— Par Florent Grabin, pour P.U.M.A. —
Selon la loi QUILLIOT (1982) qui fait du droit à l’habitation, un droit fondamental consacré quelques années plus tard par la loi BESSON de 1990 (‘’Garantir le droit au logement constitue un devoir de solidarité pour l’ensemble de la nation ‘’), le droit au logement est tenu en échec, la construction de logements sociaux en Martinique est inexistante, mais les profits de 20 % du chiffre d’affaire de nos bailleurs sociaux est bien réel !!!
La Martinique est actuellement dans un état d’insuffisance de logement qui ne peut laisser insensibles ceux qui, si l’on ne fait pas attention, risquent de devenir des »Sans Domicile Fixe ». Dans le tintamarre électoral qui pollue actuellement la tranquillité des foyers, nous aurions souhaité entendre le bilan de ce qui a été fait pour loger notre population.
Cette dernière aspire à deux choses fondamentales pour la vie de tout citoyen : travailler et être logé. Un travail, c’est possible, singulièrement dans la construction de bâtiments privés, publics ou H.L.M. Ne dit-on pas que »quand le bâtiment va, tout va » ; paradoxalement, les faits nous montrent que nombreuses sont nos entreprises qui après avoir été prestataires pour les H.L.M., se retrouvent au cimetière des professionnels, avec un avis d’enterrement de première classe, du Tribunal Mixte de Commerce.
Pour tenter de comprendre cette règle, nous avons exploré plusieurs pistes, dont celle de »SOCIETE.COM » sur le Net afin d’avoir les résultats comptables des Offices de Logements Sociaux. À notre grande surprise, il n’existe aucun résultat proclamé après 2007. Ceci nous a poussés à aller plus loin pour enfin avoir un chiffre datant de 2014 qui donne 51 Millions d’euros (ME) de chiffre d’affaires pour un résultat de 11 ME. Cette société se défend en affichant des capitaux propres de l’ordre de 100 ME pour une dette de 250 ME. À vous de comprendre !!!
Comment pouvons-nous accepter d’avoir les trois sociétés de construction de logements sociaux en Martinique qui réalisent 20% de résultat d’exploitation quand sur l’île de la Réunion les mêmes types de sociétés réalisent 3% à 4% et complètent leurs activités par la création de zones de développement industriel qui permettent la création et l’implantation d’entreprises.
Avec ces chiffres, nous comprenons tout l’intérêt des H.L.M., de poursuivre la gestion du parc existant sans prendre le risque de planifier des programmes importants pour loger notre population. Il y a eu des alertes régulièrement lancées par les membres de la F.E.M.E.C Martinique (Fédération des Métiers de la Construction de la Martinique) ; la dernière, datant de quelques jours a fait suite à une réponse des services de l’État, que l’on peut qualifier d’euphémisme, pour ne pas dire de grand mépris.
Malheureusement, avec la culture persistante du »kideniépri » et de l’absence de bordereau de prix référentiels, nos donneurs d’ordres perpétuent la tradition du »moins disant » au détriment du »mieux disant ». Quand notre classe politique aura-t-elle compris que ce mode opératoire est nuisible pour nos entreprises ? Ceci ne peut être contredit, malgré toutes les tentatives d’explications, singulièrement pour l’artisanat qui reste le premier pourvoyeur d’emplois en Martinique,
Dans ces conditions, il est impératif de comprendre les interrogations de la population : celles qui, en fin de compte, la conduisent vers l’abstention lors des élections, voie très dangereuse pour la démocratie.
Nous entendons régulièrement :
a) Pourquoi la loi sur la vente d’une partie du parc existant n’est elle pas respectée ?
b) Où sont les programmes de constructions neuves, de réhabilitation de l’existant, de mise aux normes parasismiques, voir de démolition ?
c) Que représente aujourd’hui la caution déposée lors de la prise en charge d’une location pour un locataire installé depuis plus de 40 ans ?
d) Un locataire qui occupe un logement depuis plus de 20 ans, n’aurait il pas été propriétaire s’il avait un contrat de location-vente ?
e) Une entreprise qui ne fait pas de bénéfice, peut-elle prospérer et embaucher ?
N’oublions jamais que toutes les décisions sont prises localement par des instances où siègent uniquement des enfants du pays, ces derniers méritent d’être ‘’ délogés’’ car leur défense est irrecevable.
Nous pensons qu’il est urgent de créer, dans l’intérêt général et Pour Une Martinique Autrement, un Office Public de Logements Sociaux pour corriger des années d’échec de la gestion locale des H.L.M.
Pour l’association P.U.M.A.
Le Président
Florent GRABIN