Printemps des poètes 2025 : « Volcanique » de Jacques-Olivier Ensfelder

Printemps des poètes 2025
« Volcanique » 8-22 Mars 2025

Poème de Jacques-Olivier Ensfelder
Artiste dramatique/Poète

Volcanique-ment

Au cratère de ma blessure gît le fumet de la reconnaissance.
Elle est ta main dans la mienne et ma paume sur ton cœur.
Comme un pacte pour cheminer ensemble dans l’enfer déguisé.
Sur la fusion des jours, nos geysers de fraîcheurs : artifices, feux-langues, mots, et ce seul poème personnifié aux airs boréals de tes doigts édifiés et qui me fut adressé:

Main Immobile
Sur ce corps inutile
Plaisirs et douleurs s’enlacent.

Ainsi la fable de nous-même dictait  l’humanité et celle du démiurge corrompu en cet hymne de lave froide : Il était une fois, une réalité a gerber la vérité sur les seins de l’amour.

In exquis Condiments :
L’épigone ressuscité se lavait de sa crasse primitive.
D’abord ce corps: l’inexact de l’étreinte.
Au point panique de l’orgasme, les râles en chorale scandaient la mort.
Pas la première, aveuglante
Mais l’autre
La seconde contée et démystifiée
La noire et ses cendres.

Ô Condiment : noir comme hier au soir.
Sa caresse titille et turlupine à la fois.
Gémeaux d’une comète subjuguée par le ciel d’une telle grâce.
Ce regard éphémère de la Gaïa espérée, au lait surannée
Toisant le frère sans sœur et la dernière sans frère
Dans l’éden sculpté avec le bois de l’arbre qui cache ma forêt
Phallus lyrique vexé par l’absence de poèmes.

Puis l’éruption de  réminiscences :
L’ydile d’une tape dans le dos par un camarade un matin sur une plage de l’île d’où je viens … là l’horizon d’une amitié bornée
Et la trahison d’une belle grimaçante

Le fard des chimères en blason.
Ô la chute de ne plus me retenir de cette curieuse retombée : une égratignure solaire sur une peau froide et indifférente.
Catharsis en suspens  …

Nous sommes
Une armée à deux
Avec pour seule défense la gerbe héraldique
Afin de récolter ensemble nos légendes personnelles de la bouche d’un muet.