Le Réseau national de surveillance aérobiologique, l’association des pollinariums sentinelles de France (APSF®), les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) et la Fédération Atmo-France publient conjointement le premier rapport annuel sur la surveillance nationale des pollens et moisissures de l’air ambiant
Allergénicité de certains pollens
Le grain de pollen est le gamétophyte mâle et joue ainsi un rôle essentiel dans la reproduction de la majorité des plantes. Le transport des grains de pollen jusqu’aux organes femelles des végétaux se fait soit par le vent, soit par des insectes. Les pollens qui ont un caractère allergisant proviennent généralement de plantes dites « anémophiles », c’est-à-dire utilisant le vent comme moyen de transport des grains de pollen. De tels pollens sont émis dans l’atmosphère en grandes quantités et entrent naturellement en contact avec les muqueuses respiratoires et oculaires du fait de leur taille plus réduite.
Seuls certains pollens présentent un potentiel allergisant pour l’homme. Cette allergénicité provient des allergènes localisés à l’intérieur du grain de pollen et qui peuvent être libérés suite à différents événements notamment le contact avec l’eau et les muqueuses.
Symptômes de l’allergie pollinique
L’allergie est une réaction d’hypersensibilité initiée par une réaction immunitaire spécifique à une substance étrangère à l’organisme humain et appelée « allergène ». Il existe différents types d’allergènes (acariens, dans certains aliments, moisissures…). Certains pollens peuvent entraîner des réactions allergiques appelées « pollinoses » au niveau des zones de contact : muqueuses respiratoires et oculaires. Plus rarement, ils peuvent être responsables de réactions cutanées, telles que l’eczéma ou l’urticaire. L’allergie respiratoire se présente sous deux formes principales : la rhinite allergique et l’asthme allergique.
La rhinite allergique
Dans le cas des pollens, la rhinite est dite saisonnière, on parle aussi de « rhume des foins », bien que cette appellation ne fasse référence qu’à la rhinite par allergie au pollen de graminées.
La rhinite allergique résulte d’une inflammation des voies aériennes supérieures (nez, rhinopharynx et larynx) qui provoque une congestion nasale obstructive et sécrétante qui peut atteindre différents niveaux de sévérité (faible, modérée et sévère). Les voies lacrymales et la conjonctive peuvent être atteintes de manière associée à la rhinite. Il s’agit alors de rhino-conjonctivite allergique, qui se traduit par des symptômes de démangeaisons des yeux, rougeur conjonctivale, larmoiement, paupières enflées et collées. Ces manifestations peuvent être intenses, répétées et donner lieu à des conjonctivites fréquentes. La rhinite allergique est par ailleurs un facteur de risque important de survenue de l’asthme, elle le précède souvent, contribuant aussi au contrôle insuffisant de l’asthme.
- L’asthme allergique
L’asthme allergique est une maladie inflammatoire des bronches (gonflement de la paroi des conduits aériens), conséquence de l’inhalation des allergènes en suspension dans l’air inhalé. Cette inflammation induit aussi une augmentation de la sensibilité des voies aériennes à d’autres stimuli. Cette maladie chronique se manifeste par des troubles respiratoires (dyspnée), avec une respiration sifflante (à l’expiration), un sentiment d’oppression thoracique, des épisodes récidivants de toux, un essoufflement après un effort, parfois une fatigue anormale brutale, une pâleur. Différents stades de l’asthme de gravité variable peuvent être identifiés, d’intermittent à persistant sévère. L’asthme est une maladie potentiellement mortelle.
Les études épidémiologiques montrent que les deux affections -rhinite allergique et asthme allergique- coexistent souvent chez un même individu. Au moins 80% des asthmatiques souffrent également de rhino-conjonctivite allergique, tandis qu’environ 20% des patients ayant une rhinite allergique sont également asthmatique. La rhinite allergique multiplie le risque d’apparition de l’asthme d’un facteur 4 environ.
Dépistage d’une allergie aux pollens
- Pour détecter une éventuelle allergie aux pollens, il est nécessaire de consulter son médecin traitant qui orientera éventuellement vers un médecin allergologue. Les symptômes d’allergie ne peuvent être diagnostiqués qu’après un examen médical :
- La détection d’une rhinite allergique se fait suite à la réalisation d’un questionnaire médical et de tests allergologiques (tests cutanés ou dosages d’immunoglobines E ou IgE) ;
- Le diagnostic d’un asthme allergique se fait suite à la réalisation d’épreuves fonctionnelles respiratoires permettant de mesurer le souffle et l’obstruction bronchique.
Réduire les symptômes d’une allergie aux pollens
En plus de réduire la présence d’espèces à pollen allergisant et de s’informer sur la présence dans l’air de pollens allergisants, il est recommandé d’éviter de fréquenter des lieux infestés ou de pratiquer des activités de plein-air lorsque les concentrations de l’air en pollens sont élevées. D’autres recommandations peuvent être formulées comme d’éviter de tondre la pelouse ou de ramasser des végétaux (feuilles…), de protéger ses yeux avec des lunettes de soleil, de se changer et de se doucher régulièrement, d’éviter le contact avec d’autres irritants pouvant amplifier les symptômes d’allergies tels que la fumée de tabac.
[1] Pour plus d’informations, voir l’avis de l’ANSES et le rapport d’expertise collective : « État des connaissances sur l’impact sanitaire lié à l’exposition de la population générale aux pollens présents dans l’air ambiant » (2014)
Pour en savoir plus
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Bulletin allergo-pollinique du 6 avril 2018
Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA)
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Ministère chargé de la santé
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Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)