Le lundi 18 novembre se tient au Palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux une rencontre cruciale des élus des territoires d’Outre-mer, en prélude à la 106e édition du Congrès de l’Association des Maires de France (AMF), prévue du 19 au 21 novembre au Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris. Cet événement, placé sous le signe du dialogue et de l’échange, se déroule dans un contexte tendu de relations entre l’État et les collectivités locales, marqué par des désaccords budgétaires et des tensions politiques croissantes.
Gestion des crises et soutien aux territoires ultramarins
La matinée du 18 novembre sera consacrée à deux thèmes majeurs pour les Outre-mer : la gestion des crises hydriques et la montée des violences. Face à des défis environnementaux croissants, tels que l’augmentation des tempêtes cycloniques et la pollution des ressources en eau, les élus discuteront des stratégies pour moderniser les infrastructures et renforcer la résilience des territoires. Les problématiques de Mayotte, de la Martinique et de la Nouvelle-Calédonie seront particulièrement mises en lumière, ces régions ayant récemment été marquées par une recrudescence des violences et une dégradation de la sécurité.
Cette rencontre offre une plateforme aux représentants des collectivités ultramarines pour exprimer leurs préoccupations et proposer des solutions adaptées à leurs spécificités locales. En parallèle, elle rappelle le rôle central des maires dans le soutien aux populations locales, notamment en matière de lutte contre la précarité et d’amélioration des conditions de vie.
Un Congrès de l’AMF sous haute tension
Le 106e Congrès de l’AMF, qui s’ouvrira le 19 novembre, est placé sous le slogan « Les communes… Heureusement ! », mettant en avant le rôle essentiel des collectivités locales dans la cohésion sociale et la transition écologique. Toutefois, le climat est loin d’être apaisé. David Lisnard, président de l’AMF, et André Laignel, premier vice-président délégué, ont exprimé leur mécontentement face aux récentes coupes budgétaires imposées par le gouvernement. L’association estime à 11 milliards d’euros les réductions financières qui affecteront les budgets locaux pour l’année 2025, alors que le gouvernement les évalue à 5 milliards. Ces divergences budgétaires risquent d’alimenter la colère des élus locaux, exacerbée par la perte d’autonomie financière des communes et la suppression progressive des impôts locaux tels que la taxe d’habitation.
Réaffirmation de l’importance de la décentralisation
Face aux critiques des élus, l’AMF compte profiter de ce congrès pour plaider en faveur d’une véritable décentralisation. « L’affaiblissement des pouvoirs locaux est dangereux », a averti André Laignel, soulignant que les communes sont des acteurs clés de la croissance économique et du développement local. David Lisnard a également mis en avant la nécessité d’une plus grande autonomie et de libertés locales, insistant sur le fait que les communes doivent être perçues comme des leviers de croissance et non comme des charges.
Les échanges des prochains jours s’annoncent donc animés, notamment autour de l’adoption potentielle de nouvelles mesures de soutien aux élus locaux et de réformes visant à améliorer l’exercice de leur mandat. La secrétaire générale de l’AMF, Murielle Fabre, a rappelé la nécessité de faciliter l’engagement des élus en vue des élections municipales de 2026, dans un contexte de démissions record parmi les maires depuis 2020.
Vers un appel à l’unité des collectivités
Ce congrès, qualifié par certains d’« édition de la colère », représente une opportunité pour les élus de faire entendre leur voix et de réclamer un soutien accru de l’État face aux défis financiers et sociaux actuels. Les débats promettent d’être intenses, avec des discussions sur les coupes budgétaires, la nécessité d’investissements pour répondre aux enjeux climatiques, et l’avenir de la relation entre l’État et les collectivités.
La participation du Premier ministre à la clôture de l’événement le 21 novembre sera sans doute un moment clé, avec l’espoir de parvenir à des avancées significatives et à une meilleure compréhension des enjeux locaux par le gouvernement. Dans ce contexte, l’AMF espère obtenir des engagements concrets pour renforcer les pouvoirs locaux et améliorer les conditions de travail des élus, gages d’un renouvellement démocratique apaisé lors des prochaines échéances électorales.
M’A