— Par Steve Zébina —
Je conçois mes films comme des introductions
à un univers que nous pouvons transformer.
Ousmane Sembène
Peut-on définir un cinéma par son espace géographique ? Une question clef en ces temps de migrations et d’échanges.
De Tunis à Ouagadougou, de Lagos à Bamako, des voyages qui invitent à la diversité.
Si les débuts du cinéma sur le continent remontent au début du XXe siècle en Afrique du Sud puis en Tunisie, il faut attendre 1966 pour qu’apparaisse le premier film subsaharien « La Noire de… » de Ousmane Sembène (même si dès 1953 un film collectif « Afrique sur Seine » était réalisé à Paris).
Jusque là, l’Afrique était pour les réalisateurs occidentaux une terre fantasmagorique déclinant à l’envi un imaginaire colonisé par des stéréotypes raciaux et culturels : « l’Afrique comme décor immobile, les indigènes sans visage et l’espace sans histoire ».
Cette tension entre l’héritage d’une image de soi déformée par le filtre des représentations et le désir de se raconter en inventant un langage apte à dire la singularité d’un continent a nourri la réflexion des cinéastes africains.
Le cinéma est un objet contextuel qui doit être replacé dans un ensemble : analyser ses esthétiques, son propos est incontournable. Les thématiques portées par les cinémas d’Afrique nous éclairent : comment rendre compte de l’oralité d’une culture à l’écran ?
Comment inclure les mythes dans le récit et montrer la modernité des sociétés ? Ces réflexions qui irriguent les films de Souleymane Cissé, Haile Gerima et Cheick Oumar Sissoko, parrain du festival, résonnent aussi dans la Caraïbe.
À travers films et échanges, on jettera donc des passerelles entre les Amériques et l’Afrique, des terres de destins croisés.
Un clin d’oeil historique pour finir : l’un des réalisateurs d’« Afrique sur Seine » en 1953, Robert Caristan était originaire de Guyane ! La boucle n’est certes pas bouclée, elle témoigne du mouvement dans lequel se pense le cinéma.
Belles projections !
Steve Zébina
Responsable RCM 2016, Tropiques Atrium Scène nationale
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Programme
> Lundi 20 juin
La Case à vent à 12h30 – Re-Percussions : African Odyssey
Atrium à 14h – Causerie sur le cinéma en Afrique
Atrium à 18h30 – Nightmare before wedding et Fièvres
Madiana à19h30 – L’étreinte du serpent (Tarif : 8 euros)
> Mardi 21 juin
La Case à vent à 12h30 – Black kiss et à 14h30 – Echange : réaliser entre Réel et Fiction
Atrium
18h30 – Rico et SO.CI3.TY
20h30 – El Negro et La bataille de Tabatô (Tarif : 7 euros)
Madiana (Tarif : 8 euros)
19h30 – A peine j’ouvre les yeux
21h30 – No land’s song
> Mercredi 22 juin
La Case à vent à 12h30 – Chimen Lanmou
Atrium
14h30 Ciné- Goûter : Le Petit Fugitif | Morris Engel, Ruth Orkin & Raymond Abrashkin | États-Unis | 1953 | 1h20 / (Tarifs 3€)
16h30 – Causerie sur la photographie et le cinéma
18h30 – Afripedia et Mamans et Mille Soleils (Tarif : 7 euros)
Madiana (Tarif : 8 euros)
19h30 – Médecin de campagne
> Jeudi 23 juin
Atrium à 10h – Boum Kaliko
La Case à vent
12h30 – Les Héritiers du Vietnam
17h – Causerie : Thomas Sankara, une figure un héritage
Atrium (Tarif : 7 euros)
18h30 – Papé et Capitaine Thomas Sankara
20h30 – Sia, le rêve du Python
Madiana (Tarif : 8 euros)
19h30 – Sélection de la Semaine de la Critique 2015
21h30 – Ma Loute
> Vendredi 24 juin
La Case à vent à 12h30 – Solèy
Atrium (Tarif : 7 euros)
18h30 – No country for old squares et Tourments d’amour
20h30 – Jusqu’à ce que la prison nous sépare – Avant que ne chante le coq
Madiana (Tarif : 8 euros)
19h30 – Elle
22h30 – The Neon Demon
> Samedi 25 juin
Esplanade de l’Atrium à 18h30 – Kont Kréyol / gratuit
Atrium
9h – À la Rencontre des talents de demain
19h30 – Soirée de clotûre : « Je nous sommes vus » de Gilles Elie-dit-Cosaque