En librairie le 7 janvier 2021. Aux Éditions Herodios : Étrange est le chagrin, de V.S.Naipaul, précédé de Souvenirs de V.S.Naipaul, par Paul Theroux.
« Nous n’en avons jamais fini avec le chagrin. Il fait partie du tissu de la vie. Il attend toujours de nous tomber dessus. L’amour rend les souvenirs et l’existence précieux ; le chagrin qui nous envahit est à la mesure de cet amour et il est impossible d’y échapper. »
Étrange est le chagrin
Le texte a d’abord été publié dans le “New Yorker” au début de l’année 2020, et c’est la dernière parution de Naipaul en français (le texte est traduit de l’anglais par Béatrice Vierne). Herodios ajoute à cet inédit un autre texte inédit en postface, de son ami Paul Theroux – écrivain mondialement connu. Il s’agit donc d’un double inédit, qui éclaire l’amitié tumultueuse entre les deux écrivains, et la personnalité hors normes de Naipaul.
Le « vieux lion » des lettres britanniques a écrit, quelques mois avant sa mort en 2018, ce bref et poignant récit sur le sentiment de chagrin et de deuil qu’il éprouva profondément en trois occasions de sa vie : lorsqu’il perdit son père, peu après son arrivée à Londres, jeune immigré de Trinidad, dans les années 50, puis, trente ans plus tard, lorsque survint la mort de son frère Shiva, enfin, aux derniers jours de sa vie, quand il assiste à l’agonie de son chat Augustus. Dans ce « livre-confession », où il analyse le chagrin et la difficulté de vivre après la perte d’un être aimé, Naipaul se livre sur ces moments de deuil qui ont bouleversé sa vie, et confie au lecteur cette méditation sur l’amour et la mort. (Éditions Herodios)
Tout est à la fois simple et complexe, touchant et choquant, dans ce texte inédit. À l’image d’une œuvre qui a su s’attirer tout à la fois reconnaissance mondiale et haines solides. Si l’écrivain, né dans une famille hindoue de Trinité-et-Tobago, dépeint comme peu les sociétés postcoloniales, alliant acuité documentaire et satire, ses propos sur l’infériorité des écrivaines ou sur le fondamentalisme religieux dans les pays musulmans non arabes ont provoqué l’ire du milieu littéraire anglophone. (Journal Le Monde)
L’auteur V.S.Naipaul (Port-of-Spain,Trinidad, 1932 – Londres, 2018)
Lauréat de la plupart des grands prix littéraires internationaux, auteur de plus d’une vingtaine de romans et d’essais traduits dans le monde entier, il est un des plus grands écrivains de langue anglaise de l’après-guerre, qui a sa place parmi les classiques du XXe siècle. Il a également obtenu en 2001 le prix Nobel de littérature, « pour avoir mêlé narration perceptive et observation incorruptible dans des œuvres qui nous condamnent à voir la présence de l’histoire refoulée. »
Ses romans, comme ses récits de voyage, ont toujours la forme de vastes enquêtes, menées en profondeur, sans concessions, sur la condition de l’homme et les mutations de civilisations. Il a voyagé à travers tous les continents et exploré les grandes cultures et les transformations du monde postcolonial : en Afrique, en Inde, aux Caraïbes, en Indonésie, au Moyen-Orient, mais il s’est aussi penché sur l’histoire de l’Amérique du Nord et du Sud, dont il a tiré des témoignages d’une exceptionnelle valeur. (Éditions Herodios)
V. S. Naipaul est reconnaissable pour un style singulier, alliant le réalisme documentaire à une vision satirique du monde contemporain. Moraliste et tiers-mondiste éloigné des modes littéraires, l’écrivain se saisit au plus près du réel et donne à sa matière historique et ethnique une forme romanesque qui perpétue la tradition des Lettres persanes dans le besoin d’exprimer, avec l’approche d’un conteur, les disparités culturelles et politiques d’une société mondiale marquée par l’instabilité et le chaos. Il a aussi été rapproché de Conrad pour sa peinture de l’effondrement des empires coloniaux. (Wikipédia)
Découvrir V. S. Naipaul à travers cinq de ses œuvres : les conseils du Figaro
Une maison pour Monsieur Biswas : À travers ce livre, c’est surtout la difficulté pour les immigrants indiens dans les Caraïbes de s’intégrer dans la société tout en conservant leurs racines que l’auteur décrit.
Jusqu’au bout de la foi : Dans ce livre, il décrit les pays postcoloniaux comme des sociétés « à moitié faites » et affirme que la religion musulmane « force les gens à rejeter leur passé, et donc eux-mêmes. »
Dis-moi qui tuer : Ce recueil de nouvelles regroupe cinq textes ayant pour thèmes l’exil, l’émigration, l’acculturation.
À la courbe du fleuve : Dans ce roman publié en 1979, V.S.Naipaul raconte les conséquences perverses du colonialisme dans le Tiers-monde. Le livre est narré par Salim, un musulman indien, né sur les côtes africaines, parti au cœur du continent. Devenu commerçant, il décrit la vie intérieure d’une petite ville détruite au moment de l’indépendance, tout en conservant son regard d’étranger.
L’Énigme de l’arrivée : Dans ce roman autobiographique, l’écrivain examine la réalité anglaise, comme un anthropologue étudierait une tribu indigène inconnue dans la forêt vierge. À l’aide d’observations, en apparence étriquées et aléatoires, il brosse implacablement le tableau de l’effondrement inexorable de l’ancienne culture dominatrice coloniale et de la société locale européenne.
L’ami et préfacier Paul Edward Theroux : malgré des hauts et des bas, une amitié de plusieurs décennies, nouée en Ouganda
Né le 10 avril 1941 à Medford, dans le Massachusetts, le romancier américain est un écrivain-voyageur, connu pour son ouvrage Railway Bazar (The Great Railway Bazaar,1975), récit du voyage qu’il a effectué par train, en Grande-Bretagne, puis à travers l’Europe et l’Asie du Sud, jusqu’au Japon, pour revenir à travers la Russie jusqu’à son point d’origine.
Il a ensuite écrit plusieurs autres livres, descriptions de ses voyages en train : en Argentine, Patagonie Express – The Old Patagonian Express ; en Chine, La Chine à petite vapeur – Riding The Iron Rooster ; du Caire au Cap, Dark Star Safari ; ou encore autour de la Méditerranée, Les Colonnes d’Hercule – The Pillars of Hercules.
C’est un voyageur qui s’attache à la description des gens et des endroits, avec une tendance appuyée à l’ironie, attribuée sans doute à tort à de la misanthropie, mais qui dénote un humour caustique. Son roman Le royaume des moustiques (The Mosquito Coast, 1984), a été adapté au cinéma. Un film réalisé par Peter Weir, avec Harrison Ford et Helen Mirren : « L’adieu à la civilisation de la technologie, du crime et de la consommation, le retour à une vie authentique dans quelque jungle accueillante : c’est là un vieux rêve Occidental. Allie Fox, obsédé par l’idée que les États-Unis sont en train de pourrir par les racines mêmes de leur modernité, va amener sa famille au cœur de la jungle… » (Éditions Babélio et page Wikipédia).
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