Question du député Jean-Philippe Nilor à Najat Vallaud-belkacem, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Madame la ministre, j’associe les députés Alfred MARIE-JEANNE et Bruno Nestor AZEROT à ma question. La récente mise sous tension du pôle universitaire Guadeloupe témoigne de l’exécution des menaces de démantèlement proférées dans cet hémicycle lors de l’examen du projet de loi relatif à l’Université des Antilles.
Le mode opératoire est identique à celui précédant l’amputation du pôle Guyanais, avec une ministre ou un ex-ministre aux manettes qui manipule les chiffres, excite les syndicats, attise les rivalités pour provoquer l’éclatement.
Résultat, la répartition du budget de l’ordre de 60% pour la Guadeloupe et 40% pour la Martinique, qui avait fait l’objet d’une large concertation et qui permettait aux deux pôles de vivre, est aujourd’hui dénoncée par un pôle Guadeloupe chauffé à blanc.
Reconnaissons que la proposition du « ticket à trois »*, votée par le Sénat et validée par notre commission des affaires culturelles est lumineuse, même si elle vient de la droite. Elle favorise l’unité, la cohérence et l’apaisement au sein de l’Université des Antilles. Je regrette qu’elle ait été rejetée en séance sous la pression du gouvernement.
Pour ma part, je souhaite que le pôle Guadeloupe puisse fonctionner de manière optimale, mais pas au prix de l’asphyxie du pôle Martinique.
Je refuse d’opposer jeunesse guadeloupéenne et martiniquaise qui d’ailleurs, sur chacun des deux pôles, se respectent et s’apprécient.
Nos jeunes nourrissent l’espoir d’une université unie, attractive et dotée de moyens substantiels. Pas deux universités au rabais!
Madame la Ministre, vous prônez par ailleurs le regroupement des universités pour les rendre plus performantes, pourquoi alors nous diviser?
Qu’entendez-vous faire pour que cette université conserve sa cohérence et son unité?
Soutiendrez-vous la gouvernance actuelle de l’université dans l’énorme chantier engagé pour la transparence des comptes et l’assainissement des pratiques ?
*« Le «ticket à trois» est une proposition du Sénat permettant aux candidats (es) à la présidence de notre université de se présenter aux élections avec deux candidats(es) à la vice-présidence de chaque pôle (un(e) candidat(e) à la vice-présidence du pôle Guadeloupe, un (e) candidat (e) à la vice-présidence du pôle Martinique). Chaque candidat (e) à la présidence forme donc solidairement avec deux candidats à la vice- présidence des pôles un «ticket à trois». L’idée est bonne. Elle tend à instaurer une stabilité et une cohérence de la gouvernance de l’université. L’histoire de notre établissement est en effet émaillée de tiraillements et de querelles personnelles qui nuisent à la cohérence d’ensemble de nos politiques universitaires. » M-J. AGLAE