—Communiqué de la CGTM Educ’Action —
Les élèves de l’académie Martinique ont fait leur rentrée lundi 13 septembre. En raison de la gestion de la situation sanitaire, ils sont accueillis dans les écoles une à deux fois par semaine. Notre île est confrontée depuis le mois de juillet à une crise sanitaire majeure. Alors que les élèves ont passé, pour la grande majorité d’entre eux, les vacances confinés, qu’ils ont été confrontés pour certains·es, à la maladie, l’hospitalisation voire la mort de proches, les évaluations nationales pour les CP et les CE1 sont tout de même maintenues et annoncées du 23 septembre au 4 octobre. Pour de jeunes enfants de 6~7 ans, les évaluations, même si elles sont dédramatisées par les enseignants, sont toujours un moment angoissant, conduisant souvent à un sentiment d’échec ressenti aussi bien par l’élève que par le parent. Pour les élèves en difficulté et/ou en situation de handicap, c’est encore plus douloureux. Certains·es élèves seront allés en classe au mieux 2 jours, et dans la plupart des cas ce sera à peine 2 demi-journées. Ils connaissent à peine leurs nouveaux maîtres ou maîtresses. Dans les collèges et lycées également, les évaluations doivent avoir lieu, coûte que coûte.
Nous rappelons que ces évaluations nationales sont des outils qui creusent les inégalités scolaires et sociales, retirent aux enseignants leur souveraineté pédagogique et servent à imposer les différents plans « fondamentaux » mis en place par le ministère de l’Education nationale. Elles servent à fabriquer de la statistique et fournir des prétextes pour imposer la vision politique pseudo-scientifique et pseudo-pédagogique du ministre Blanquer, aboutissant à une situation d’injonctions et d’inspection permanentes qui fragilisent les équipes, notamment depuis qu’il les a rendues obligatoires par circulaire en 2019. Ces pratiques sont révélatrices du nouveau management qui s’instaure à marche forcée au sein de l’Education Nationale.
Y a t-il urgence à la passation de ces évaluations? Nous savons tous·tes depuis des semaines que le 23 septembre les cours n’auront pas repris normalement. Et pourtant, les pressions hiérarchiques se multiplient pour exiger de nous de mettre en place un véritable bachotage dès la maternelle, en lieu et place d’une vraie rentrée des classes.
Les élèves sont le cadet des soucis de cette administration.
Nous, personnels de l’Éducation nationale, qui sommes les vrais spécialistes de l’enseignement, refusons d’être les outils de la maltraitance éducative institutionnelle. Nous alertons l’ensemble de la société martiniquaise, et particulièrement les parents d’élèves : il est temps de réagir, dans l’intérêt supérieur de nos élèves.
Ces évaluations nationales doivent être annulées.
Fort de France le 21.09.2021