Interrogé par Ouest France, le médecin alerte sur la dépendance des hôpitaux aux urgentistes étrangers.
«Sans eux, les hôpitaux ferment». C’est un cri d’alerte que lance Patrick Pelloux dans une interview consacrée à la pénurie de soignants urgentistes en France. Roumains, algériens, tunisiens… Le médecin déplore que l’hôpital public français doive fonctionner «grâce à l’importation de médecins étrangers».
Faute de soignants, une centaine de services en France ne sont plus en mesure d’accueillir du public normalement, comme au CHU de Bordeaux depuis mardi. Pour compenser ces absences, beaucoup d’hôpitaux misent sur le recrutement d’urgentistes étrangers. Une situation que le président de l’Association des médecins urgentistes hospitaliers de France déplore dans une interview accordée à Ouest France mercredi.
Selon Patrick Pelloux, cette nécessité d’avoir recours à une main-d’œuvre étrangère est due au manque «de place pour les jeunes français dans les études d’infirmières ou de médecine». L’urgentiste appelle donc à «obliger les doyens des facultés à augmenter de 50% le nombre d’étudiants reçus en première année de médecine».
Manque d’attractivité
Autre facteur qui repousse les jeunes médecins français d’après le président d’Association : le manque d’attractivité. Patrick Pelloux propose notamment de rémunérer «les infirmières, les aides-soignants et les ambulanciers quand ils sont dans leur deuxième ou troisième année de formation».
De la même façon, il insiste pour valoriser financièrement le travail de nuit ainsi que les gardes. Ces horaires font «baisser l’espérance de vie et aggravent les maladies chroniques», estime Patrick Pelloux, selon lequel la rémunération de ces heures devrait être doublée…
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