Lettre ouverte au Président de la République
— Par L’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe —
Monsieur le Président,
L’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe que je préside a publié récemment une lettre ouverte adressée à monsieur le Préfet lui demandant de faire en sorte de mettre fin aux exactions d’un petit groupe d’activistes qui s’attaquent à notre patrimoine en détruisant nos statues et monuments à la gloire de Victor Schoelcher ou de Joséphine de Beauharnais sans que personne n’intervienne.
Il est vrai aussi que nombre d’élus et de maires ne portent pas plainte comme ils devraient le faire puisqu’ils sont en principe – s’ils sont dignes du mandat et du bandeau républicains dont ils s’affublent officiellement en public – chargés du respect du bien commun et du respect de l’ordre dans leur commune.
Aujourd’hui, une nouvelle étape a été franchie au Lamentin, dont le conseil municipal a voté l’enlèvement de la statue de Victor Schoelcher de la cour de la mairie. Jusque-là, qu’on en pense ce qu’on veut, mais c’est le droit d’un conseil municipal de décider de l’emplacement d’une statue dans sa circonscription. Par contre, que cet enlèvement soit le théâtre de manifestations de ces mêmes activistes et que deux d’entre eux abîment la statue à coups de marteau, c’est l’expression d’un climat de violence et de haine à l’égard de tous ceux qui pourraient ne pas partager un sentiment anti-français revendiqué par un ancien maire de Sainte Anne dans des écrits visibles par tous.
Le silence profond des élus devant ces exactions et ces agressions verbales, le climat de haine qui engendre chez beaucoup la peur de manifester leur opposition à ces comportements, nécessite de calmer les choses et de maintenir l’ordre républicain comme nous l’avons demandé récemment à monsieur le Préfet, sans résultat semble-t-il.
Dès lors, devant la passivité de nos élus, qui semblent consentir à ces revendications, pourquoi ceux-ci ne vous saisissent-ils pas de la question de l’appartenance ou non de la Martinique à la France et à l’Europe ?
Pour ces raisons et afin que nous sachions si nous sommes bien en Martinique et non au Mali, en Turquie, en Russie ou en Chine, nous vous demandons de solliciter, par referendum, le désir profond des Martiniquais quant à leur statut définitif.
Soyez, en tout cas certain, monsieur le Président, que derrière notre petite association, c’est l’ensemble de la population silencieuse et apeurée qui partage notre désapprobation et réclame que cesse le désordre.
Dans l’attente de votre intervention,
Veuillez agréer, monsieur le Président, en mon nom et en celui de l’association que je préside, l’expression de notre respectueuse considération.