« Marche Nocturne »
La lune cette nuit brillait sur une cime couverte d’une toute nouvelle couche de neige. Les étoiles brillaient d’une intensité remarquable et semblaient scintiller comme de beaux diamants dansl’immense firmament. L’air était hivernal, et faisait mal au nez si on respirait trop fort. Je marchais dans la clairière comme chaque soir après dîner, je n’avais même pas besoin de la torche de poche car il faisait presque clair ce soir-là. Les hibous semblaient déjà en train de chasser des rongeurs, je les entendais hululer, siffler, et même aboyer. Je pouvais voir les yeux lumineux d’animaux nocturnes et j’espérais ne pas rencontrer un putois sur mon passage. En admirant le ciel, je vis un astre tracer l’espace avec une traînée de feu comme queue. J’observais ce phénomène naturel, quand l’astre commença à changer de couleurs et à apparaître comme un engin plutôt qu’un astre. Le lendemain, j’allai au commissariat de police afin de rapporter ce que j’avais vu et pour demander s’il y avait une explication à ce qui était arrivé la veille au soir. Non seulement qu’ils ont tout nié, mais toutes les personnes avec qui j’ai parlé ne voulaient aucunement s’y impliquer. Cependant cet hiver avait été une période d’activités fiévreuses, avec des militaires et des convois de toutes sortes. Ils ont mené plusieurs enquêtes scientifiques sous couvert de recherches climatiques. Mais rien n’a finalement jamais été dévoilé au grand public.
Jean-Bernard Bayard
« L’Haïtien Est-Il Maudit? »
Peuple né dans un Conflit Tribal Fiel Africain
Déporté après un GénocideTribal Amérindien
Dénaturé par d’Avides Corrompus Européens
Déshumanisé par un Impérialisme Américain
Jean-Bernard Bayard
« Intuition Intrigante! »
La nuit était lourde, la chaleur opprimante et je n’avais ni ventilateur, ni climatisation, je ne transpirais pas, je suais. La fenêtre en face de mon lit était grande ouverte, espérant recevoir une brise nocturne. J’entendais la vie active de ces animaux de la nuit, et je me demandais comment ils faisaient pour voir dans l’obscurité. La petite maison de campagne cet été là était particulièrement d’une chaleur exécrable. On y allait l’été pour échapper à la torridité de la ville, mais cette année il n’y avait pas de répit atmosphérique. Je me levai du lit, un peu étourdi par l’humidité excessive qui nous abattait, le lit était trempé et je pensais déjà retourner en ville où l’air climatisé pourrait offrir une rémission. Cette nuit il y avait pleine lune, et les étoiles illuminaient le ciel. À ma fenêtre je pouvais discerner certaines activités de la faune. À la lisière de la propriété, où la nature n’était pas démunie, il semblait avoir un remue-ménage qui attira mon attention. Etait-ce un prédateur attaquant sa proie, une grosse bête se frayant un passage, ou encore un couple dans une fièvre de procréation? Cette dernière pensée me fit sourire, je fermai la fenêtre, et me rendis à la cuisine où j’avais dans le réfrigérateur un pot de limonade qui allait me désaltérer. J’ouvris un battant de la porte en bois pour laisser un peu d’air entrer à l’intérieur, ce qui fut plus un rêve qu’une réalité. Pendant que je dégustais ma limonade, je regardais à l’extérieur de la porte, et je m’aperçus bien vite qu’au delà de la cour, il y avait encore une activité fiévreuse dans les bois. Le matin venu, je pris une douche froide pour me rafraîchir aussi bien que pour me laver, et je décidai d’aller voir si il y avait des traces des activités de la nuit. Je remarquai tout de suite, qu’il y avait comme un cercle tout autour de la périphérie de la maison. Pendant la journée, je construisis un plateau d’observation sur un grand arbre pas loin des traces. La nuit à peine tombée, j’allai à mon poste avec des fruits de la limonade et une puissante lampe de poche. Les traces d’après moi n’étaient pas naturelles. Au beau milieu de la nuit, le remue-ménage recommença, j’attendis le moment propice où c’était tout juste en dessous de mon observatoire, et j’allumai ma lampe. C’était les deux fils du fermier de la ferme voisine, qui se sont sauvés en toute hâte. Je me suis rendu tout de suite chez eux après avoir appelé la police. Cette nuit, j’appris que ces deux larrons voulaient décourager les propriétaires estivaux et les forcer à vendre leurs propriétés. Le vieux fermier sûrement de honte, ne survécu pas à l’épreuve et succomba peu après, les deux garçons furent poursuivis en cour de justice, et ont été trouvés coupables, ils se trouvent toujours en prison!
Jean-Bernard Bayard
« Souvenir d’enfance »
Le 25 Mai 1957 je n’avais que dix ans, et ma famille vivait à Diquini Haïti. Mon père mettait fin à vingt-sept ans de carrière militaire comme Commandant des Gardes-Côtes de la République d’Haïti. Il fit sa préparation militaire sous l’Occupation Américaine et fut promu premier lieutenant en 1930. J’aurai bientôt 78 ans et je m’en souviens comme si c’était hier. L’armée d’Haïti avec des pressions politiques subit une cassure mortelle qui mena à un conflit d’armes au sein des différentes branches de cette institution. Mon père dépêcha des chauffeurs militaires avec des camionnettes chercher tous les membres de la famille qui se trouvaient à Port-au-Prince et les emmener à la maison à Diquini. Tous les enfants et leurs mères furent aménagés partout au bas de la maison, tandis que les hommes prirent la suite résidentielle de mes parents à un étage supérieur. Il y avait un douzaine de marins placés autour de la propriété comme sentinelles. Mes trois frères ainés et mes cousins entre 17 et 20 ans furent placés autour de la maison pour donner un sens de sécurité à la famille collective. Mon père ce jour-là avec mes deux frères ainés et un chauffeur, parcouraient les rues de Port-au-Prince, ramasser des blessés et les emmener à l’hôpital. Ils revinrent à la maison vers 4 heures de l’après-midi pour organiser les hommes tandis que maman organisait les femmes et la cuisine. L’exaspération, la pression et le stress étaient extrême, et les mamans avaient un travail pénible à faire avec tous ces enfants et deux salles de bain, trois chambres à coucher, un salon, une cuisine et une salle de séjour. La logistique pour manger, se laver, dormir, et utiliser les toilettes était impossible avec le nombre que nous étions. Peut-être parce que nous étions assez éloignés du centre-ville, nous n’avons pas eu d’ennuis, et après trois jours, la crise s’est dissipée. Un certain calme revint dans la capitale. La vie depuis n’est jamais revenue à la normale. François Duvalier prit le pouvoir le 22 Octobre 1957 et la crise devint permanente!
Jean-Bernard Bayard