— Par Christian Rapha, maire de Saint-Pierre, pharmacien-biologiste —
Il est difficile de l’entendre, mais c’est ainsi : la vaccination est la seule parade disponible contre le virus SARS-CoV-2. Une parade certes imparfaite, mais une parade indéniable.
Aujourd’hui, le Nuvaxovid, produit par Novavax, désormais autorisé depuis le 20 décembre par les autorités sanitaires européennes, offre une alternative aux vaccins à ARN Messager qui suscitent encore la méfiance de certains de nos compatriotes. Ce nouveau vaccin, de technologie classique, devrait leur être proposé en priorité.
Nous aurions tous souhaité que, pour marquer le deuxième anniversaire du début de la pandémie qui touche l’humanité entière (5,4 millions de morts 283 millions de cas), les chercheurs nous annoncent avoir trouvé un médicament qui permettrait de combattre ce virus qui bouleverse nos vies !
Pour l’instant, les efforts conjugués de dizaines d’équipes de scientifiques à travers le monde n’ont pas encore permis de trouver ce médicament qui, à défaut de nous protéger de l’infection, nous permettrait au moins d’en guérir. Cela viendra probablement, et nous en formulons le vœu sincère pour 2022.
En attendant, ces chercheurs ont mis au point, en un temps record, un vaccin qui a démontré, partout dans le monde, qu’il protège efficacement contre les formes graves de la maladie.
Ces formes graves qui ont entraîné la mort de plus de 1500 Martiniquais et qui laissent des séquelles, dont on parle peu, mais qui sont, pour certaines, très invalidantes.
Course contre la montre
Ce vaccin que la France a mis à disposition de ses citoyens dès décembre 2020, a permis de sauver de nombreuses vies et de protéger autant que possible notre système hospitalier, durement éprouvé depuis le début de la pandémie. Malheureusement, il perd en efficacité face aux variants, le delta, d’abord à l’œuvre lors de la quatrième vague et, maintenant, le Omicron, beaucoup plus contagieux et qui touche les jeunes, en particulier.
Le Dr Benjamin Davido, infectio-logue à l’Hôpital de Garches, explique très simplement ce qu’il nous faut affronter : « il s’agit d’une pandémie et de ce fait, le temps que l’on met à vacciner à l’échelle mondiale permet à chaque fois à un nouveau variant d’apparaître. C’est une boucle temporelle. ».
Autrement dit, nous sommes engagés dans une course contre la montre, qui justifie les rappels rendus nécessaires par l’apparition des variants.
Moins les populations sont vaccinées, plus le « terrain » est fertile pour l’apparition de nouveaux variants. C’est pour cela que les autorités de la plupart des pays ont opté pour une stratégie vaccinale à marche accélérée, incluant des rappels, pour contrer l’apparition de ces variants.
Face à Omicron, les données disponibles montrent que, même si l’on est moins protégé par les vaccins contre la contamination, les rappels continuent de limiter les formes graves.
Il nous faut, en tout état de cause, continuer d’appliquer les mesures sanitaires que nous connaissons désormais : l’hygiène des mains, le masque et les distances. Ce sont nos premières barrières de défense.
Depuis le 20 décembre, un cinquième vaccin, déjà reconnu par l’OMS, est autorisé par l’Agence Européenne des médicaments : le Nuvaxovid. Ce vaccin est à base de protéines recombinantes, technologie classique, utilisée depuis des décennies, pour prévenir la coqueluche et l’hépatite B, notamment.
La France a commandé 3,2 millions de doses du Novavax. Il serait judicieux que les Martiniquais puissent avoir accès au plus vite à ces vaccins, afin de compléter l’offre vaccinale de notre territoire, constituée majoritairement des vaccins à ARN Messager, dont la technologie, bien que connue depuis 30 ans, suscite encore une certaine méfiance de la part de trop nombreux de nos compatriotes.
Ce vaccin Novavax, qui permet d’obtenir une protection vaccinale proche de 100 % contre les variants Alpha et Beta du Covid 19, sera d’une aide certaine contre le Omicron et contre l’émergence de nouveaux variants.
C’est pourquoi, je préconise et suggère aux pouvoirs publics que ce nouveau vaccin soit mis très vite à disposition de la population Martiniquaise, qui doit continuer de se vacciner massivement pour faire échec au virus, qui demeure notre ennemi public numéro 1.