Quid de la responsabilité écrasante de la CTM et du préfet dans la gestion irrationnelle de la crise de la vie chère ?

— Par Jean-Marie Nol —

Rodrigue Petitot, le leader du mouvement populiste RPPRAC, est placé en détention provisoire jusqu’à lundi où il sera jugé en comparution immédiate , concernant des faits de « menaces, actes d’intimidation et provocation à la haine raciale » qui s’ajoute à d’autres charges concernant une intrusion forcée à la résidence préfectorale.

Cette mise en détention risque de relancer le processus de violence et d’instabilité sociale en Martinique, et la responsabilité de la déstabilisation de la Martinique en incombe d’abord aux autorités et à la CTM compte tenu des nombreuses erreurs d’appréciation de la situation dès le départ de l’injonction irréaliste et assimilationniste  du RPPRAC à la grande distribution alimentaire de baisser les prix au niveau de ceux de l’hexagone.

La crise de la vie chère en Martinique qui est loin d’être terminée illustre à nouveau l’incapacité des autorités locales et étatiques à gérer de façon pro-active et efficacement les tensions sociales et économiques dans un contexte déjà fragile. Cet épisode délétère , marqué par l’arrestation et la mise en détention provisoire de Rodrigue Petitot, leader du mouvement populiste RPPRAC, révèle une série d’erreurs stratégiques de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) et du préfet, ainsi qu’une méconnaissance flagrante des dynamiques sociales et économiques en jeu. Ces défaillances ont contribué à transformer une revendication légitime en une crise profonde, aux conséquences politiques et économiques encore incalculables pour l’île.

Dès l’origine, la gestion de cette crise a souffert d’un manque de discernement et de préparation par absence de réflexion prospective . L’invitation du RPPRAC, une association jusque-là marginale, à participer aux négociations avec les acteurs de la grande distribution, s’est révélée être une erreur stratégique majeure. Ce choix, perçu comme une tentative maladroite d’inclure toutes les voix dans le dialogue, a en réalité légitimé un mouvement radical sans véritable base populaire et institutionnelle. En inscrivant cette organisation dans le cadre des négociations officielles, les autorités ont offert à Rodrigue Petitot une plateforme qui a consolidé son rôle de porte-parole des frustrations populaires. Cette décision a non seulement amplifié la portée de ses revendications, mais aussi polarisé davantage une situation déjà explosive.

Le point de rupture est survenu lorsque le RPPRAC a refusé de signer l’accord conclu entre les élus, les acteurs économiques et sociaux, et la grande distribution. Ce refus, prévisible compte tenu de la rhétorique intransigeante de Rodrigue Petitot, n’a pas été anticipé par la CTM ni par le préfet. Cet échec de la négociation a laissé un vide dans lequel les tensions se sont engouffrées, donnant lieu à des violences, des pillages et des incendies. Les entreprises, déjà fragilisées par un contexte économique difficile, ont été les premières cibles de cette colère populaire, illustrant une fois de plus le poids écrasant des revendications économiques dans les crises sociales.

L’absence de vision stratégique des autorités s’est également manifestée dans la gestion de l’ordre public. La motion votée par les élus de la CTM pour demander le renvoi de la CRS 8, déployée en renfort pour rétablir la sécurité, constitue une autre décision irresponsable,  d’autant que ce sont eux les mêmes élus qui sont présentement  directement  menacés de représailles par les stipendiaires du leader du RPPRAC . Ce choix, motivé par des considérations politiques et émotionnelles, a affaibli les dispositifs de maintien de l’ordre et exacerbé le sentiment d’impunité parmi les émeutiers. En cédant à une rhétorique populiste visant à se distancer de l’intervention sécuritaire, les élus ont contribué à prolonger l’instabilité et à accroître la défiance envers les institutions.

La détention provisoire de Rodrigue Petitot est venue cristalliser ces tensions. Cette mesure, jugée disproportionnée par une partie de la population, a transformé le leader du RPPRAC en figure martyr de la lutte contre la vie chère. Ce statut, construit à la fois par la mobilisation populaire et l’incapacité des autorités à désamorcer la crise, renforce son aura et fragilise encore davantage les élus locaux. Les accusations de trahison portées contre les dirigeants martiniquais témoignent d’une fracture profonde entre la classe politique et une population désabusée, accablée par des conditions de vie de plus en plus difficiles.

Au-delà des implications immédiates, cette crise soulève des questions cruciales sur l’avenir économique et social de la Martinique. La lutte contre la vie chère, bien que légitime, s’inscrit dans un contexte de contraintes budgétaires croissantes et de dépendance structurelle vis-à-vis de l’Hexagone. La crise inflationniste mondiale, combinée à une fiscalité perçue comme confiscatoire, alourdit le fardeau des classes moyennes et précarise encore davantage les plus vulnérables. Les solutions proposées jusqu’à présent, qu’il s’agisse de subventions temporaires ou d’accords ponctuels sur les prix, ne traitent pas les causes profondes du problème : une économie insulaire structurée autour d’importations massives et un coût de la vie systématiquement supérieur à celui de la métropole.

Dans ce contexte, les perspectives économiques et financières de la Martinique apparaissent sombres. L’instabilité sociale, alimentée par des tensions identitaires et un sentiment d’abandon, risque de décourager les investissements et de prolonger l’état de crise. Les erreurs répétées dans la gestion des revendications populaires montrent que la classe politique, tant locale que nationale, peine à articuler une vision cohérente pour répondre aux défis structurels de l’île. Pire encore, les décisions émotionnelles telles que le courrier au vitriol de serge Letchimy au préfet a été de nature à affaiblir et déstabiliser les autorités compétentes de l’État de droit, et les solutions à court terme adoptées jusqu’à présent ne font que renforcer les frustrations, creusant un peu plus le fossé entre les citoyens et leurs institutions. Par ailleurs, il n’est pas du tout sûr que les prix de l’alimentation baissent de 20% au premier janvier 2025 , ce qui laisse augurer d’une nouvelle flambée de mécontentement populaire.

Les leçons de cette crise devraient inviter à une réflexion plus large sur la gouvernance en Martinique et sur les rapports entre les enjeux économiques et politiques. La tentation de privilégier des réponses immédiates pour apaiser les tensions sociales ne peut se substituer à une stratégie de long terme capable de réformer en profondeur les structures économiques et sociales. Sans un changement de cap radical, les crises comme celle de la vie chère ne feront que se multiplier, laissant l’île engluée dans une spirale de violence , de précarité et d’instabilité financière.

 « Chak dyab ka pòté sak a-y « 

Traduction littérale :Chaque diable porte son sac.

Moralité : Chacun pour soi désormais de l’État à la CTM en passant par les activistes du RPPRAC.

Jean-Marie Nol, économiste et juriste*

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Pourquoi les critiques de Jean-Marie Nol sur la CTM manquent de crédibilité.

Par Alexandre VENTADOUR

Président de la Commission Attractivité, Développement économique, numérique et tourisme de la Collectivité Territoriale de Martinique.

Il est regrettable et consternant de constater que M. Jean-Marie Nol, autoproclamé économiste, et encore moins, enseignant-chercheur et proche de la Région Guadeloupe actuelle, persiste à s’attaquer à la Martinique et au président de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) de manière récurrente et infondée.

Cette posture, en mal de reconnaissance, témoigne d’une démagogie évidente, voire d’une imposture intellectuelle permanente, où tous les faits sont systématiquement orientés par sa propre vision intuitive et biaisée, sans aucune démonstration scientifique saine, dans une logique intuitu personae.

  1. Nol, incapable de se départir de ses obsessions, brasse de l’air et semble utiliser chaque opportunité pour déverser un mépris indécent, et ce, sans cadre officiel ni légitimité véritable : la tribune est son crédo.

 

Son dernier article est un parfait exemple de légèreté, tant sur le fond que sur la forme. Cette attitude relève davantage d’une volonté de nuire plus que d’une intention sincère d’apporter des solutions aux problématiques complexes de nos pays. En dénigrant le président Letchimy et la CTM, il ne fait que révéler une profonde ignorance des dynamiques martiniquaises et des efforts déployés pour instaurer un dialogue sincère et démocratique. Il n’est pas dans le fond, mais dans la logique médiocre de nuire.

La Martinique a fait le choix du dialogue, notamment à travers les tables rondes organisées et intégrant l’association citoyenne dans le cadre de la lutte contre la vie chère. C’est son choix :  s’attaquer à une réalité et agir au fond pour changer le modèle économique prédateur. Ces discussions ont permis d’aborder des problématiques majeures, telles que le mal-développement structurel et les dérives d’une économie de comptoir marquée par des pratiques de prédation qui affectent une grande partie de la population, particulièrement en matière d’accès à une alimentation de qualité et abordable.

Par rapport aux allusions malsaines de M. NOL, il est essentiel de rétablir la vérité concernant la CRS 8, un sujet sur lequel il semble exprimer sa volonté d’une désinformation flagrante. Contrairement à ce qu’il avance, le président Serge Letchimy n’a jamais demandé le retrait de cette unité de forces de l’ordre.

La réalité est toute autre : cette proposition découle d’une motion qui a été proposée par un membre de l’opposition, et adoptée en assemblée plénière à la CTM à une voix. Cette démarche, profondément démocratique, est le résultat d’un vote de l’assemblée et ne reflète en rien une décision personnelle ou autoritaire du président. En déformant ainsi les faits, M. Nol illustre son manque d’honnêteté intellectuelle et son inclination à semer la confusion.

Ces démarches participatives sont l’expression d’une gouvernance respectueuse des aspirations citoyennes. Nous ne sommes pas dans une dictature, et c’est précisément cette approche inclusive que M. Nol semble vouloir remettre en cause, en donnant des leçons comme s’il était en droit de se poser en dictateur des débats publics. Une telle attitude est non seulement irrespectueuse, mais également profondément antidémocratique.

Le manque d’éthique et le mépris évident pour les faits et les institutions, relève d’une imposture qui prouve non seulement d’une incapacité à produire une analyse sérieuse, mais dévoile également le vide intellectuel qui compose ses écrits. Ce type d’attitude, qui ne s’appuie sur aucun cadre rigoureux ni sur des faits vérifiés, relève de la pure diffamation et du mépris. Ses critiques ne sont qu’un écran de fumée masquant sa propre frustration et sa quête de reconnaissance personnelle.

Enfin, il est crucial de rappeler que la Martinique n’a de leçons à recevoir de personne, et encore moins de M. Nol. Ce dernier, qui semble se complaire dans un rôle de polémiste indécent, devrait réfléchir à l’impact nuisible de ses propos et à l’inconsistance de ses attaques.

Jamais nous n’allons attiser ni cautionner la haine contre les Guadeloupéens et surtout pas de critiques gratuites et malhonnêtes.

Nous sommes tous Martiniquais et Guadeloupéens dans le même combat.

Nous sommes tous frères dans la lutte pour sortir des profitations post-coloniales.

Alexandre VENTADOUR

Président de la Commission Attractivité, Développement économique, numérique et tourisme de la Collectivité Territoriale de Martinique.

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Bonjour monsieur Pied, je prends connaissance avec stupéfaction de la diatribe à mon encontre d’un conseiller territorial de la CTM et m’inscrit en faux contre les allégations mensongères et non prouvées de ce dernier dont la mission est de clairement me discréditer par des allégations fausses et tendantieuses. Je n’ai jamais mis en cause dans mon article le président Letchimy ni affirmé dans mon article que ce dernier avait demandé le départ de la CRS . Afin de pouvoir rétablir la vérité des faits, je vous renvoie l’intégralité de l’article en question sans aucune intention de polémiquer avec qui que ce soit,  surtout sur des bases totalement erronées. Bien cordialement JM Nol .

Copie du lien de l’article de Antilla