Pour les EHPAD, en Martinique

Les chaînes de télévision locales nous ont, après France-Antilles, fait connaître « Un cœur au soleil », la généreuse action initiée par Samele Lelo Futi et Arlette Pujar en direction de nos aînés. D’autres initiatives voient le jour à la Martinique, en voici deux exemples. Rappelons par ailleurs que, jusqu’à ce jour, le virus n’est pas entré dans nos Ehpad, et faisons des vœux pour que cela perdure !

55 tablettes 4G pour les Ehpad* de Martinique

L’opérateur SFR a remis des tablettes afin de lutter contre l’isolement des aînés.

En plein confinement, la Collectivité Territoriale de Martinique et l’État s’engagent pour maintenir le lien social et lutter contre l’isolement à travers le plan « Sé yon a lot ». Ce dispositif vise, entre autres, à lutter contre l’isolement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Pour répondre à ce besoin urgent, SFR Caraïbe a décidé d’offrir 55 tablettes équipées de cartes SIM 4G aux Ehpad en Martinique.

Chaque carte SIM est créditée d’un forfait de 200 gigas, afin de permettre aux résidents de communiquer avec leurs proches et rompre l’isolement lié au confinement.

La distribution s’effectuera par la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale.

C’est Frédéric Hayot, directeur général de SFR Caraïbe, qui a remis les tablettes à Clara Thomas, sous-préfète en charge de la Cohésion sociale.

https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/societe/55-tablettes-4g-pour-les-ehpad-de-martinique-553552.php

 

Ouverture sous conditions des Ehpad*

Le ministre de la Santé l’a annoncé dimanche, les familles sont à nouveau autorisées à rendre visite à leurs proches en Ehpad*. Sur le terrain, la mise en œuvre de cette décision s’avère complexe.

Rappelant qu’à ce jour aucun cas de Covid-19 n’a été enregistré dans les Ehpad de l’île, les directeurs d’établissements insistent sur l’impérieuse nécessité de préserver la santé des résidents. Théoriquement, depuis lundi, familles et résidents peuvent à nouveau se voir, se parler en face à face, à défaut de pouvoir s’embrasser ou se prendre dans les bras. Théoriquement car, en pratique, ces « retrouvailles » ne sont pas simples à organiser. Manque de moyens humains et matériels, configuration des lieux rendant difficile le respect des dispositions requises… autant d’écueils auxquels se heurtent les directeurs d’établissements.

Les équipes se préparent mais, pour l’heure, rares sont les structures à avoir organisé ces visites. Sur la dizaine d’établissements contactés ce mercredi, deux seulement avaient ouvert leurs portes aux familles depuis le début de la semaine. « Chez nous, les visites sont possibles pour une partie des pensionnaires seulement, ceux qui sont hébergés en rez-de-jardin et ceux qui se trouvent à l’étage mais qui peuvent marcher », témoigne Réjane Joseph, directrice de La Résidence « Le Flamboyant » à Fort-de-France.

Des mesures très strictes

Le protocole défini pour l’organisation de ces visites prévoit en effet qu’elles doivent se dérouler en extérieur de préférence. Si cette structure foyalaise est déjà en mesure d’accueillir les familles c’est aussi parce qu’elle détient un stock suffisant de masques, blouses et charlottes (à mettre à la disposition des visiteurs). « Des éléments que l’établissement a achetés », souligne la direction.

Au Gros-Morne, Régine Luciathe, directrice de l’Ehpad « Sainte-Hildegarde », peaufine l’organisation des visites. Deux « lieux dédiés » ont été retenus : un kiosque en plein air et la véranda d’un bâtiment n’hébergeant pas de résidents. « Nous disposons de masques et de matériel de protection pour notre personnel mais les familles qui viendront devront être munies de leurs propres masques », précise la directrice qui a enregistré quelques demandes de visites depuis le début de la semaine. Certaines familles lui ont toutefois confié qu’elles « préféraient attendre » pour « ne pas mettre en danger la vie des résidents ». Dans cette structure, la première visite devrait avoir lieu ce vendredi. Les visiteurs (deux personnes au maximum par famille) devront signer une charte et des membres du personnel veilleront au respect des règles de distanciation. Le lieu sera entièrement désinfecté après chaque visite.

Ne pas laisser entrer le virus

À l’ »Omass-Ehpad Henri-Bourgeois » du Lamentin, aucune visite n’est programmée pour le moment. On réfléchit aux « modalités pratiques » tout en avouant être tiraillé entre, d’une part, les demandes des familles et, d’autre part, la protection des résidents et du personnel. « Nous sommes bien conscients que les résidents ont besoin de voir leurs familles et réciproquement », avance Jean-Claude Dolmen, directeur de la structure. « En même temps, nous souhaitons préserver la  » sanctuarisation » des lieux. Il n’est pas question de prendre le moindre risque pour la santé des résidents et du personnel très mobilisé depuis le début de cette crise ». « Nous ne disposons pas de tests », ajoute le directeur. « Une personne contaminée mais ne présentant aucun symptôme pourrait très bien introduire le virus au sein de l’établissement… »

« Sur le principe, les directeurs et directrices d’Ehpad auraient préféré attendre car ils considèrent qu’il est nécessaire de préserver les résidents de l’hécatombe enregistrée dans l’hexagone », corrobore Jean-Michel Symphor, délégué régional adjoint de la Fehap (Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne) et directeur du « Logis Saint-Jean » (Rivière-Salée). « En métropole, 45 % des Ehpad ont été touchés par au moins un cas de Covid-19. A la Martinique, aucun cas n’a été enregistré en Ehpad. » Un constat qui n’a pas échappé aux familles puisque plusieurs d’entre elles, malgré le désir de revoir leur aîné, choisissent de reporter les retrouvailles. « Elles savent leur proche en sécurité chez nous et ne veulent pas être à l’origine de l’introduction du virus dans nos murs. »

Jean-Michel Symphor rassure néanmoins familles et résidents désireux de passer à nouveau un peu de temps ensemble : « Nous ne nous opposerons pas aux demandes qui s’exprimeront, mais il faudra que tout un chacun se plie aux règles imposées : pas de contact physique, respect des mesures barrière, distance d’1,50 m à 2 mètres entre les personnes, port du masque. » Sur ce dernier point, le président de la Fehap précise que l’ARS devrait procéder à « des dotations supplémentaires de masques » pour les Ehpad.

Une lourde responsabilité

Alors qu’elles s’apprêtent à accueillir à nouveau les familles au sein de leur structure, plusieurs directions mettent aussi l’accent sur le fait que leur responsabilité sera engagée dans le cadre de ces visites. « Il est écrit très clairement qu’elles se feront sous la responsabilité du directeur d’établissement », observe Jean-Claude Dolmen. « Du coup, si une contamination survient dans mon établissement suite à ces visites, j’en serai responsable. »

Apathie, perte d’appétit, déprime, détresse psychologique… le confinement a provoqué de nombreux effets néfastes sur les résidents en Ehpad. C’est afin de rétablir le lien avec les proches – élément d’équilibre essentiel — que le droit de visite a été rétabli. « D’accord, mais pas au prix de la santé des résidents », clament, sur notre île, les responsables de maisons de retraite. 

*Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

SOURCE : France-Antilles, journal web

https://www.martinique.franceantilles.fr/actualite/sante/coronavirus-en-martinique/les-ehpad-se-preparent-a-recevoir-les-familles-a-petits-pas-553492.php

Fort-de-France, le 25 avril 2020