Lundi 16 décembre à 21h05 sur France 5
— Par Sabrina Solar —
L’émission « Quels poissons acheter pour ne pas vider les océans ? », réalisée par Guillaume Dumant et présentée par Hugo Clément, explore les enjeux environnementaux liés à la consommation de produits de la mer, en se concentrant particulièrement sur les effets de la pêche industrielle et de l’élevage intensif. Ce documentaire cherche à sensibiliser le public aux conséquences écologiques de la surpêche, tout en proposant des solutions pour consommer du poisson de manière responsable, sans contribuer à l’épuisement des ressources marines.
Dès le début de l’émission, Hugo Clément présente un constat préoccupant : de nombreuses espèces marines, telles que le cabillaud, le flétan, le mérou et le thon, ont vu leurs populations chuter de manière drastique, parfois jusqu’à 90 %. Ce déclin est en grande partie dû à des pratiques de pêche intensive, comme le chalut de fond, qui consiste à ratisser les fonds marins avec d’immenses filets. Cette méthode non sélective entraîne la capture de nombreuses espèces non ciblées, qui sont souvent rejetées mortes dans l’océan. L’émission montre également l’impact de l’élevage intensif, en particulier celui du saumon, dont la production repose sur l’utilisation de farines de poissons, exacerbant ainsi la pression sur les stocks marins.
L’un des points clés de l’émission est l’investigation autour de la production de saumons dits « sauvages », qui ne sont souvent pas aussi sauvages qu’on pourrait le croire. Hugo Clément se rend en Alaska pour observer les pratiques de fécondation artificielle et les conditions d’élevage des saumons, ce qui révèle des aspects peu connus de cette industrie. Le reportage aborde également la pêche au thon rouge, une espèce particulièrement menacée, et critique les pratiques de capture massives, souvent réalisées à l’aide de filets dérivants qui encerclent les poissons sur de vastes étendues.
L’émission donne ensuite la parole à des pêcheurs et poissonniers engagés, qui tentent de proposer des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Ces acteurs choisissent des méthodes de pêche sélectives, comme l’utilisation de casiers ou de hameçons, qui permettent de capturer uniquement les espèces ciblées, réduisant ainsi le gaspillage et l’impact sur les écosystèmes marins. L’émission présente également des techniques d’élevage plus responsables, comme celles des poissons herbivores, qui ne nécessitent pas de farines de poissons pour leur alimentation. Ces alternatives sont mises en avant comme des solutions viables pour continuer à consommer du poisson tout en préservant les écosystèmes marins.
Un autre volet important du programme est l’intervention du chercheur en écologie marine Didier Gascuel, qui partage ses recherches et propose des solutions pratiques pour une consommation plus durable. Il explique que, tout en réduisant la consommation de certains types de poissons, il est possible de choisir des produits de la mer provenant de pratiques de pêche et d’élevage respectueuses des équilibres écologiques. Selon lui, les poissons herbivores, comme le silure ou certaines espèces d’élevage, ont un impact environnemental bien moindre et sont une alternative intéressante pour les consommateurs soucieux de l’environnement.
L’émission conclut sur une note d’espoir en soulignant que, grâce à une meilleure information et à une prise de conscience collective, il est possible de concilier consommation de produits marins et préservation des océans. Elle appelle ainsi les téléspectateurs à être plus vigilants lors de leurs achats, en choisissant des poissons issus de pratiques durables et en soutenant les initiatives locales et éthiques. « Quels poissons acheter pour ne pas vider les océans ? » est une invitation à réfléchir sur notre impact sur les océans et à adopter des comportements de consommation plus responsables pour préserver la biodiversité marine.