Plusieurs tribunes de soutien
— Par Gilbert Pago —
Le tribunal de Fort de France, lors de son audience de ce mardi 27 mai et lors de la délibération qui en suivra, saura signifier sans ambiguïté qu’il ne criminalise pas les associations, les personnalités, les citoyennes et citoyens, les militantes et militants qui combattent « LES VIOLENCES CONTRE LES FEMMES ».
C’est une pratique sordide qui chez nous a fait de trop nombreuses victimes et a conduit à des dizaines de meurtres comme celui de Sandra pour qu’on poursuive la présidente de l’Union des femmes et l’écoutante sociale aujourd’hui convoquées.
Il faut relaxer Rita Bonheur et Nicole Ramael !
Une éventuelle condamnation de l’UFM et de deux de ses militantes, serait un mauvais signal donné aux harceleurs, aux tabasseurs, aux compagnons violents qui penseraient pouvoir s’échapper des griffes de la justice et de la condamnation de la partie grandissante de l’opinion publique qui veut la stricte égalité entre hommes et femmes.
Si le colonel Bellamy estime qu’il aurait été, à tort selon lui, muté par sa hiérarchie, qu’il aurait perdu des indemnités de réinstallation, que son traitement aurait été amputé, que sa pension aurait diminuée, Eh bien qu’il attaque sa hiérarchie !
Je soutiens ces deux militantes ce mardi 27 mars avec tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent dans ce difficile combat pour faire sortir de leurs souffrances les femmes harcelées, violentées, violées, blessées, brûlées et quelquefois tuées.
Gilbert Pago
Vendredi 23 mai 2014.
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Mardi 27 mai, l’UFM devant le tribunal pour avoir
rempli sa mission : soutenez-nous !
Cher-es compatriotes,
Le mardi 27 mai, l’UFM se retrouve devant le Tribunal de Grande Instance pour avoir rempli sa mission. Pourquoi ?
En décembre 2010, l’UFM prenait en charge une jeune femme qui se disait victime de violences conjugales. Bien qu’épouse d’un homme public, colonel de gendarmerie, son cas a été traité en toute discrétion comme le fait toujours l’UFM, quelle que soit la femme qui franchit sa porte.
Une décision de justice était rendue à son encontre : un rappel à la loi du procureur. Son mari qui, lui aussi, avait porté plainte était, lui, reconnu victime de violences. C’est cette incompréhension de la différence de traitement, qui a entrainé une réaction publique de l’association.
En avril 2011, le Colonel Bellamy assignait Rita Bonheur présidente de l’UFM, et Nicole Ramael , intervenante sociale de l’Espace d’Ecoute, d’Information et d’Accompagnement de l’UFM devant le Tribunal de Grande Instance de Fort de France.
Pour quels motifs ? Elles auraient porté atteinte à sa présomption d’innocence et à sa vie privée, pour avoir réagi à une décision de justice à l’encontre de son épouse.
Il rend responsable l’UFM de sa mutation d’office dans l’hexagone.
Ce n’est pas l’UFM qui a le pouvoir de cette décision d’affectation qu’il estime injuste, mais bien sa hiérarchie militaire qu’il n’attaque pas.
C’est ainsi qu’il demande à ce que Rita Bonheur et Nicole Ramael soient condamnées à lui verser plus de 375 000€ !!! somme astronomique et incroyable pour :
– 50 000 pour pertes d’indemnités de réinstallation
– 36 000 pour perte de traitement
– 211 000 pour perte de pension
– 70 000 pour le préjudice moral subi
En somme l’UFM est mise en justice par le colonel Bellamy pour avoir défendu une femme, pour avoir rempli la mission pour laquelle est connue depuis de longues années en Martinique.
Cette affaire passe au tribunal, après plus de 3 ans, et sera plaidée à l’audience du 27 mai.
Il s’agit d’une audience publique.
Ce long délai ne doit pas laisser retomber l’indignation qui avait été soulevée par la connaissance de cette assignation, et ne doit pas endormir la solidarité qui s‘était alors largement exprimée.
Nous espérons le soutien et la présence de toutes celles et tous ceux qui pensent que, chaque jour, l’Union des Femmes de Martinique exerce une mission d’utilité publique en aidant, en accompagnant, en portant secours aux centaines de femmes en détresse et victimes de violences en Martinique, quelle que soit leur nationalité, et leur condition sociale.
Une condamnation de l’UFM représenterait un signal fort de peur et de non reconnaissance de leur statut de victime pour toutes les femmes de Martinique victimes de violences, étrangères, en particulier celles conjointes de personnes connues, victimes de violences majoritairement non physiques.
Nous vous espérons nombreux et nombreuses,
n Envoyez un message de soutien à l’UFM : u.femmesmartinique@wanadoo.fr
n Nous vous donnons rendez-vous au Tribunal de grande Instance
Mardi 27 mai à 8h30
En soutien à l’Union des Femmes de Martinique
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COMMUNIQUÉ DU GROUPE RÉVOLUTION SOCIALISTE
Soutenons la lutte contre les violences faites aux femmes !
Soutenons l’Union des Femmes de la Martinique !
Chacun se souvient de l’éclat de rire qui avait accompagné la plainte du colonel de gendarmerie Gilles Bellamy lorsque ce monsieur avait porté plainte contre sa compagne de l’époque pour « violence » quand celle-ci le faisait aussi pour le même motif. Si le premier est colonel des forces armées, c’est surtout la comparaison des corpulences de l’une et de l’autre qui provoquait incrédulité et hilarité devant la version du militaire.
Aujourd’hui, on serait encore tenté de sourire si le sujet s’y prêtait : c’est l’UFM, et personnellement sa présidente Rita Bonheur ainsi que Nicole Ramael, écoutante sociale de l’association chargée de recevoir les victimes de violences, qui se trouvent convoquées ce 27 mai 2014 devant le tribunal d’instance de Fort-de-France, à la suite d’une assignation de Bellamy en avril 2011. Les autorités militaires ayant décidé sa mutation d’office, il leur réclame une somme faramineuse de 368000 euros de dommages et intérêts en réparation de préjudices qu’il aurait subis à
cause, selon lui, de l’action de l’association.
Le GRS leur exprime sa totale solidarité ! Les difficultés inhérentes au travail d’utilité publique que constituent l’écoute et l’assistance aux femmes agressées ne peuvent servir de prétexte pour tenter, par l’appel à la répression, à faire taire l’UFM.
L’urgence, c’est au contraire de renforcer les moyens de prévention contre ces violences conjugales et autres, d’éducation approfondie sur ce sujet sociétal complexe, d’aide aux victimes, de punition des coupables.
L’opinion ne comprendrait aucune autre décision que la relaxe pure et simple de ces ceux vaillantes militantes de la cause de l’harmonie entre hommes et femmes par l’égalité et le respect.***
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CONTRE LA POURSUITE DE DEUX MILITANTESDES DROITS DES FEMMES
Une femme se plaignant d’être méprisée et victime de violences conjugales a été défendue par l’UFM et voici l’organisation assignée en justice devant le Tribunal de Grande Instance de Fort de France en la personne de sa présidente Rita Bonheur et de Nicole Ramael, intervenante sociale.
En effet, le mari, colonel de gendarmerie, a porté plainte contre elles pour atteinte à sa présomption d’innocence et à sa vie privée et leur réclame en dommages et intérêts la somme astronomique de 375000 € !
C’est le comble pour une association qui a rompu, depuis de nombreuses années, le silence sur les violences faites aux femmes.
En effet, c’est sans moyen, armées de leurs seules convictions, que des militantes ont interpelé les pouvoirs publics sur leurs défaillances face à une situation inacceptable dans notre pays.
Car ce sont de très nombreuses femmes qui ont eu recours et qui continuent à avoir recours à l’Union des Femmes de la Martinique pour sortir de lieux de torture.
Ce sont de nombreuses femmes des communautés étrangères qui s’adressent à l’UFM pour les sortir des griffes d’un mari piégeur.
Alors, aujourd’hui, en traduisant ces deux militantes devant les tribunaux, on veut nous signifier qu’elles ont eu tort de dénoncer ce qui est condamné par la loi : les violences faites aux femmes.
On veut encourager les hommes violents : « Allez y la justice est avec vous ! »
Oui, la condamnation d’une association féministe dans l’exercice de cette mission aurait des conséquences incalculables et dramatiques : d’abord, elle aurait pour effet immédiat de porter un discrédit sur cette association et sur toutes les structures et organisations de défense des droits des femmes. Cette déplorable décision jetterait l’UFM dans des difficultés matérielles, voire la ruinerait, ce qui affaiblirait encore le combat des femmes. Mais plus gravement encore, ce serait une promesse d’impunité pour les violents en même temps qu’une mise en garde adressée à tous les dispositifs militants et aux victimes qui n’auraient plus qu’à se laisser faire.
Culture égalité, association féministe, appelle toutes ses membres, tous les sympathisants et toutes les sympathisantes, toutes les Martiniquaises et tous les Martiniquais à agir afin que la parole des victimes soit prise en compte, que le plaignant soit débouté, et que les deux militantes incriminées soient relaxées.
Le samedi 24 mai 2014
Les co-fondatrices de Culture Egalité:
Muriel Ameller (0696 40 98 13)
George Arnauld (0696 16 39 96)
Huguette Bellemare (0696 33 66 92)
Lydia Ramael (0696 33061013)
et toutes les membres.