Décrire un cinéma c’est aussi mettre en exergue son apport au monde. Dès les années 1920ces régions ont produit des films qui ont marqué l’histoire du 7e Art. Que serait le cinéma d’Hollywood sans l’esthétique de la photo de Figuero a à qui nous rendons hommage avec La máquina loca ? Que serait le 7e Art d’aujourd’hui sans la puissance révolutionnaire des hérauts du cinéma Novo brésilien ?
Que serait la création caribéenne sans le travail de recherche de l’ICAIC à La Havane ? Tout au long de l’histoire, à tour de rôle, chacun de ces pays a apporté sa pierre au cinéma mondial.
La diversité comme dogme, l’audace comme mot d’ordre. C’est aussi ce qui transpire de ce cinéma.
Au-delà des contraintes économiques qui comme partout agissent sur cette industrie, c’est cette prise de risque constante qui semble être le dénominateur commun. Ce n’est certainement pas un hasard si le grand Luis Buñuel s’est régénéré au contact du Mexique. Et si quelques années plus tard la reconnaissance hollywoodienne des cinéastes de ce même pays est fortement médiatisée, c’est avant tout le résultat de toute une dynamique qui a permis à des auteurs singuliers d’exister et de s’exprimer.
Amat Escalante dont le nouveau film est présenté en avant-première est un bel exemple avec sa dimension subversive si rare dans le cinéma aujourd’hui.
La Colombie, dont on célèbre l’année en France, est un autre bel exemple de dynamisme avec des réalisateurs primés dans les plus grands festivals. Une nouvelle vague en marche avecdes personnalités comme Oscar Ruiz Navia, Juan AndrésArango ou César Acevedo. On pourra découvrir leurs nouvelles oeuvres tout au long de la semaine.
Nous resterons à l’écoute des soubresauts de ces pays qui feront certainement le cinéma de demain.
Enfin, chacun de ces cinémas contribue à nous rappeler l’essentiel. Dans ce continent si riche en écrivains, c’est dans un livre que nous trouvons cette aspiration fondamentale. Dans L’Aleph de Jorge Luis Borges, le narrateur se retrouve dans« un lieu où se trouvent sans se confondre tous les lieux de l’univers sous tous les angles »… Utopie du cinéaste ou de l’artiste ? Tout le cinéma semble tourné vers ce point. Belles séances !
Steve Zébina Responsable RCM 2017, Tropiques Atrium Scène nationale
Télécharger le programme complet en pdf