—- D’après AFP —
En Outre-mer, les candidats sortants se positionnent plutôt bien avant le deuxième tour. La gauche domine largement les scrutins à l’exception de la Réunion.
Front national partout en France. Front national nul part outre-mer. Là, l’affrontement droite-gauche persiste. Parfois, le duel concerne même deux partis de gauche. Une situation qui détonne à la vue des résultats en france métropolitaine. Quatre territoires d’outre-mer votaient pour les régionales , un scrutin ouvert au niveau national par la Réunion dans l’océan Indien, trois heures avant l’Hexagone, et qui s’est clos avec la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique dans la nuit de dimanche à lundi.
Guadeloupe : le duel de gauche
C’est une situation assez particulière dans l’île . Les batailles de partis semblent délaissées. Les critiques se concentrent vers un homme : Victorin Lurel , ancien ministre de l’outre-mer au sein du gouvernement Valls, qui peut se targuer d’une mainmise sur la région Guadeloupe depuis plusieurs années, y compris après sa sortie du gouvernement. Certains observateurs pensaient que le faible taux de participation en Guadeloupe (47,21% contre 49,81 % en 2010) profiterait à au président PS de région sortant, au détriment de son challenger, Ary Chalus (DVG), qui a réuni ce « front anti-Lurel » dans une liste d’ouverture, mais il n’en a rien été.
Les deux députés de la Guadeloupe s’affronteront lors d’un second tour qui s’annonce disputé : Ary Chalus a en effet obtenu 43,55% des voix contre 41,09% à Lurel, loin de sa victoire dès le premier tour en 2010. Marie-Luce Penchard, ancienne ministre UMP, autre figure de la droite locale, a préféré rejoindre la liste de Chalus pour tenter de détrôner M. Lurel, qui lui avait succédé au ministère des Outre-mer.
La droite, qui s’était lancée dans la bataille avec Laurent Bernier comme tête de liste, arrive loin derrière. Le chef de file local des Républicains a expliqué son faible score par la prédominance d’« un vote utile ».
La Réunion : la droite largement en tête
Le président sortant Didier Robert (Les Républicains – Union de la droite) est arrivé largement en tête du premier avec 40,36% des voix dans le plus peuplé des départements d’outre-mer.
Sa rivale Huguette Bello (ex-PCR, union de la gauche dont une partie du PS local) se place en deuxième position avec 23,80% des suffrages exprimés tandis que Thierry Robert (LPA – MoDem) est troisième avec 20,32%.
Cette position de faiseur de roi lui a donné des ailes: « Je suis le seul à pouvoir conduire une liste en mesure de battre Didier Robert (…) si on ne veut pas aller au casse pipe, il faut mettre notre ego de coté », a-t-il déclaré. De son côté Mme Bello a fait part de son intention de négocier avec lui, sans plus de précision.
L’autre liste d’obédience PS, celle de Patrick Lebreton (DVG en l’absence de l’étiquette officielle) n’a recueilli que 7,12% des voix. Les huit autres listes, y compris celle du Front national (2,39%), réalisent des scores anecdotiques. C’est l’abstention qui fait le plein avec un taux de 55,55% (54,73% en 2010).
Guyane : La gauche favorite
A Cayenne, le président sortant du conseil régional, Rodolphe Alexandre (DVG), sort largement en tête avec 42,35% du premier tour pour l’élection de la nouvelle collectivité unique de Guyane. Cette assemblée verra fusionner les conseils régional et général.
M. Alexandre devance de 12 points Alain Tien-Liong (DVG) son homologue du Département qui obtient 30,24% des voix. Le président du conseil général, proche du MDES (parti indépendantiste qui présentait une autre liste) avait surpris en s’alliant à Léon Bertrand, ex-ministre (UMP) de Chirac qui a des dossiers judiciaires en cours.
Martinique : la présidence à gauche
Le président du conseil régional Serge Letchimy (PPM-DVG) est arrivé largement en tête du premier tour de l’élection à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) avec près de 39 % des voix (38,96%) contre un peu plus de 30% des suffrages (30,28%) pour son concurrent direct Alfred Marie-Jeanne (MIM-REG).
Serge Letchimy et Marie-Jeanne, tous deux députés, vont s’affronter au second tour, comme en 2010, sous l’oeil de la droite. Cette dernière, menée par Yan Monplaisir (LR), dans une alliance avec le centre, obtient 14,32% des suffrages (+ 4 points par rapport à 2010), ce qui lui ouvre la voie du second tour sous de meilleures auspices qu’il y a cinq ans.
Le scrutin a été marqué par une faible participation de 41,18% en baisse par rapport à 2010 (44,47%).
Source AFP