(création 2008), « Parole du corps, parole du tambour Ka « . Cette pièce est un voyage initiatique aux confins de nos mémoires créoles, à l’instar de celui de Ti Jean L’horizon, personnage des contes traditionnels caribéens réputé pour sa pugnacité et sa capacité d’adaptation. Dans cet univers onirique foisonnant d’images, équilibre et déséquilibre, ahan et néant, éloquence et silence ne constituent que divers aspects de la même quête : être debout entre terre et ciel, accueillir les traces héritées des ancêtres tout en balisant son chemin de l’ombre vers la lumière. Le point de départ de cette pièce sont les deux solos « Au verso de l’Oubliance », 2005, et « Hors Kabouya », 2006. Extrait vidéo du spectacle 2nd Extrait »Hors Kabouya » (Dénouer les noeuds) Finaliste du concours du Festival Orkesztika Alapìtvàny en 2005 (Budapest Hongrie) En anglais
Note de l’auteur
« Depuis mes débuts dans la composition chorégraphique, en 1995, je n’ai eu de cesse d’interroger les danses ancestrales de Guadeloupe pour y débusquer, au-delà de leur organisation formelle et de leurs codes, une parole essentielle susceptible de nourrir ma démarche créative. J’y voyais par la même occasion tout l’enjeu esthétique d’un langage gestuel nouveau. En mouvement vers de nouvelles terres à défricher, m’inscrivant dans la famille de la danse contemporaine, je m’abreuvais à cette source vive que constituent les danses Gwoka en relation avec mon imaginaire caraibéen, combinant une approche esthétique singulière et une soif, une faim universelles. Les propos du poète Aimé Césaire faisaient alors écho à ma démarche.
« Il y a deux manières de se perdre : par ségrégation murée dans le particulier ou par dilution dans l’ « universel ». Ma conception de l’universel est celle d’un universel riche de tout le particulier, riche de tous les particuliers, approfondissement et coexistence de tous les particuliers ».
La plupart de mes créations ont été conçues comme des quêtes initiatiques conduisant les interprètes, de déséquilibres en contraintes diverses, à accéder à une force contagieuse ou dérangeante. L’idée de mémoire corporelle y occupe également une place importante. A cinq années d’intervalle, en 2006 « Krik Krak Diptyque » et en 2011 « Poulbwa », deux pièces vont mettre en avant mon interrogation relative au rapport individu-société, dans sa dimension horizontale (le vouloir-vivre ensemble) et dans sa dimension verticale (l’autonomie de l’individu par rapport au système marchand).
Toutefois, apparaît en filigrane une dimension spirituelle esquissée, une sorte de dialogue récurrent avec un invisible se matérialisant de diverses façons à travers la danse et l’espace de la scène.
Ce qui continue à m’animer aujourd’hui c’est cette utopie têtue de la quête de l’être. » Max DIAKOK oct 2012.
Vocabulaire gestuel
>A partir d’une exploration des fondamentaux de la danse Gwoka (ancrage au sol, relation entre équilibre et déséquilibre, ressenti intérieur et mouvement extériorisé, contrastes d’énergies), cette pièce imprime des images parfois dérangeantes. Le corps noueux passe par des métamorphoses successives, s’affaissant, se redressant, transcendant le handicap et le stress pour atteindre une verticalité apaisée source de tous les possibles.
Distribution: Max Diakok (danseur et chorégraphe). Bago Balthazar, Roger Raspail, Dominique Tauliaut (percussionnistes). Jean Grison (régisseur), Jean-Pierre Népost (création lumières). Claire Risterrucci & William Bobongo (Costumes). Rico Toto, Lin Canfrin, Robert Loyson, Gérard Lockel (Musique de la bande son). Extrait de « Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire.
23 février 2013/CMAC-Martinique /20h (stage de danse Gwoka avec Max DIAKOK vendredi 22 février de 18h à 21h, renseignements : jjosepellan@cmac.asso.fr, Tel : 05 96 70 79 37)
27 février – 10 mars 2013, Tournée CEDAC en Guadeloupe/ voir les lieux – 27-28 février et 1er mars 2013 ARTCHIPEL Scène Nationale /Guadeloupe/ 19h.