Réduction du temps de travail pour vaincre le chômage!

temps_de_travailPRINCIPE en deux mots : Les salariés passent à 4 jours par semaine, 32 heures, sans réduction de salaire, grâce à une baisse des charges pour les entreprises : les entreprises qui rendent effective cette RTT et embauchent sont exonérées des cotisations chômage.
1. Constat
Le chômage explose depuis les années 1970. Nous sommes à 6 millions de chômeurs toutes catégories confondues, dont 2 millions de chômeurs de longue durée.
Pourquoi ?
80% du chômage s’explique par la technologie, c’est à dire par les gains de productivité : nous produisons de plus en plus, de plus en plus vite, avec de plus en plus de machines (robots, logiciels). Ainsi, depuis les années 60, on produit 5 fois plus vite qu’avant.
De ce fait, on a besoin de moins de travail humain, or notre temps de travail n’a pas bougé. Dans le passé, cet ajustement s’est fait. Au début du XXe siècle, on a gagné le repos du dimanche, puis celui du samedi… On est passés de 7 à 5 jours car des machines nous remplaçaient. Aujourd’hui, les machines n’ont jamais été aussi omniprésentes – mais on bloque. C’est donc le chômage qui sert de variable d’ajustement, avec toutes les conséquences sociales dramatiques que l’on connaît !
2. La réduction du temps de travail est bénéfique pour tou-te-s
Le principe : réinventer le partage du travail : on travaille tou-te-s un peu moins pour créer de nouveaux emplois.
• Réduction du chômage
-La RTT est le moyen le plus efficace pour créer des emplois. Selon une étude, passer aux 32 heures sur 4 jours créerait au minimum 1,6 millions d’emplois. C’est énorme ! Quand on pense que les plans emploi jeunes du gouvernement se chiffrent en général dans les dizaines de milliers… on a là un levier essentiel.
-La RTT, c’est agir, enfin ! Cette solution a l’avantage de nous rendre le pouvoir aux citoyens : quand on attend la croissance pour créer de l’emploi, nous sommes passifs. Ici, on n’attend plus, on agit pour reprendre notre destin en main !
• Faire baisser le chômage a de très nombreux avantages, pour certains insoupçonnés :
-On met fin à des drames sociaux et individuels : le chômage expose à la précarité, mais bien souvent, il mène aussi à l’exclusion social, à la perte totale d’estime de soi…
-On met fin au “pourrissement” de notre société. Si on parvenait au plein-emploi en agissant, le climat en France serait bien meilleur ! On retrouverait confiance en notre avenir. On sentirait qu’on peut agir, que rien n’est fatal ! -La chômage nous coûte cher financièrement. Faire résorber le chômage est aussi dans notre intérêt financier.
-Quand le chômage baisse, les salariés gagnent en pouvoir de négociation, car ils se sentent plus libres de claquer la porte. Ainsi, le plein-emploi favorise les hausses de salaire.
• Réduction du stress au travail :
-3 millions de Français sont au bord du burn-out, selon une enquête parue en début d’année. Aujourd’hui la durée moyenne d’un temps-plein est toujours à 39 heures, malgré la loi sur les 35 heures. Un très grand nombre de Français-es sont stressé-e-s au travail, et aimeraient passer plus de temps avec leur famille, leurs ami-e-s…
-Dans les entreprises qui ont déjà mis en place la semaine des 4 jours, les retours sont très positifs ! Un mari raconte comment il passe une journée par semaine seul avec sa femme, un père raconte comment il a renoué avec ses enfants… On a plus de temps pour les activités associatives, pour faire la cuisine… Le bien-être individuel et social bénéficient d’une RTT !
-Quand une entreprise passe à 4 jours, les travailleurs doivent devenir plus polyvalents, ce qui implique d’acquérir de nouvelles compétences. D’après les expériences menées dans les entreprises françaises qui sont déjà aux 4 jours, cela permet aux travailleur-se-s de s’épanouir davantage au travail, et la collaboration entre salarié-e-s est meilleure.
Arguments plus philosophiques :

-Nous vivons sur une planète finie. Mettons un terme à la fuite en avant économique permanente. Notre société est riche, pourquoi ne pas passer à une société du bien-être ?
3. Pour répondre aux réticences
• Travailler moins pour gagner moins ? Nous proposons de travailler moins sans changement de salaire, sans que cela ne coûte quoi que ce soit à l’entreprise ou à l’Etat grâce à une baisse des charges (conditionnée à la création d’emploi). Ce que l’entreprise payait comme charges pour l’assurance chômage ira désormais aux salariés, et aux nouveaux embauchés. Comme le chômage baisserait, plus besoin de cotiser autant ! Pour maintenir le salaire, certaines entreprises ont également réduit l’écart salarial entre les mieux payés et les moins payés de l’entreprise.
Les 35 heures ont été une catastrophe La deuxième loi des 35 heures était en réalité mal faite. Elle n’a pas été négociée par les partenaires sociaux, mais imposée par le haut de façon rigide. Surtout, elle ne contenait aucune incitation pour les entreprises : leurs charges ont baissé sans qu’elles n’aient besoin de s’engager à embaucher. Malgré toutes ces lacunes, 350 000 emplois ont tout de même été crées, ce qui en dit long sur le potentiel de cette solution !
Le travail n’est pas un gâteau qui se partage Le travail peut très bien être partagé ! Ça a marché dans le passé, tout au long du XXe, on a mis les machines au travail, et on a tous travaillé un peu moins. C’est ainsi qu’on est progressivement passés de 7 jours, à 6, à 5. Pendant les Trente Glorieuses, le plein-emploi était en partie dû à cela. Plus récemment, en 1982, aux Pays-Bas, les salariés, syndicats et patrons ont négocié ensemble une réduction du temps de travail : ils ont réussi à diviser le chômage par 2 ! La réduction du temps de travail, ça marche !
On ne va pas sortir de la crise en travaillant moins mais plus ! En réalité, si tout le monde travaillait plus, plus d’emplois seraient en danger, car plus de boulot serait réalisé par moins de personnes. Dans un contexte où il y a 6 millions de chômeurs, les conséquences seraient dramatiques.
C’est irréaliste, infaisable C’est pourtant déjà une réalité dans 400 entreprises françaises, comme chez Mamie Nova, Fleury Michon, la MACIF… et les retours sont excellents. Il suffit de 5 salarié-e-s pour mettre en place les 4 jours.
Si cette solution est idéale, pourquoi sommes-nous les seuls à en parler ? Depuis les 35 heures, le débat est tabou en France, mais le débat est train de resurgir partout dans le monde. En Allemagne, des personnalités ont demandé le passage à 30 heures. Aux USA, Robert Reich, l’ancien bras droit de Clinton demande une réduction du temps de travail. En Espagne, le président de la commission finance demande les 4 jours. En Grande-Bretagne, l’institut économique de la NEF (New Economics Foundation) demande les 21 heures ! La Banque Mondiale a sorti un rapport sur la RTT il y a qqs mois en disant que c’était LA réponse à la crise.
• Qu’est-ce qui bloque ? De nombreuses personnes ont en fait intérêt à ce que le chômage de masse perdure. Les actionnaires en particulier ont tout intérêt à ce que le déséquilibre de négociation perdure entre patron et salarié, pour pouvoir revoir les salaires à la baisse davantage, imposer des conditions de travail difficiles… Les salariés craignent alors de se retrouver sans emploi s’ils refusent. On peut également soupçonner qu’en raison de la mauvaise image des 35h, nos dirigeants manquent de courage sur la question du partage du travail…
On ne peut pas à cause de la mondialisation. Rien ne l’empêche. Et le mieux dans tout ça : on donnera l’exemple. Quand on est passé à 6 jours, à 5 jours, on a suivi l’exemple de certains pays, qui étaient déjà précurseurs, comme les Etats-Unis. Nous pouvons être un modèle à notre tour !
Ressources et infos :
Productivité, temps de travail, rapport de l’ONUDI (sur le blog quatre jours)
http://collectif-roosevelt.fr/wp-content/uploads/2013/06/R %C3%A9ductiondutempsdetravailONUDI.pdf
« Travailler plus, travailler moins », rapport de la Green European Foundation:
http://collectif-roosevelt.fr/wp-content/uploads/2013/06/Travaillerplus,travaillermoins­GreenEuropeanfoundation.pdf
Robert Reich : « Obama doit réduire le temps de travail sans baisser les revenus pour créer des emplois »
http://collectif-roosevelt.fr/wp-content/uploads/2013/06/RobertReich-traduction.pdf http://robertreich.org/
Alfonso Guerra : « La seule façon de créer de l’emploi est de mettre en place la semaine de 32 heures réparties sur 4 jours »
http://collectif-roosevelt.fr/wp-content/uploads/2013/06/Guerraarticlefr.pdf
Al Gore : « La productivité est la première cause explicative du chômage »
http://collectif-roosevelt.fr/wp-content/uploads/2013/06/CitationsALGORE.pdf
« En finir avec le mythe des 35h » : article paru sur la BBC

En finir avec le mythe de la semaine des 35h


« Faire ses 35h sur 4 jours, c’est possible. Et c’est bien ! »
http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/24/faire-35-heures-quatre-jours-cest-possible-cest-bien­250098
« Plus de 3 millions de Français-e-s au bord du burn-out »
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/22/plus-de-3-millions-de-francais-au-bord-du­burn-out_4352438_3234.html