Vendredi 15 février 2019 – 18h 30 – Bibliothèque Schœlcher à FdF
La Bibliothèque Schœlcher vous invite à la rencontre autour du 24ème numéro de la revue du CEREAP : « Recherches en Esthétique : Art et détournement » publié sous la direction de Dominique BERTHET.
« Dans le domaine artistique, le détournement concerne généralement les images, les œuvres, les objets, les matériaux industriels et naturels quelles que soient leur taille et leur matière. Le détournement consiste alors en une modification du sens de l’image ou de la fonction de l’objet. Le contexte et le lieu peuvent également jouer un rôle dans le détournement. Celui-ci modifie donc ce qui existait antérieurement.
Le détournement est une modalité de l’appropriation qui consiste à utiliser une source, un référent déjà existant dans la réalisation d’une œuvre nouvelle. En l’occurrence, il s’agit là d’une appropriation productrice d’un écart plus ou moins significatif, débouchant sur une transformation. Le détournement consiste à transformer l’usage d’un objet, ou l’apparence d’une œuvre, connue de préférence. Dans une certaine mesure, le détournement est une affaire de connaisseurs qui sont en mesure de saisir ce en quoi il y a détournement, d’en mesurer l’importance et la portée. Le détournement aussi est parfois motivé par une volonté de désacralisation.
Les exemples de détournements sont nombreux dans l’art moderne et dans l’art contemporain. Si l’on remonte à la fin du XIXe siècle, différents mouvements artistiques ont réalisé des ruptures déterminantes vis-à-vis de l’art classique, s’autorisant des innovations, évidemment incomprises et décriées sur le moment. Le détournement dans l’art s’inscrit dans le prolongement des innovations de ces mouvements qui ont contribué à rompre avec l’art et les canons artistiques du passé. Ils ont, précisément, détourné le cours de l’art, l’entraînant dans de nouvelles et multiples directions, toutes imprévisibles et insolites qui, pour certaines, constituent de véritables révolutions artistiques.
Ce volume offre une grande diversité d’approches et d’exemples sur lesquels s’appuyer pour saisir tout l’intérêt de cette notion. Le détournement permet d’introduire de l’humour, de la surprise, du trouble. Il s’agit parfois d’un positionnement critique vis-à-vis du réel, de la société, d’un art officiel, de normes, de règles esthétiques et artistiques, de stéréotypes. Les situationnistes, et en particulier Guy Debord et Gil Wolman, l’ont présenté quant à eux comme une arme politique ».
Dominique BERTHET : Professeur des Universités, il enseigne l’esthétique et la critique d’art à l’Université des Antilles. Fondateur et responsable du CEREAP (Centre d’Études et de Recherches en Esthétique et Arts Plastiques). Fondateur et directeur de la revue Recherches en Esthétique. Membre du CRILLASH (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines, EA 4095). Il est également critique d’art (membre de l’AICA-France) et commissaire d’expositions. Il a publié une dizaine d’ouvrages sur l’art et l’esthétique.
Intervenants :
Dominique BERTHET, professeur à l’Université des Antilles et critique d’art
Lise BROSSARD, historienne de l’art
Steve GADET, enseignant-chercheur à l’Université des Antilles
Vendredi 15 février 2019 – 18h30 – Bibliothèque Schœlcher