— Par Florent Grabin, Président de l’Association écologique P.U.M.A. —
Depuis 2009, nous signalons régulièrement les difficultés politiques, techniques et administratives rencontrées avec le Conseil Général (CG) de l’époque, pour la réparation de la casse du principal tuyau de 800 mm, à Séguineau au Lorrain, qui passe sur plusieurs terrains privés.
Nous avons toujours dénoncé les pratiques consistant à mettre en cause le propriétaire de la parcelle de terrain servant d’assiette à cette importante canalisation, desservant plus de cent mille personnes dans le Sud et le Centre de la Martinique.
Florilège de fausses informations
Nous avons, grâce à nos médias, régulièrement alerté l’opinion publique sur cette déplorable situation, très pénalisante pour la population, prise dans une pitoyable pièce de théâtre politicienne. Excédés par ce mépris caractérisé envers la population, nous avons profité de la présence du virus Covid-19 pour frapper un grand coup.
Depuis, c’est un florilège de fausses informations qui circulent à propos de la question du manque d’eau :
a) Non, la sécheresse n’est pas la seule responsable du manque d’eau dans nos robinets, la Martinique n’a pas de problème de ressource sur les captages en rivière des usines de production d’eau ; nous ne pouvons que regretter le manque d’anticipation pour pallier ces difficultés.
b) Contrairement aux rumeurs qui circulent, Monsieur Bally, le propriétaire privé du terrain de Séguineau au Lorrain, dès le 6 mars 2009, le lendemain du sinistre, a donné son autorisation signée au CG pour la pose de deux tuyaux provisoires de 200 mm afin d’alimenter la population ; c’est la SME qui a fait entrer tout le matériel, ainsi que les spécialistes par un avion spécial (Tupolev) pour 150 000 €.
c) Oui, nous avons contesté les plans d’exécution fournis par le CG, maître d’ouvrage. Nous avions raison, les travaux exécutés n’ont pas tenu, tout a été stoppé.
d) Non, ce n’est pas le propriétaire qui est à l’origine de cet incident prévisible, mais bel et bien le refus de prendre en compte toute variante contraire à la proposition du CG.
e) À l’arrivée de la CTM, les travaux n’ont pas connu d’évolution, ce qui nous a motivés à saisir les autorités compétentes de l’État ; de réunion en réunion, nous découvrons la main mise d’un important élu à qui l’on peut décerner le Prix Nobel du Mensonge 2020.
f) Puis, excédé, le préfet a organisé une rencontre avec tous les intervenants dans le domaine de l’eau, un échéancier a été acté. Il faut impérativement fournir de l’eau à la population, finie la récréation.
g) Le propriétaire donne sa énième autorisation transportée à la CTM le jeudi 16 avril 2020, à 14 h 30, remise en main propre au président Alfred Marie-Jeanne, satisfait d’avoir en main un démenti des affirmations qu’on lui faisait… ; à ce jour, 22 avril 2020, Monsieur Bally n’a toujours pas reçu la convention promise et signée du président de la CTM.
Où est passé l’argent du consommateur ?
h) Et voilà que nous découvrons des stratégies en vue de tromper la population. Le 4e tuyau provisoire de 250 mm ne donnera pas le volume d’eau escompté, mais servira juste de pneu de secours aux précédents tuyaux provisoires installés pour 6 mois et qui ont 11 ans ; ne supportant plus la pression, ces tuyaux connaissent souvent des casses. Craignant la rupture définitive de l’une de ces canalisations provisoires, nous avons anticipé en conseillant au propriétaire du terrain de donner son accord pour cette prestation.
i) Bernard Bally, exploitant agricole, victime de la canalisation du CG qui lui a détruit 5 ha, a demandé réparation de son préjudice, une convention transaction avait été actée avec le CG qui devait acheter la partie concernée, en vue de créer la première servitude de passage de l’eau en Martinique ; à la reprise par la CTM tout a été stoppé, depuis sur tous les réseaux sociaux cet agriculteur est livré à la vindicte populaire par un de nos dirigeants.
Nous tenons à rassurer la population : nous mettrons tout en œuvre pour que la canalisation de 800 mm sur 83 m soit réparée dans les meilleurs délais, pour moins de 500 000 euros, contrairement aux 5 millions d’euros environ que la CTM veut dépenser pour réaliser un contournement de 2 km.
Il faudra que l’on dise à la population, où sont passés les terrains qui avaient été achetés pour la construction des réservoirs devant desservir les différents lotissements, de plus en plus nombreux ?
Pourquoi l’une des armoires électriques de l’usine de production de Vivé au Lorrain n’a toujours pas été réparée ? Après la réparation du 800 mm, le débit de l’usine de Vivé permettra-t-il de livrer sa production de 37 000 m3/j ?
Où est passé l’argent du consommateur qui paye sa consommation d’eau ?
Après la reprise en main par l’État, pourrons-nous voir enfin, Pour Une Martinique Autrement, que le sujet eau sera sérieusement pris en compte par nos élus toutes tendances confondues.