Par Selim Lander – Une fois n’est pas coutume, la Fondation Clément expose un photographe, Philippe Virapin, martiniquais d’origine, installé en Guadeloupe après avoir fait ses classes à Paris chez Hachette-Filipacchi. À l’exception d’une seule, les douze photographies exposées dans la Case à Léo de la Fondation ont été prises en Guadeloupe. Elles racontent un univers urbain ancien, souvent décati, des pans de mur aveugles aux couleurs passées, des maisons abandonnées. Contrairement à d’autres œuvres de Ph. Virapin, le décor est le plus souvent vide d’humains, ou ces derniers sont à peine visibles, des ombres indistinctes prises de dos. Le décor est le véritable sujet de ces œuvres qui frappent d’abord par leur lumière, chaude ou froide selon les cas, mais toujours éclatante.
Le décor et, faut-il immédiatement ajouter, la nuit sont les sujets de ces œuvres car le grand talent de Philippe Virapin tient à sa capacité de faire jaillir la lumière au cœur de la nuit. Pas une lueur, pas une sombre clarté mais une lumière nocturne, presque fantastique, qui fait ressortir le moindre détail avec une acuité d’autant plus surprenante que toutes les photos de cette sélection ont été prises le plus souvent sans le moindre éclairage additionnel. Qui croirait, par exemple, avant de l’avoir vu à travers l’objectif de Ph. Virapin que de simples bougies puissent à ce point illuminer un cimetière une veillée de Toussaint ?
La netteté de ces prises de vue est d’autant plus stupéfiante qu’elles sont présentées en très grand format (2m x 1,30 m), ce dont les reproductions jointes à cet article ne sauraient rendre compte, pas plus d’ailleurs que de la précision des détails et de la qualité des couleurs. À chacun, donc, de se rendre sur place pour admirer les prodiges de Ph. Virapin.
Boitier D3 NIKON – objectifs 17-35mm et 70-200 mm.
Imprimerie DUBOIS Guadeloupe.
En Martinique, à la Fondation Clément du 27 juin au 3 août 2014.