Rencontre des élus d’outre-mer à l’Elysée: la foire aux illusions !

— Pierre Alex Marie-Anne —

Cette rencontre, accordée par le Président de la République Emmanuel Macron aux élus d’outre-mer le 7 septembre 2022, fait suite à ” l’Appel de Fort-de-France”, qui lui a été”lancée par les présidents de Régions en conclusion de la “Conférence des Régions ultra- périphériques européennes “, qui s’est tenue le 17Mai de la même année à Schœlcher en Martinique; ceux-ci demandaient un changement profond de la politique de l’État en outre-mer, capable de mettre fin au mal-développement et aux inégalités criantes qui affectent ces territoires.En dépit du concert de louanges dithyrambiques à laquelle a donnée lieu cette rencontre présidentielle de la part de médias complaisants et de milieux politiques affidés, elle ne peut aboutir, son processus étant vicié du début à la fin, qu’à de la déception et finalement à un échec,. L’ instigateur de cet appel et son chef d’orchestre (Chamoiseau parlerait de “maître à manioc”), est le président du Conseil Exécutif de la collectivité territoriale de Martinique (CTM), Serge Letchimy qui cumule cette fonction avec celle de chef du Parti Progressiste Martiniquais, dont le mot d’ordre est” l’autonomie de la nation martiniquaise.” Pour bien mesurer l’influence réelle de ce parti dans la population, il convient de se reporter aux résultats des dernières élections présientielles et législatives de 2021 où ses consignes de vote ont été systématiquement ignorées, au profit des formations rivales de la Nupes de Mélenchon et du RN de Marine Lepen, et où 3 députés sur 4 ne portent pas ses couleurs; ceci explique peut être cela et la nécessité pour ce parti de réagir et de profiter du statut sur mesure qui a été confectionné à son intention à la CTM ( hyper concentration des pouvoirs aux mains d’un seul, unique ordonnateur des subventions et des fonds européens dont il maîtrise la gestion, le Président de l’Assemblée censée le contrôler n’ayant lui qu’un rôle de figuration), pour mettre le Turbo afin de décrocher enfin le Graal de l’Autonomie qui est son idée-fixe.On se trouve donc devant une opération de mystification de grande envergure dont le véritable objectif est de remettre la sempiternelle question du statut sur le devant de la scène afin de progresser vers le chaînon manquant du triptyque « nous sommes un peuple, un pays», sous-entendu reste à obtenir les attributs d’un État. S’ il y avait le moindre doute quant au but poursuivi par l’intéressé dans cette adresse au chef de l’Etat, il n’est que de se rappeler l’essence du discours qu’il a prononcé le 12 juillet dernier à l’ouverture du congrès des élus de Martinique : elle tourne autour de l’idée fausse de la supposée rigidité des institutions de la République française qui ne permettrait pas de résoudre les problèmes auxquels les territoires ultra-marins sont confrontés; fort de cette conviction, notre Don Quichotte tropical a tôt fait d’enfourcher son cheval de bataille pour combattre tous les moulins à vent institutionnels, au premier rang desquels la Constitution, « inadaptée à l’évolution de la société et du monde et dont le principal tort à ses yeux est de proclamer l’indivisibilité de la République » ( gage pourtant de l’égalité des citoyens devant la loi !); il faudrait lui substituer, à l’en croire, une manière de fédéralisme régional multiculturel reposant principalement sur le principe de subsidiarité; dans le même sens, il conviendrait de « domicilier clairement à l’échelon local le pouvoir d’adapter la loi et le règlement sur les compétences locales et d’ instaurer un pouvoir normatif accompagnant toutes les formes souhaitables d’autonomie », étant entendu que parallèlement, «nous devons nous débarrasser de toutes les formes de tutelle ou dépendance, servant à l’administration coloniale à infantiliser les élus et les institutions locales». On l’aura compris, l’Etat central devenu croupion, serait confiné dans le rôle du simple payeur, dépourvu de tous moyens d’initiative et de contrôle; on entend déjà ici la danse joyeuse des souris locales, à la perspective de pouvoir se gaver d’argent public en toute quiétude, sans risque de voir divulguer les scandales financiers qui émaillent régulièrement leur gestion. Autre trouvaille, valant son pesant de cacahuètes: « renforcer l’égalité des droits et consolider les doits acquis mais dans le respect scrupuleux du droit à la différence», autrement dit : oui à tous les droits mais pas question d’accepter les contraintes qui vont avec; et voici le point d’orgue, là où notre héros Donquichottesque se surpasse : «nous n’avons pas 1000 mais 46000 km2 » ( nos gommiers sont là pour veiller à leur protection!), et «nous serons demain les Centres de la puissance, de l’initiative et du développement», grâce d’une part aux richesses( potentielles) du fond des mers qui n’attendent que nous pour être ramassées et d’autre-part à notre vocation préférentielle à être le centre de transformation des matières premières de l’immense continent sud-américain (on a du mal à voir lesquelles, à moins que… ); enfin l’apothéose : En tant que futur leader de la «nation caribéenne en gestation, forte de 2 millions d’habitants, «nous revendiquons (pluriel de majesté! ) de faire incursion dans toutes les négociations mondiales sur le climat » à l’énoncé de cette dernière proclamation, d’aucuns se sont demandés si l’orateur n’avait pas quelque peu abusé de certaines substances). Une question se pose toutefois : qui à mandaté ce tonitruant personnage pour porter cette revendication d’un nouveau statut, un de plus, devant le Président de la République française ? Ce n’est ni l’Assemblée territoriale qui n’ a pas eu à statuer en ce sens ni à fortiori la population martiniquaise, qui se trouve une fois de plus prise en otage et placée devant le fait accompli; qui plus est, chaque fois qu’elle a été consultée par referendum ( la dernière fois le 10 janvier 2010 ) elle a rejeté massivement l’idée biaisée d’autonomie qui lui était proposée. En droit constitutionnel, cette manière de faire de la part de l’intéressé s’apparente à de la” forfaiture”Cette rencontre ,accordée par le Président de la République Emmanuel Macron aux élus d’outre-mer le 7 septembre 2022 ,fait suite à ” l’Appel de Fort-de-France”, qui lui a été”lancée par les présidents de Régions en conclusion de la “Conférence des Régions ultra- périphériques européennes “, qui s’est tenue le 17Mai de la même année à Schœlcher en Martinique; ceux-ci demandaient un changement profond de la politique de l’État en outre-mer , capable de mettre fin au mal-développement et aux inégalités criantes qui affectent ces territoires.En dépit du concert de louanges dithyrambiques à laquelle a donnée lieu cette rencontre présidentielle de la part de médias complaisants et de milieux politiques affidés , elle ne peut aboutir, son processus étant vicié du début à la fin, qu’à de la déception et finalement à un échec,. L’ instigateur de cet appel et son chef d’orchestre (Chamoiseau parlerait de “maître à manioc”),est le président du Conseil Exécutif de la collectivité territoriale de Martinique (CTM), Serge Letchimy qui cumule cette fonction avec celle de chef du Parti Progressiste Martiniquais, dont le mot d’ordre est” l’autonomie de la nation martiniquaise.” Pour bien mesurer l’influence réelle de ce parti dans la population, il convient de se reporter aux résultats des dernières élections présientielles et législatives de 2021 où ses consignes de vote ont été systématiquement ignorées ,au profit des formations rivales de la Nupes de Mélenchon et du RN de Marine Lepen, et où 3 députés sur 4 ne portent pas ses couleurs; ceci explique peut être cela et la nécessité pour ce parti de réagir et de profiter du statut sur mesure qui a été confectionné à son intention à la CTM ( hyper concentration des pouvoirs aux mains d’un seul, unique ordonnateur des subventions et des fonds européens dont il maîtrise la gestion, le Président de l’Assemblée censée le contrôler n’ayant lui qu’un rôle de figuration), pour mettre le Turbo afin de décrocher enfin le Graal de l’Autonomie qui est son idée-fixe.On se trouve donc devant une opération de mystification de grande envergure dont le véritable objectif est de remettre la sempiternelle question du statut sur le devant de la scène afin de progresser vers le chaînon manquant du triptyque « nous sommes un peuple , un pays», sous-entendu reste à obtenir les attributs d’un État. S’ il y avait le moindre doute quant au but poursuivi par l’intéressé dans cette adresse au chef de l’Etat , il n’est que de se rappeler l’essence du discours qu’il a prononcé le 12 juillet dernier à l’ouverture du congrès des élus de Martinique : elle tourne autour de l’idée fausse de la supposée rigidité des institutions de la République française qui ne permettrait pas de résoudre les problèmes auxquels les territoires ultra-marins sont confrontés; fort de cette conviction, notre Don Quichotte tropical a tôt fait d’enfourcher son cheval de bataille pour combattre tous les moulins à vent institutionnels, au premier rang desquels la Constitution , « inadaptée à l’évolution de la société et du monde et dont le principal tort à ses yeux est de proclamer l’indivisibilité de la République » ( gage pourtant de l’égalité des citoyens devant la loi !); il faudrait lui substituer, à l’en croire, une manière de fédéralisme régional multiculturel reposant principalement sur le principe de subsidiarité; dans le même sens ,il conviendrait de « domicilier clairement à l’échelon local le pouvoir d’adapter la loi et le règlement sur les compétences locales et d’ instaurer un pouvoir normatif accompagnant toutes les formes souhaitables d’autonomie » ,étant entendu que parallèlement, «nous devons nous débarrasser de toutes les formes de tutelle ou dépendance ,servant à l’administration coloniale à infantiliser les élus et les institutions locales». On l’aura compris ,l’Etat central devenu croupion, serait confiné dans le rôle du simple payeur, dépourvu de tous moyens d’initiative et de contrôle; on entend déjà ici la danse joyeuse des souris locales ,à la perspective de pouvoir se gaver d’argent public en toute quiétude, sans risque de voir divulguer les scandales financiers qui émaillent régulièrement leur gestion. Autre trouvaille, valant son pesant de cacahuètes: « renforcer l’égalité des droits et consolider les doits acquis mais dans le respect scrupuleux du droit à la différence», autrement dit : oui à tous les droits mais pas question d’accepter les contraintes qui vont avec; et voici le point d’orgue , là où notre héros Donquichottesque se surpasse : «nous n’avons pas 1000 mais 46000 km2 » ( nos gommiers sont là pour veiller à leur protection!), et «nous serons demain les Centres de la puissance, de l’initiative et du développement», grâce d’une part aux richesses( potentielles) du fond des mers qui n’attendent que nous pour être ramassées et d’autre-part à notre vocation préférentielle à être le centre de transformation des matières premières de l’immense continent sud-américain (on a du mal à voir lesquelles, à moins que… ); enfin l’apothéose : En tant que futur leader de la «nation caribéenne en gestation , forte de 2 millions d’habitants, «nous revendiquons (pluriel de majesté! ) de faire incursion dans toutes les négociations mondiales sur le climat » à l’énoncé de cette dernière proclamation ,d’aucuns se sont demandés si l’orateur n’avait pas quelque peu abusé de certaines substances). Une question se pose toutefois : qui à mandaté ce tonitruant personnage pour porter cette revendication d’un nouveau statut , un de plus, devant le Président de la République française ? Ce n’est ni l’Assemblée territoriale qui n’ a pas eu à statuer en ce sens ni à fortiori la population martiniquaise , qui se trouve une fois de plus prise en otage et placée devant le fait accompli; qui plus est , chaque fois qu’elle a été consultée par referendum ( la dernière fois le 10 janvier 2010 ) elle a rejeté massivement l’idée biaisée d’autonomie qui lui était proposée. En droit constitutionnel, cette manière de faire de la part de l’intéressé s’apparente à de la” forfaiture”; Si Mr Letchimy avait un minimum d’honnêteté, il devrait démissionner pour revenir devant le peuple lui demander d’avaliser ses nouvelles propositions et cela d’autant plus qu il n’en a jamais fait état lors de la campagne électorale de juin 2021 pour le renouvellement des instances de la CTM. Pire , il a délibérément tromper ses électeurs en leur faisant croire qu’il allait réaliser durant sa mandature un programme mirobolant de 207 propositions, rassemblées autour de 13 axes majeurs , alors qu’il déclare aujourd’hui dans ce discours du12 juillet devant le congrès, qu’il est faux de prétendre régler un quelconque des problèmes de notre territoire ,dans le cadre du statut actuel; kod yanm maré yanm ! comme dit le proverbe créole , une telle fourberie n’est pas de nature à rehausser son crédit dans l’opinion; ce discours prétendument historique pourrait le devenir car il acte pour la première fois de la part d’un dirigeant de haut niveau de la gauche l’échec retentissant de celle-ci dans la gestion de notre territoire; le bilan accablant dressé par l’intéressé à l’appui de son propos ,est celui du résultat de la gestion de l’île par les partis de gauche qui monopolisent depuis au moins trois décennies tous les leviers de décisions et les postes de représentation politiques de l’île . Ils ne sauraient donc s’exonérer de la responsabilité du marasme actuel qui est dû à leur incapacité à concevoir et mettre en oeuvre un projet politique cohérent , négocié avec le gouvernement , à même de placer la martinique sur une trajectoire ascendante; ils ont passé leur temps à se diviser et à se quereller ,tout en contestant sans trêve leur appartenance à la nation française et en instruisant contre elle un procès perpétuel ,au titre du souvenir de l’esclavage et de la traite négrière. Le temps consacré à cette entreprise stérile de démolition, n’a pas été employé à prendre à bras le corps les problèmes cruciaux des martiniquais , tels que l’alimentation en eau , le transport, le traitement des déchèts , la formation professionnelle axée sur l’emploi ,ou encore l’adaptation du territoire à la transition énergétique et numérique. C’est cela la véritable cause des retards que nous accumulons et de la régression mentale et physique dans laquelle nous nous enfonçons. Le constat est sans appel, les élus ,particulièrement ceux qui étaient aux commandes , ont déserté les responsabilités que les électeurs leur avaient confiées pour se polariser sur une quête identitaire effrénée; la nature ayant horreur du vide ils ont été remplacés par des trublions professionnels auto-proclamés issus de milieux associatifs et syndicaux ultra-politisés qui prétendent régenter la société du haut de leur ignorance crasse des réalités et de leur fascination pour les méthodes des” tontons-macoutes” qu’ils rêvent d’imiter; voilà l’explication de l’impuissance affichée par l’Exécutif de la CTM; en dépit des moyens considérables que la Constitution et la réglementation en vigueur mettent à sa disposition ,renforcés encore récemment par la loi 3 Ds du 21 février2022 , relative à la différenciation,la décentralisation et la déconcentration de l’action publique locale .il déclare néanmoins forfait, non possumus ! L’éthique voudrait dans ce cas qu’il se retire pour laisser la place à ceux que l’ exercice de l’autorité, nécessaire à la tenue des engagements pris, n’effraie pas .Manifestement ce chantre de l’autonomie est déconnecté du réel; il assimile allégrement, dans sa démarche en direction de l’Élysée, le cas de la Guyane , vaste territoire quasiment vide, regorgeant de richesses minières à peine explorées ( sans compter les “royalties”du pas de tir de Kourou !) à celui des petites antilles exigues, surpeuplées ne disposent pas de ressources équivalentes. Il semble ignorer que depuis Césaire et Bissol, l’assimilation législative, garante de l’égalité des droits, a été au centre des revendications de tous nos représentants à l’Assemblée nationale et qu’en dépit des apparences trompeuses, elle reste la pierre de touche de toutes les revendications et manifestations populaires et syndicales .Sauf à verser délibérément dans la Schizophrénie , il faut cesser de réclamer une chose et son contraire et de jouer en permanence les Tartufes à guichets fermés. Mais les îles aanglophones voisines ne sont-elles pas indépendantes direz-vous? Certes ,mais avaient-elles le choix ? C’est parceque l’Angleterre s’est toujours refusée à envisager leur intégration dans la nation britannique à égalité de traitement et de droits,en particulier de représentation et de vote au Parlement de Londres qu’elles ont dû se résoudre à s’engager dans cette voie; elles ont adoptées dans un premier temps le statut d’autonomie (self government ),basé sur leur seules ressources internes , qui les a conduites inéluctablement à l’indépendance. Est-ce ceque nous voulons? Si c’est oui, il faut assumer d’en payer le prix qui est la fin de la Protection sociale et du niveau de vie que nous devons à la Solidarité nationale : état de Droit garantissant l’exercice des libert’s publiques, péréquation à la baisse du prix de l’électricité, abattement de 30% de l’impôt sur le revenu,majoration du traitement des fonctionnaires de 40 %, gratuité scolaire, logements HLM, allocations de toute nature ( vieillesse, famille,logement,handicapé etc…).Nous 2 n’avons donc aucun complexe à avoir vis-à-vis de nos voisins de la Caraïbe qui nous envient nos conditions d’existence dont ils cherchent à profiter en immigrant clandestinement sur notre territoire, même au péril de leur vie.
Suite au grand ”show “Elyséen, il n’est question dans les sphères gouvernementales que de “co-construction”entre l’ exhagone et les territoires ultra-marins. La notion est certes des plus s’éduisantes ,mais il y a un hic: la situation catastrophique que connaît la France et dans laquelle se débat le Président Macron ,affaibli par le résultat des dernières élections présidentielles et surtout législatives; celui-ci ne dispose plus que d’une majorité relative qui ne garantit pas le vote du prochain budget; en outre, l’Etat selon l’ex-premier ministre Fillon est en quasi-faillite avec une dette astronomique de plus de 2000 milliards qui ne cesse de croître et d’embellir; il en résulte que les services publics notamment régaliens sont en pleine déliquescence ( pour leur part ,les hôpitaux et les écoles sont au bord de la rupture ) . quant à l’insécurité devenue galopante, elle cristalise le mécontentement des citoyens qui ne se sentent plus protégés , au rebours des délinquants de tout acacbit semblant jouir de l’impunité et de la complaisante bienveillance des autorités.Comme si cla ne suffisait pas ,voilà qu’une crise énergétique majeure s’est abattue sur le pays, remettant en question, les fondements même du vire ensemble. La responsabilité des dirigeants successifs au plus haut niveau de l’Etat est engagée dans cette affaire du fait de leur gestion imprévoyante de ce secteur hautement statégique, où il ont laisser prévaloir des considérations idéologiques et politiciennes sur les exigences de rationalité technique et économique qui s’imposaient. Dans un tel contexte, Il est à craindre que la démarche aventureuse des présidents de Régions d’outre-mer ,ne se retourne contre eux; «Timeo Danaos et dona ferentes » disait le poète Virgile; je crains les Grecs ,même lorsqu’ils apportent des cadeaux. Les grands argentiers publics qui tiennent les cordons de la bourse pourraient être tentés d’utiliser l’opportunité qui leur est offerte pour transférer aux collectivités ultra-marines , sous couvert de l’application du nouveau concept à la mode de co-construction , le maximum de charges financières. Toute l’histoire des relations entre l’Etat et les collectivités décentralisées témoigne en ce sens; une grande vigilance s’impose donc pour lesdits présidents.En définitive, ne nous trompons pas de diagnostic : plus que d ’une adaptation des textes ou des procédures existants, toujours possible, ce dont nous avons avant tout besoin ,c’est de la mobilsation de toutes les énergies , celle des élus comme celle des forces vives économiques et sociales ,soudés dans une même détermination à agir dans le sens de l’intérêt collectif en passant outre les égoïsmes des groupes de pression corporatistes et des minorités agissantes, voulant dicter leur loi. Cela implique également et surtout que le passé cesse d’hypothéquer l’avenir et de”laisser les morts enterrer les morts”,qui appartiennent désormais à la seule histoire.
 
Pierre Alex MARIE-ANNE
 
Si Mr Letchimy avait un minimum d’honnêteté, il devrait démissionner pour revenir devant le peuple lui demander d’avaliser ses nouvelles propositions et cela d’autant plus qu il n’en a jamais fait état lors de la campagne électorale de juin 2021 pour le renouvellement des instances de la CTM. Pire, il a délibérément tromper ses électeurs en leur faisant croire qu’il allait réaliser durant sa mandature un programme mirobolant de 207 propositions, rassemblées autour de 13 axes majeurs, alors qu’il déclare aujourd’hui dans ce discours du12 juillet devant le congrès, qu’il est faux de prétendre régler un quelconque des problèmes de notre territoire, dans le cadre du statut actuel; kod yanm maré yanm ! comme dit le proverbe créole, une telle fourberie n’est pas de nature à rehausser son crédit dans l’opinion; ce discours prétendument historique pourrait le devenir car il acte pour la première fois de la part d’un dirigeant de haut niveau de la gauche l’échec retentissant de celle-ci dans la gestion de notre territoire; le bilan accablant dressé par l’intéressé à l’appui de son propos, est celui du résultat de la gestion de l’île par les partis de gauche qui monopolisent depuis au moins trois décennies tous les leviers de décisions et les postes de représentation politiques de l’île . Ils ne sauraient donc s’exonérer de la responsabilité du marasme actuel qui est dû à leur incapacité à concevoir et mettre en oeuvre un projet politique cohérent, négocié avec le gouvernement, à même de placer la martinique sur une trajectoire ascendante; ils ont passé leur temps à se diviser et à se quereller, tout en contestant sans trêve leur appartenance à la nation française et en instruisant contre elle un procès perpétuel, au titre du souvenir de l’esclavage et de la traite négrière. Le temps consacré à cette entreprise stérile de démolition, n’a pas été employé à prendre à bras le corps les problèmes cruciaux des martiniquais, tels que l’alimentation en eau, le transport, le traitement des déchèts, la formation professionnelle axée sur l’emploi, ou encore l’adaptation du territoire à la transition énergétique et numérique. C’est cela la véritable cause des retards que nous accumulons et de la régression mentale et physique dans laquelle nous nous enfonçons. Le constat est sans appel, les élus, particulièrement ceux qui étaient aux commandes, ont déserté les responsabilités que les électeurs leur avaient confiées pour se polariser sur une quête identitaire effrénée; la nature ayant horreur du vide ils ont été remplacés par des trublions professionnels auto-proclamés issus de milieux associatifs et syndicaux ultra-politisés qui prétendent régenter la société du haut de leur ignorance crasse des réalités et de leur fascination pour les méthodes des” tontons-macoutes” qu’ils rêvent d’imiter; voilà l’explication de l’impuissance affichée par l’Exécutif de la CTM; en dépit des moyens considérables que la Constitution et la réglementation en vigueur mettent à sa disposition, renforcés encore récemment par la loi 3 Ds du 21 février2022, relative à la différenciation,la décentralisation et la déconcentration de l’action publique locale .il déclare néanmoins forfait, non possumus ! L’éthique voudrait dans ce cas qu’il se retire pour laisser la place à ceux que l’ exercice de l’autorité, nécessaire à la tenue des engagements pris, n’effraie pas .Manifestement ce chantre de l’autonomie est déconnecté du réel; il assimile allégrement, dans sa démarche en direction de l’Élysée, le cas de la Guyane, vaste territoire quasiment vide, regorgeant de richesses minières à peine explorées ( sans compter les “royalties”du pas de tir de Kourou !) à celui des petites antilles exigues, surpeuplées ne disposent pas de ressources équivalentes. Il semble ignorer que depuis Césaire et Bissol, l’assimilation législative, garante de l’égalité des droits, a été au centre des revendications de tous nos représentants à l’Assemblée nationale et qu’en dépit des apparences trompeuses, elle reste la pierre de touche de toutes les revendications et manifestations populaires et syndicales .Sauf à verser délibérément dans la Schizophrénie, il faut cesser de réclamer une chose et son contraire et de jouer en permanence les Tartufes à guichets fermés. Mais les îles aanglophones voisines ne sont-elles pas indépendantes direz-vous? Certes, mais avaient-elles le choix ? C’est parceque l’Angleterre s’est toujours refusée à envisager leur intégration dans la nation britannique à égalité de traitement et de droits,en particulier de représentation et de vote au Parlement de Londres qu’elles ont dû se résoudre à s’engager dans cette voie; elles ont adoptées dans un premier temps le statut d’autonomie (self government ),basé sur leur seules ressources internes, qui les a conduites inéluctablement à l’indépendance. Est-ce ceque nous voulons? Si c’est oui, il faut assumer d’en payer le prix qui est la fin de la Protection sociale et du niveau de vie que nous devons à la Solidarité nationale : état de Droit garantissant l’exercice des libert’s publiques, péréquation à la baisse du prix de l’électricité, abattement de 30% de l’impôt sur le revenu,majoration du traitement des fonctionnaires de 40 %, gratuité scolaire, logements HLM, allocations de toute nature ( vieillesse, famille,logement,handicapé etc…).Nous 2 n’avons donc aucun complexe à avoir vis-à-vis de nos voisins de la Caraïbe qui nous envient nos conditions d’existence dont ils cherchent à profiter en immigrant clandestinement sur notre territoire, même au péril de leur vie.
Suite au grand ”show “Elyséen, il n’est question dans les sphères gouvernementales que de “co-construction”entre l’ exhagone et les territoires ultra-marins. La notion est certes des plus s’éduisantes, mais il y a un hic: la situation catastrophique que connaît la France et dans laquelle se débat le Président Macron, affaibli par le résultat des dernières élections présidentielles et surtout législatives; celui-ci ne dispose plus que d’une majorité relative qui ne garantit pas le vote du prochain budget; en outre, l’Etat selon l’ex-premier ministre Fillon est en quasi-faillite avec une dette astronomique de plus de 2000 milliards qui ne cesse de croître et d’embellir; il en résulte que les services publics notamment régaliens sont en pleine déliquescence ( pour leur part, les hôpitaux et les écoles sont au bord de la rupture ) . quant à l’insécurité devenue galopante, elle cristalise le mécontentement des citoyens qui ne se sentent plus protégés, au rebours des délinquants de tout acacbit semblant jouir de l’impunité et de la complaisante bienveillance des autorités.Comme si cla ne suffisait pas, voilà qu’une crise énergétique majeure s’est abattue sur le pays, remettant en question, les fondements même du vire ensemble. La responsabilité des dirigeants successifs au plus haut niveau de l’Etat est engagée dans cette affaire du fait de leur gestion imprévoyante de ce secteur hautement statégique, où il ont laisser prévaloir des considérations idéologiques et politiciennes sur les exigences de rationalité technique et économique qui s’imposaient. Dans un tel contexte, Il est à craindre que la démarche aventureuse des présidents de Régions d’outre-mer, ne se retourne contre eux; «Timeo Danaos et dona ferentes » disait le poète Virgile; je crains les Grecs, même lorsqu’ils apportent des cadeaux. Les grands argentiers publics qui tiennent les cordons de la bourse pourraient être tentés d’utiliser l’opportunité qui leur est offerte pour transférer aux collectivités ultra-marines, sous couvert de l’application du nouveau concept à la mode de co-construction, le maximum de charges financières. Toute l’histoire des relations entre l’Etat et les collectivités décentralisées témoigne en ce sens; une grande vigilance s’impose donc pour lesdits présidents.En définitive, ne nous trompons pas de diagnostic : plus que d ’une adaptation des textes ou des procédures existants, toujours possible, ce dont nous avons avant tout besoin, c’est de la mobilsation de toutes les énergies, celle des élus comme celle des forces vives économiques et sociales, soudés dans une même détermination à agir dans le sens de l’intérêt collectif en passant outre les égoïsmes des groupes de pression corporatistes et des minorités agissantes, voulant dicter leur loi. Cela implique également et surtout que le passé cesse d’hypothéquer l’avenir et de”laisser les morts enterrer les morts”,qui appartiennent désormais à la seule histoire.
 
Pierre Alex MARIE-ANNE