— Par Marie-Hélène Léotin —
L’éditorial du 3 mai 2018 s’intitule « Commémorer l’abolition de l’esclavage en Martinique est-il encore utile ? » À propos de l’action des collectivités locales, dans le cadre de la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage, nous sommes heureux de constater que l’éditorialiste salue l’action conjointe des maires du Prêcheur et de Saint-Pierre. Nous aussi, nous saluons cette initiative.
Plus surprenant est le fait de parler des initiatives de la CTM sur un mode folklorique.
En 2016 et 2017, la CTM ne s’est pas contentée d’une « kermesse », soit dit en passant, « kermesse » où nous avons programmé des groupes et des artistes martiniquais.
En 2016, deux journées ont été programmées dans nos centres culturels et musées: une autour du thème « L’Eglise et l’esclavage » au Domaine de Fonds Saint-Jacques le 21 mai 2016 et une autour du thème « Joséphine et l’esclavage » au Domaine de la Pagerie le 22 mai 2016. Thèmes éminemment à débats, à réflexion et à construction de notre avenir.
En 2017, une journée a été programmée au Domaine de Fonds Saint-Jacques autour du thème « Le train des plantations », avec plusieurs intervenants et la présentation d’un projet culture-patrimoine -économie-tourisme pour un futur train reliant les trois habitations : Fonds Saint-Jacques, Fourniols et Union.
Nous ne sommes pas dans le domaine du folklore! Mais quand on veut nuire à tout prix à la CTM…
En 2018, la Bibliothèque Schoelcher, site patrimonial et culturel de la CTM, a déjà commencé son programme de commémoration qui se déroule sur un mois. Le programme a été envoyé aux médias. D’autres sites culturels entameront leur programmation.
La CTM donne rendez-vous aux Martiniquais, le 22 mai 2018, dans les jardins de son siège, Plateau Roy, Cluny. Outre les manifestations festives en grande partie destinées aux enfants, une réalisation majeure, à mon sens, sera présentée: une brochure de 48 pages, illustrée, intitulée « La Révolution anti-esclavagiste de Mai 1848 en Martinique ». Nous restons fidèle à notre credo: l’accès à la connaissance pour le plus grand nombre, connaissance du passé qui devient par là même un instrument de notre liberté.
Notre politique culturelle s’appuie sur une idée forte: faire de la culture un facteur de développement favorisant l’avancée de notre conscience historique, la consolidation de notre conscience martiniquaise, un facteur d’élévation humaine vers l’appropriation du beau, du bien, du juste, du vrai, afin de rendre nos sociétés meilleures.
Je crois qu’il vaut mieux aller à la recherche de l’information, la vérifier, avant de lancer sur une radio publique, chaque matin que le Bon Dieu fait, des éditoriaux d’une brutalité inutile et qui nous laissent parfois pantois.
Marie-Hélène Léotin