— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Le plus cocasse, si ce n’était aussi tragique, c’est que l’incitation à revenir à un type de vaccin classique, largement supplanté par la technique moderne et prometteuse de l’ARN messager de Pfizer, émane du chef du parti soi-disant progressiste, à savoir le PPM ; c’est ce qui ressort principalement de la missive adressée par l’intéressé au gouvernement, en la personne du ministre de la santé Olivier VERAN, Le Dr Pierre ALIKER qui a toute sa vie milité pour que la population martiniquaise bénéficie des progrès les plus avancés de la médecine en matière sanitaire, à dû se retourner dans sa tombe devant cette volte-face de l’héritier infidèle.
Comment en effet ne pas mesurer le tort incommensurable fait par cette prise de position inconsidérée à l’image de la Martinique à l’extérieur, en particulier mais pas uniquement, au plan médical, axe majeur du futur rayonnement qu’elle ambitionne d’avoir dans son bassin géographique. A l’heure où tous les pays de la Caraïbe, de l’Outre-mer et du monde entier rivalisent d’ardeur pour étendre la vaccination, seule solution ayant fait ses preuves, à l’ensemble de leurs habitants pour retrouver au plus vite des conditions de vie acceptables, la Martinique se distingue, tous dirigeants politiques et syndicaux confondus, par son positionnement rétrograde : elle offre aux yeux du monde le visage d’un peuple frileux, recroquevillé sur lui- même dans une posture d’éternelle victime, priorisant les médecines traditionnelles et les rimed razié sur les progrès fantastiques de la Science et englué dans le souvenir obsessionnel de l’esclavage, en une sorte de huis clos infernal. “Sanctuariser l’hôpital”, autre objectif proclamé dans la dite missive auquel on ne peut que souscrire mais alors, comment expliquer que le Président du conseil d’administration du CHUM, dûment estampillé PPM, n’ait cru devoir prendre aucune mesure pour interdire l’accès (en impasse et facile à contrôler) des motos et autres véhicules des manifestants, particulièrement bruyants, au coeur de l’enceinte hospitalière ? c’est d’autant plus choquant que celui-ci reste rigoureusement interdit aux voitures des simples particuliers, patients ou visiteurs. Les belles paroles, on le voit, ne sauraient suffir, seuls comptent les actes ; de même il est impératif, si l’on veut rester crédible, d’avoir le courage d’appeler un chat un chat, l’ambigüité en la matière ne servant qu’à brouiller le message et à le rendre inopérant. Marquer son opposition de principe à l’obligation vaccinale et au pass santaire, pourquoi pas !, mais à la condition de l’assortir d’un engagement effectif et indiscutable en faveur de la vaccination, seule méthode fiable,associée aux gestes barrières permettant d’enrayer la propagation et la dangerosité de ce fléau épidémique. A défaut,ce n’est que duplicité, voire fourberie. Le Président de la commission Santé de la CTM, qui lui appartient au milieu médical, à tenu à cet égard, sur une radio locale bien connue (rci 27-10-21),des propos empreints de réalisme mais, sera-t-il entendu de dirigeants syndicaux ultra-politisés, qui sont dans le déni de la réalité, et ne voient dans la situation actuelle que l’occasion de faire aboutir leurs revendications traditionnelles, plus idéologiques que véritablement professionnelles ? On peut en douter tant il est difficile de renverser la vapeur lorsqu’on a laissé s’installer dans l’opinion publique, via les réseaux sociaux, de fausses théories complotistes basées sur la peur de l’inconnu et sur l’exacerbation de réflexes identitaires à forte connotation raciale. Ce qui est certain en tous cas, c’est qu’il est complètement illusoire de croire qu’un quelconque Plan de relance pourra être mis en oeuvre dans les conditions actuelles ; ce qui se joue, en réalité, à travers la façon dont la Martinique fera face à l’épidémie di Covid 19, c’est tout simplement sa survie : elle en triomphera par la vaccination massive de sa population ou elle en crèvera, scellant par la même occasion le sort de la nouvelle mandature de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Pour reprendre une formule célèbre, adaptée aux circonstances: « il est minuit Dr SCHWEITZER !» .