— Par Océane Herrero —
Cette obligation, annoncée par Emmanuel Macron lors de son allocution du 14-Juillet, devrait être effective le 1er août.
L’épidémie n’est pas terminée, et il existe même des «signes que cela repart un peu». Lors de son entretien télévisé ce mardi 14 juillet, Emmanuel Macron a mis en garde, et a fait une annonce majeure: le port du masque sera obligatoire à partir du 1er août dans «les lieux publics clos». Selon lui, «on le fait dans les transports, ça marche très bien, mais c’est un peu erratique dans les lieux publics clos (…) ça veut dire qu’il faut que les choses s’organisent ».
Cette mesure soulève plusieurs interrogations. Qu’est-ce qu’un lieu clos, et pourquoi le gouvernement attend-il le 1er août pour rendre le port du masque obligatoire?
Définition attendue par décret
Le port obligatoire du masque est déjà en vigueur au niveau local, dans une commune: Saint-Ouen. Face à une résurgence de l’épidémie, le préfet de Seine-Saint-Denis a pris, le 13 juillet, un arrêté rendant le port du masque obligatoire dans les lieux clos. Mais sans en préciser exactement la définition. Dans les faits, les Audoniens doivent être munis d’un masque «dans tout établissement clos recevant du public, que son activité soit d’ordre administratif ou commercial (tous commerces, mairie, services publics, parties communes des hôtels)».
La réglementation au niveau national pourrait ressembler à ce modèle, mais la liste des «lieux publics clos» n’est pas encore arrêtée. «Il va y avoir un travail assez rapide de définition» de la part du gouvernement pour savoir «de quels lieux on parle, comment l’obligation s’applique», a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.
Actuellement, il n’existe tout simplement pas de définition exacte d’un «lieu public clos». En revanche, le site service-public.fr dresse une liste des «établissements recevant du public» (ERP), rappelle BFMTV, définis comme «des bâtiments dans lesquels des personnes extérieures sont admises […] peu importe que l’accès soit payant, gratuit, libre, restreint ou sur invitation».
Cette liste pourrait constituer une base de travail pour le ministère de la Santé. Sont notamment cités:
- les services publics (établissements de santé, préfectures, bibliothèques…),
- les commerces,
- les centres commerciaux,
- les salles de sport,
- les lieux de culte,
- les salles de spectacle et de projections(les cinémas),
- les hôtels,
- les musées.
En revanche, «une entreprise non ouverte au public, mais seulement au personnel, n’est pas un ERP», précise le site de l’administration. Le port du masque ne serait donc pas obligatoire en tout temps dans les bureaux, sauf si cela est décidé par l’entreprise elle-même.
Le cas de certains établissements pourrait être plus difficile à arbitrer, ou faire l’objet d’exceptions: les crèches, écoles maternelles et les jardins d’enfants font par exemple partie de la liste des ERP. Or, le port du masque n’est obligatoire pour les enfants qu’à partir de 11 ans.
Sécuriser les stocks de masques
Reste encore à savoir pourquoi le masque sera obligatoire dans ces lieux dans quinze jours, et non immédiatement. Le travail de définition des «lieux publics clos» prend du temps, mais cela n’explique pas tout. Le ministre de la Santé Olivier Véran a soulevé plusieurs problèmes: «il faut du temps pour s’approprier une nouvelle doctrine, et donc, le rendre obligatoire dans un certain délai permet cette période d’appropriation» a-t-il estimé mardi, lors d’un déplacement à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil.
«Il y a ensuite tout le travail de logistique, a ajouté Olivier Véran. D’où viennent les masques? Comment s’assurer que les Français en disposent? Nous devons pouvoir répondre à ces questions, et cela nécessite donc d’avoir quelques jours». Longtemps en pénurie, les masques ont été produits en masse au moment du déconfinement. La France est même passée à un épisode de surproduction à la vitesse de l’éclair: les entreprises textiles avaient fabriqué plus de 50 millions de masques réutilisables début juin. Faut-il, maintenant, s’attendre à ce qu’ils manquent à nouveau? Le gouvernement doit faire le point sur les stocks pour éviter une telle situation.
D’ici au 1er août, il est en revanche «recommandé à tous nos concitoyens de porter le masque au maximum quand ils sont dehors et, a fortiori, quand ils sont dans un lieu clos », a également indiqué Emmanuel Macron, dont les propos ont été plus tard précisés par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. «Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il ne faut pas attendre le 1er août pour porter un masque dans les lieux publics»
Source : LeFigaro.fr