Les pesticides, devenus omniprésents dans notre alimentation et notre environnement, constituent un défi mondial majeur. Larissa Mies Bombardi, chercheuse brésilienne exilée en Europe, dévoile dans son dernier ouvrage, « Pesticides – Un colonialisme chimique », les rouages complexes de cette problématique qui transcende les frontières nationales.
L’emprise de l’agro-industrie mondiale : L’auteure expose le rôle prédominant de l’agro-industrie dans la prolifération massive des pesticides à l’échelle mondiale. Un constat alarmant est dressé, mettant en lumière la mainmise idéologique et physique de cette industrie sur la planète. Le Brésil occupe une place singulière dans ce scénario en tant que plus grand consommateur mondial de pesticides, majoritairement produits par des multinationales européennes.
L’exportation cynique de poisons : Larissa Mies Bombardi dénonce le paradoxe de l’Europe, exportatrice de pesticides qu’elle refuse sur son sol. Cette pratique cynique crée un véritable colonialisme chimique, intoxiquant les terres et les corps étrangers. Un cercle d’empoisonnement s’installe, alimenté par les produits agricoles brésiliens qui ramènent ces poisons sur le continent européen, appelant à une action immédiate pour briser cette chaîne néfaste.
Exil et engagement en Europe : L’exil de Larissa Mies Bombardi en Europe est évoqué sans concession. Son engagement se poursuit dans un contexte où les défenseurs de l’environnement au Brésil font face à des menaces constantes, illustrées par des attaques contre son travail et son site Internet. Ces défis personnels soulignent l’urgence de la situation et la nécessité d’une action internationale.
Des avancées alarmantes : L’ouvrage offre une mise à jour alarmante sur l’utilisation des pesticides au Brésil. Larissa Mies Bombardi met en évidence une détérioration significative entre 2010 et 2019, avec une augmentation notable des intoxications, des décès liés aux pesticides et des impacts sur la santé, malgré l’interdiction de certaines substances en Europe.
Le genre au cœur de l’analyse : Une contribution majeure de l’auteure réside dans son approche de genre. Elle souligne les disparités dans les impacts des pesticides sur les femmes et les enfants, dénonçant l’injustice et la vulnérabilité accrue de ces groupes. Les femmes, actrices essentielles dans la dénonciation des dégâts et l’adoption d’alternatives agroécologiques, occupent une place centrale dans cette problématique.
Colonialisme chimique et responsabilité européenne : Larissa Mies Bombardi explore le concept de « colonialisme chimique », révélant comment les entreprises européennes exportent des substances interdites, contribuant ainsi à la dégradation environnementale dans les pays du Sud. Ce constat soulève des questions cruciales sur la responsabilité des nations développées dans cette forme de violence liée au nouvel ordre mondial.
Défis actuels et espoirs pour l’avenir : En évaluant la première année du gouvernement Lula au Brésil, Larissa Mies Bombardi souligne les avancées timides mais nécessaires dans la lutte contre les pesticides. Elle appelle à une collaboration intensive des ministères de la Santé, de l’Environnement et du Développement agraire pour positionner le Brésil en pionnier dans l’élaboration d’une législation internationale sur les pesticides.
« Pesticides – Un colonialisme chimique » offre une analyse approfondie de la problématique des pesticides, mettant en lumière des enjeux mondiaux cruciaux, des défis personnels significatifs et des perspectives d’action pour un avenir plus sain et durable.
ISBN : 978-2-490297-31-3
Sortie librairie : 15 février 2024. En avant-première sur le site !