— Par Florent Grabin , président de L’association écologique PUMA —
La pollution microbiologique des eaux de baignade est essentiellement d’origine fécale. Les eaux usées, provenant des habitations, les déjections des animaux et les effluents d’élevages rejetés dans le milieu et qui pollueraient des sites de baignades peuvent être la cause d’une mauvaise qualité de l’eau.
La pluie peut également provoquer des débordements des ouvrages de collecte et de traitement des eaux usées ou des ruissellements importants sur des surfaces souillées.
Les troubles de santé liés à la qualité microbiologique de l’eau sont généralement bénins (ex : gastro-entérites, affections de la sphère ORL). Plusieurs textes prévoient les dispositions applicables pour le contrôle sanitaire des eaux de baignade, dont la Directive 2006/7/CE.
Les communes sont responsables des eaux de baignades. Elles sont chargées de :
* Recenser les zones fréquentées par un grand nombre de baigneurs.
* Déclarer ces zones de baignade.
* Prendre les mesures de gestions protégeant la santé des baigneurs.
* Définir, en lien avec les communautés d’agglomérations, les priorités en matière d’assainissement.
Concernant la qualité des eaux de baignade, c’est l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui établit les analyses qui permettent d’établir le bilan de l’année. Le Maire a pour obligation d’afficher au quotidien, la qualité des eaux de baignades visibles de tous, près des plages.
Pour l’état sanitaire des stations d’épuration, c’est la Police de l’Eau qui en a la charge. C’est à partir de tous ces documents que l’on peut bien comprendre la complexité de ce dossier où tous les services sont d’une très grande compétence.
Ce qu’il faut savoir :
* D’un côté l’ARS nous informe en 2017 que les eaux de baignades ont été de très bonne qualité en 2016 et que cette dernière s’est améliorée en comparaison des années précédentes où elles étaient déjà qualifiées de bonnes.
* D’un autre côté, la DEAL et Office Départemental de l’Eau (ODE) nous indiquent que plus de 90 % des fosses septiques des particuliers ne respectent pas les normes de qualité. Notons que ces rejets de fosses vont directement à la mer et viennent compléter les rejets des Stations de Traitement des Eaux Usées (STEU).
En analysant le rapport d’Auto surveillance Assainissement 2016, nous pouvons constater que certaines stations d’épurations sont actuellement très inquiétantes, voire dangereuses. Cette lecture fine nous a conduits à aller plus en profondeur dans ce dossier, pour relever que 8 communes sont en précontentieux européen, que plus de 32 importantes STEU ont reçu un arrêté de mise en demeure de la Police de l’Eau, pour non-conformité.
Dans ce marécage administratif, il y a un chef d’orchestre qui n’actionne pas son pouvoir hiérarchique pour l’exécution de ces mises en demeure, plus grave : sous couvert de fédérer les actions, nos Maires se sont regroupés en Syndicat de Communes, puis en Communauté d’Agglomération. À ce jour, tout le monde se renvoie les responsabilités, en indiquant à qui veut l’entendre, ce n’est pas moi, c’est l’autre.
Enfin, plus grave et inquiétant c’est que tout ce qui est activité nautique des scolaires n’est pas sous le contrôle de l’ARS, car n’étant pas déclaré comme plage, donc, c’est au Maire d’en assurer la bonne qualité, inutile de vous dire que ce n’est pas fait.
Nous attirons l’attention de nos Médecins, des parents d’élèves et des chefs d’établissements sur cette situation qui reste très préjudiciable à nos scolaires, en les invitants à prendre toute mesure, pour que la santé de nos enfants soit préservée, car ces derniers pataugent dans des piscines chimiques ou bactériennes. Il est urgent de réclamer de l’État que les zones de baignades à destination d’activités nautiques pour des scolaires soient sous le contrôle de l’ARS.
Ne jamais oublier qu’aucune Zone industrielle en Martinique, ne dispose de STEU digne de ce nom, sauf certaines unité de transformation alimentaire qui ont fait le choix de la préservation de la nature, en s’équipant de station de prétraitement. Tous ces rejets se font dans le milieu naturel, soit »boudoum » dans la mer .
Dès lors, devrons-nous continuer à entendre, pour des raisons socio-économiques et de protection de l’activité touristique, que nos plages sont de très bonne qualité ?
Ce qu’il faut aussi savoir, c’est qu’à chaque fois qu’il ouvre son robinet, le consommateur paye une redevance pour les réparations et l’entretien des canalisations, alors où passe cet argent ? Il faudra tout mettre en œuvre pour obtenir de nos Maires que soient programmés les travaux de mise aux normex de nos STEU.
Ne pas attendre une vraie épidémie pour motiver Monsieur le Préfet à exiger de nos Maires le respect des arrêtés de mise en demeure délivrés par la Police de l’Eau Pour Une Martinique Autrement.
Pour l’association écologique PUMA
Le Président
Florent GRABIN